Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Le choix
Le choix
Le choix
Livre électronique261 pages3 heures

Le choix

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

"Le choix" relate l’histoire d’Alice, dont l’enfance fut irrémédiablement marquée par un drame, sculptant à jamais son identité, son comportement et ses choix de vie. À la fois drôle, extravagante et énigmatique, Alice se révèle imprévisible et touchante. Lorsqu’elle est informée de cette vérité qui change radicalement le cours de son existence, elle décide de ne plus se contenter de survivre, mais de vivre pleinement. Ce n’est pas seulement un voyage à travers les merveilles du monde qu’elle entreprend, mais une introspection profonde, une renaissance. Pourtant, nul ne peut échapper à son destin…

À PROPOS DE L'AUTRICE

Rien ne prédestinait Melany Hall à l’écriture, jusqu’à ce qu’un deuil dévastateur l’incite à saisir la plume. Écrire est alors devenu son refuge, une manière de rendre hommage à l’être aimé disparu et de trouver un exutoire face à l’insoutenable douleur. Ce roman, dédié à Melody et Fany, se veut un témoignage poignant d’un amour éternel et inaltérable.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie28 nov. 2024
ISBN9791042251154
Le choix

Auteurs associés

Lié à Le choix

Livres électroniques liés

Femmes contemporaines pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Le choix

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Le choix - Melany Hall

    Chapitre 1

    Camille et Diego

    Ventura, le 22 août 1991

    En ce mardi ensoleillé, Camille s’affairait aux préparatifs de la fête d’anniversaire de sa fille : Alice avait sept ans aujourd’hui.

    « Mon Dieu que le temps passe vite, pensa-t-elle. Dans quelques années, elle sera adolescente, ira au collège, commencera à s’intéresser aux garçons… »

    Elle se rappela la naissance de sa fille et comment elle avait scellé cet immense amour entre elle et Diego. Avec lui, elle avait appris ce qu’était la douceur, la tendresse, le bonheur.

    Camille Legrand était issue d’une famille catholique française richissime. Élevée par des précepteurs, des gouvernantes et des professeurs particuliers, elle avait eu peu de contact avec ses parents et aucune marque d’affection de leur part. Plus préoccupés par leurs affaires, les profits, les actions en bourse, que par le fruit de leur union, ils ne se souciaient que de ses résultats scolaires et des amis qu’elle voyait. Tout était contrôlé : ses études, ses vêtements, ses activités. Camille avait grandi dans une immense solitude et s’était réfugiée dans le dessin et la peinture, mais malgré un talent incontestable, pas question d’étudier aux beaux-arts, sa voie était déjà toute tracée : son baccalauréat en poche, elle partirait à Londres, dans l’une de ces prestigieuses « business school » qu’avaient fréquentée ses parents avant elle.

    C’est à Madrid qu’elle avait rencontré Diego. À presque vingt et un ans, elle venait d’obtenir l’équivalent d’une licence et avait prétexté vouloir pratiquer l’espagnol pour justifier son long séjour sur la péninsule ibérique. Madrid, quelle ville magnifique : la plaza Mayor, le grand palais, Puerto del sol, le marché de San Miguel. Madrid et sa myriade de bars à tapas, ses spectacles de Flamenco, ses galeries d’art et ses multiples musées, tous aussi fascinants les uns que les autres. Elle avait passé une journée entière au Prado et avait admiré chacune des œuvres de cette immense pinacothèque. Elle avait particulièrement été émerveillée par l’émotion et la tension dramatique des peintures baroques de Diego Velasquez, et par la subtilité des coloris et la grâce des tableaux de Raphaël. Elle avait découvert Bartolomé Esteban Murillo, Nicolas Poussin et Francisco Goya. Pendant son séjour dans la capitale espagnole, Camille s’était abreuvée à outrance de cet art dont on l’avait privée. Les heures chaudes de la journée étaient le moment idéal pour admirer les trésors dont regorgeaient les galeries d’art et les musées. Le soir, elle savourait l’ambiance festive de la ville et partait à la rencontre de ses habitants. Elle trouvait les Madrilènes sociables, chaleureux et drôles. Elle se sentait bien ici, elle était libre et resplendissait de bonheur.

    C’est sur le rooftop d’un hôtel où elle avait rendez-vous avec une amie qu’elle vit Diego pour la première fois. Assoiffé par la chaleur, il était venu se rafraîchir un peu avant de rentrer chez lui. Il était arrivé avant elle et l’avait remarquée dès qu’elle avait passé la baie vitrée. Il avait été ravi qu’elle choisisse de s’asseoir à une table près de la sienne. Trop timide pour l’aborder, il s’était contenté de l’observer discrètement. Il la trouvait magnifique : son teint hâlé faisait ressortir le bleu de ses yeux et ses longs cheveux blonds relevés autour d’un chignon bâclé avec quelques mèches bouclées qui s’en échappaient, lui donnaient un air à la fois touchant et fragile, comme un animal effarouché qu’on a envie d’apprivoiser. Elle ne cessait de regarder l’heure et de consulter ses messages, lorsque son téléphone lui indiqua que la batterie était épuisée. Elle ferma les yeux et soupira. Diego lui tendit gentiment son portable :

    — Prenez le mien.

    — Euh… c’est gentil, mais je ne connais pas son numéro.

    — Dans ce cas, il ne vous reste plus qu’à attendre. Vous êtes en vacances ?

    Elle fit oui de la tête en lui souriant.

    — Et vous ? Vous êtes d’ici ? lui dit-elle, ayant remarqué l’espagnol parfait avec lequel il s’était exprimé.

    — Non, je viens de Monterey en Californie. Je suis arrivé en Espagne il y a quelques mois pour rendre visite à mon oncle.

    Tout naturellement la conversation s’engagea, d’abord en espagnol, puis en anglais. Les heures passèrent, les verres et les tapas aussi… Camille en oublia son rendez-vous avec Carmen, qui visiblement lui avait posé un lapin. Elle se sentait très à l’aise avec Diego, elle avait l’impression de le connaître depuis toujours. Elle le trouvait charmant, doux et attentionné. Il n’essayait pas d’en faire des tonnes pour l’impressionner. Il était simple, réservé, bien éduqué et tellement authentique. Rien à voir avec les personnes qu’elle avait l’habitude de fréquenter. Elle sentait qu’elle pouvait tout lui dire sans être jugée. Il lui posait plein de questions sur les œuvres d’art qu’elle avait observées, sur les endroits de Madrid qu’elle avait préférés, sur la nourriture qu’elle aimait… Elle, si timide habituellement, était très loquace en sa présence. Lui, il était subjugué. Il ne se lassait pas de l’écouter. Il aimait la passion qui l’animait et cette petite lueur qui brillait dans ses yeux quand elle parlait de Madrid et des musées qu’elle avait sillonnés. D’ordinaire, en présence de personnes aussi instruites, il se sentait stupide et mal à l’aise, mais pas avec elle. Camille avait cette humilité, cette douceur et cette gentillesse qui vous font vous sentir bien, quelles que soient les circonstances. Pas d’ego chez elle, juste un cœur meurtri qu’on avait enfermé dans une cage dorée.

    Par respect, il ne lui avait posé aucune question indiscrète. Il savait juste qu’elle était française et qu’elle étudiait le commerce à Londres. Elle avait apprécié qu’il ne l’interroge pas sur sa vie privée. Il ne s’intéressait qu’à elle, à qui elle était, à ce qu’elle aimait et se fichait de savoir de quel milieu elle venait, de ce que faisaient ses parents, dans quelle école elle étudiait et de toutes ces choses futiles et sans intérêt. Il ne connaissait rien de son monde et ça le rendait d’autant plus attrayant à ses yeux. Personne ne lui avait jamais manifesté autant d’attention avant lui. Alors que la soirée était déjà bien avancée et que le rooftop commençait à se vider, Diego réalisa qu’il ne connaissait même pas le prénom de celle qui faisait vibrer son cœur depuis quelques heures, et il eut envie d’en rire. Elle s’en aperçut.

    — Pourquoi ce sourire soudain ? demanda-t-elle.

    — Je ne connais même pas votre nom.

    — Camille. Camille Legrand, dit-elle en lui tendant la main comme pour lui dire « enchantée ».

    — Diego. Montès… pas Velasquez, lui répondit-il en lui serrant la main.

    Diego Montès avait vingt-quatre ans. Il venait d’un milieu modeste. Ses parents étaient des immigrés colombiens qui avaient fui la violence et la corruption de leur pays. Il était né à San Diego dans le sud de la Californie. Par gratitude, sa mère lui avait donné le nom de l’agglomération qui les avait accueillis et leur avait offert une vie meilleure. Quelques années après la naissance de Diego, la petite famille s’était installée à Monterey, petite ville située à 180 kilomètres au sud de San Francisco. Son père, à la fois plombier, électricien et bricoleur hors pair, multipliait les emplois. Il avait économisé dollar après dollar et avait fini par créer sa propre entreprise. Sa mère, comptable, l’avait aidé à la faire prospérer un peu et s’était occupée de toute cette paperasse qui le rendait fou. Ils avaient tous deux travaillé dur et quand le moment était enfin venu de récolter le fruit de leurs efforts, Rosita était tombée malade. Elle avait lutté presque huit ans contre le cancer qui l’a terrassée. Carlos ne s’était jamais remis du décès de sa femme. L’abus d’alcool, d’anxiolytiques et de somnifères avait eu raison de lui : un matin il ne s’était pas réveillé. Mort de chagrin, il était parti rejoindre sa bien-aimée. Malgré la maladie de sa mère, Diego avait eu une enfance heureuse. Choyé, gâté, sécurisé, ses parents n’avaient pas manqué d’attention à son égard et avaient consacré beaucoup de temps à son éducation. Il n’oubliera jamais à quel point ils avaient été fiers à la cérémonie de remise des diplômes, lorsqu’il avait brandi son « high school diploma », l’équivalent du baccalauréat français. En raison de l’état de santé de sa mère et de l’argent dépensé dans les frais médicaux qu’il impliquait, Diego n’avait pas poursuivi ses études. Son père lui avait enseigné tout ce qu’il savait sur le métier d’électricien et l’avait embauché. À la mort de celui-ci, il avait été effondré, et en même temps soulagé que celle-ci abrège ses souffrances : vivre était une véritable torture pour Carlos depuis la disparition de sa femme.

    Parfois il faut accepter de laisser partir ceux qu’on aime, surtout quand ils souffrent. L’amour est tout sauf égoïste. Aimer vraiment, c’est faire passer le bien-être de l’autre avant le sien. Mais peu de gens savent aimer.

    Peu après les obsèques de son père, Diego mit en vente l’entreprise familiale et, sur les conseils de son oncle, partit s’installer à Madrid. Mais l’Amérique lui manquait, il avait besoin de se recueillir sur la tombe de ses parents.

    Après leur soirée sur le rooftop, Diego et Camille ne s’étaient plus quittés. Il l’avait emmenée visiter Tolède, Ségovie et Avila. C’est sur la muraille de celle-ci qu’ils avaient échangé leur premier baiser. Puis ils étaient allés à Barcelone, Valencia, Alicante, Séville et avaient même séjourné quelques jours au Portugal, à Faro, dans l’Algarve. À la fin de l’été, il n’était plus question pour Camille de retourner étudier en Angleterre, et Diego n’imaginait pas passer ne serait-ce qu’un jour sans elle. Après les moments difficiles qu’il avait traversé ces dernières années, la vie lui offrait un merveilleux cadeau : Camille lui avait rendu son sourire et sa joie de vivre. Chaque jour il remerciait le ciel de l’avoir placée sur sa route.

    Quand Camille annonça à ses parents qu’elle arrêtait ses études pour s’installer aux États-Unis avec celui qu’elle aimait, le ciel leur tomba sur la tête. Ils ne voulurent même pas le rencontrer, ne voyant en lui qu’un coureur de dot vénal. Par tous les moyens ils essayèrent de lui faire entendre raison : sermons, culpabilité, chantage… mais en vain. Camille et Diego s’aimaient d’un amour inconditionnel et rien ne pouvait les séparer.

    Grâce à la présence de Camille, le retour aux États-Unis avait été moins douloureux pour Diego. Il lui fit découvrir l’endroit où il avait grandi, lui parla avec beaucoup d’émotion de ses parents, lui raconta comment ils avaient quitté Bogota après l’assassinat d’un de leurs amis par des trafiquants d’organes. Il lui parla de l’enfance heureuse qu’il avait eue en Californie, et du combat courageux qu’avait mené sa mère contre la maladie. Le retour dans son pays faisait ressurgir plein de souvenirs. Il aurait tellement aimé que ses parents connaissent Camille. Ils l’auraient adorée, c’est sûr.

    Avec elle, une nouvelle vie commençait et il la voulait dans un lieu nouveau, un endroit où ils n’auraient que des souvenirs ensemble. C’est pourquoi, après avoir parcouru toute la Californie, ils décidèrent de s’installer à Ventura. Petite ville tranquille nichée entre des collines verdoyantes et l’océan, à mi-chemin entre Malibu et Santa Barbara, Ventura les avait séduits par son charme désinvolte, son climat méditerranéen, ses sublimes couchers de soleil, ses points de vue panoramiques et ses petits restaurants conviviaux. Côté culturel, la ville comptait de nombreux monuments historiques, des musées, des galeries d’art et des théâtres. Sans oublier la réserve marine au large des côtes près des Channel Island, où ils avaient pu observer des baleines. L’endroit était parfait pour y établir leur nid d’amour. Un an après leur rencontre, ils s’étaient mariés dans une petite église à Monterey. Diego avait tenu à officialiser leur union dans un lieu qu’avaient fréquenté et affectionné ses parents. Il avait l’impression qu’ainsi une partie d’eux était présente. Diego et Camille vivaient très modestement mais leur bonheur n’avait d’égal que leur amour incommensurable. Camille n’avait eu aucune nouvelle de ses parents depuis son départ de France, et puis un jour elle apprit leur décès survenu lors d’un crash d’avion. C’est à ce moment-là que Diego découvrit l’ampleur de la fortune de celle qu’il avait épousée. Seule héritière, Camille disposait désormais de plusieurs millions de dollars sur son compte en banque. Leur vie prit alors une tout autre tournure. Ils achetèrent une magnifique villa dotée d’un jardin arboré et d’une piscine à débordement et, tout comme l’avait fait son père avant lui, Diego créa son entreprise.

    Peu de temps après, Camille tomba enceinte et c’est au cours de préparation à l’accouchement que les jeunes mariés firent la connaissance de Nikki et John Carter, un couple américain très uni qui s’était rencontré sur les bancs de l’école. Elle, infirmière d’un altruisme et d’une empathie sans limites ; lui, brillant informaticien très sociable et jovial. Les deux couples partageaient les mêmes valeurs et très vite une grande amitié était née entre eux. Plus que des amis, Nikki et John étaient devenus comme une famille pour les Montès. Camille et Diego les avaient même aidés à financer l’achat de leur maison, alors qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques mois à peine. Le couple américain avait été très touché par leur générosité et leur amitié n’en avait été que plus grande. Nikki accoucha un peu plus d’un mois avant son amie d’une petite fille prénommée Samantha.

    Les années passèrent. Les deux couples étaient toujours aussi proches et, à l’instar de leurs parents, les deux petites filles étaient devenues les meilleures amies du monde. Les deux familles coulaient des jours paisibles et heureux jusqu’à ce mardi 22 août…

    Chapitre 2

    Le drame

    La fête d’anniversaire avait été très réussie : les enfants s’étaient tous bien amusés, les parents avaient passé de bons moments ensemble et Alice avait été très gâtée. La soirée s’amorçait et la famille Montès avait prévu de dîner à l’Eden, le restaurant préféré d’Alice. L’Eden était situé un peu à l’écart de la ville, en haut d’une colline. Surplombant la petite agglomération, l’endroit était paisible et la vue magnifique. Tout en conduisant, Diego s’était remémoré la naissance de sa fille et combien elle les avait comblés de bonheur. Il lui avait toujours parlé en espagnol, comme ses parents l’avaient fait avec lui, et Camille en français, si bien que la fillette maîtrisait parfaitement ces deux langues. Petite blonde aux yeux bleus, vive et audacieuse, elle ressemblait beaucoup à sa maman. Père attentionné, mari dévoué, les premières semaines après l’accouchement, il s’était levé toutes les nuits pour lui donner le biberon et permettre à Camille de se reposer. Parfois lorsqu’il regardait sa fille dormir, l’émotion le submergeait et des larmes coulaient sur ses joues. Alice et Camille étaient ses trésors, ses princesses, sa vie. Il se demandait souvent ce qu’il avait bien pu faire pour recevoir autant.

    Alice était heureuse. Elle portait la jolie robe blanche offerte par sa maman et le collier avec un pendentif en cœur acheté par son papa. Diego avait réservé la meilleure table du restaurant et Camille avait attendu le moment de l’apéritif pour annoncer la bonne nouvelle : elle attendait un enfant. Fou de joie et ému, Diego s’était levé et l’avait embrassée tendrement. Alice était aux anges : depuis le temps qu’elle réclamait une petite sœur. Bon, si c’est un frère elle serait contente quand même. Après la commande des plats, Alice demanda si elle pouvait aller aux toilettes. Sa mère voulut l’accompagner mais elle refusa.

    — Je suis une grande sœur maintenant, avait-elle rétorqué. Je peux y aller toute seule.

    Ses parents l’avaient regardée s’éloigner en souriant. Pendant son absence, trois hommes cagoulés et armés étaient entrés dans le restaurant. Le premier vidait la caisse, l’arme pointée sur la tête du gérant. Le second était entré dans la cuisine et tenait en joue le personnel. Quant au troisième, il délestait les clients de leur portefeuille.

    Alice ignorait tout de ce qui se déroulait dans la salle. Elle sortit des toilettes et avança. Le claquement que fit la porte en se rabattant fit sursauter un des hommes qui se retourna brusquement et tira. Alice ne vit pas la balle qui passa à quelques centimètres au-dessus de sa tête. Elle s’arrêta net, pétrifiée par le bruit de l’arme à feu et par le cri de sa mère qui s’était élancée vers elle en criant son nom, avant de s’effondrer après qu’un des assaillants lui ait tiré une balle en plein cœur. Diego avait bondi sur celui-ci en hurlant « non », puis était tombé à son tour, sous le coup d’une troisième balle.

    En l’espace de quelques secondes, la vie d’Alice venait de basculer. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Comment peut-on imaginer, à tout juste sept ans, qu’une telle atrocité soit réelle ? Elle faisait un cauchemar et allait se réveiller. D’ailleurs elle flottait dans l’air. Elle se voyait plus bas, paralysée d’effroi, fixant le corps de sa mère et de son père, gisant tous deux dans une mare de sang. Elle se vit s’évanouir, rattrapée par un serveur juste avant que sa tête ne heurte le sol. Et puis plus rien. Alice ne vit pas l’arrivée de la police et des secours. Elle ne vit pas non plus ces derniers recouvrir d’un drap blanc le corps de sa mère…

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1