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Ivy
Ivy
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Livre électronique237 pages2 heures

Ivy

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À propos de ce livre électronique

Une immersion plein coeur dans les pires fléaux de notre humanité pour lesquels IVY, éprise de justice, va tout risquer, tout sacrifier, tout expier.

Un thriller Implacable.
La violence 'd'une plume contre la violence des hommes.
LangueFrançais
ÉditeurBoD - Books on Demand
Date de sortie2 août 2024
ISBN9782322476848
Ivy
Auteur

Lou Valérie Vernet

Lou Valérie Vernet, auteure multi cartes, signe ici la troisième enquête de ses légendaires "Concertistes". Tous confirment son talent à manier en virtuose, l'art de la mystification et à sonder les profondeurs de l'âme. Par ailleurs, photographe amatrice, baroudeuse des grands espaces, romancière primée, essayiste et poète à la plume acérée, elle n'en reste pas moins attachée à sa devise préférée "Ne prenez pas la vie au sérieux, de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant". B.Fontenelle

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    Aperçu du livre

    Ivy - Lou Valérie Vernet

    Pourquoi nous souvenons-nous du passé Et non pas du futur ?

    Une brève histoire du temps Stephen Hawking.

    Chacun de nous a son histoire

    Et dans notre cœur à l’affût

    Le va-et-vient de la mémoire

    Ouvre et déchire ce qu’il fut.

    « Nul ne guérit de son enfance ».

    Jean Ferrat, 1990.

    Sommaire

    8 mai 2019

    PREMIERE PARTIE

    I

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

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    27

    28

    29

    30

    31

    ENTRACTE

    DEUXIEME PARTIE

    32

    33

    34

    35

    36

    37

    38

    39

    40

    41

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    49

    50

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    53

    54

    55

    56

    57

    SECOND ENTRACTE

    TROISIEME PARTIE

    58

    59

    60

    61

    62

    63

    64

    65

    66

    67

    68

    69

    70

    71

    72

    ULTIME ENTRACTE

    RIDEAU FINAL

    76

    77

    78

    79

    80

    81

    82

    83

    84

    Épilogue

    Remerciements

    8 mai 2019

    «

    X : Pourquoi avez-vous fait ca ?

    Y : Vous le savez bien.

    X : Ce n’est pas très malin ? Il y avait peutêtre une autre solution ?

    Y, du tac au tac, énervé comme si c’était encore possible de l’être.

    Vous savez bien que non. C’était même la seule solution. Et je suis content.

    X, affligé.

    Mais à quoi cela sert-il ? Vous n’allez même pas en profiter.

    Y, affligé plus encore.

    Vous ne comprenez vraiment rien. C’est tout l’intérêt. Mourir pour qu’elle vive. C’est encore mieux. Ça rachète tout.

    X : Mais ce n’était pas à vous de décider…

    Y, l’interrompant.

    Pas à moi de décider. Vous rigolez. À qui alors ? À Dieu ? À son bon vouloir ? Selon son timing ? À vous peut-être ? Vous vouliez me voir souffrir. Agoniser. Ne plus en pouvoir.

    X, choqué.

    Non. Évidemment non. Comment pouvezvous dire ça ? J’ai tout fait pour vous. Tout. Même si vous ne m’avez pas beaucoup aidé.

    Y, tout sourire.

    Alors vous devriez être content parce qu’elle va vivre et qu’elle est bien meilleure que moi. »

    PREMIERE PARTIE

    IVY

    1

    9 mois plus tard…

    Février 2020

    La colère en point d’appui, lancinante depuis toujours, en soubresaut parfois, volcanique aujourd’hui.

    Il fallait bien qu’elle explose, qu’elle s’incarne, qu’elle fustige ses proies.

    Il était temps !

    Sous couveuse depuis des lustres, c’est l’heure de la naissance. La troisième. La vraie cette fois-ci. La plus puissante.

    Au diable les dénis, Ivy ouvre enfin les yeux. Et la liste est longue. Il y a longtemps qu’elle a hiérarchisé les sept charognards et demi qui hantent ses pensées. Pendant des années, ils n’étaient que cinq mais depuis peu, c’est décidé, ils seront sept et demi.

    Aujourd’hui, elle a ouvert une vanne alors que d’habitude, elle retombe sa colère. C’est bien ça le piège d’ailleurs. Une colère molle, bien enfouie, sans ressort, larmoyante, insipide. Lâche.

    Mais ça, c’était hier.

    Aujourd’hui, sa colère est une entité quasi omniprésente, dure comme de la roche, au souffle long. Forte comme une armée. Gonflée à bloc.

    Ivy s’est préparée minutieusement et elle a tracé tout droit. Sans se retourner. La liste de ses sept charognards et demi s’est affichée dans son champ de vision au fur et à mesure qu’elle enquillait les kilomètres. À huit heures du soir, elle frappait à la porte des origines, là où son enfoiré d’oncle, avachi sur le canapé, finissait son troisième pack de bière de la journée. Elle voulait le choper à temps. Il n’était pas question qu’il soit trop dans les vapes ou en train de s’astiquer le bourgeon devant un porno ou pire, absent, comme souvent, en route vers sa dernière défonce dans un bouge quelconque.

    L’heure de la vengeance avait sonné. Fin du sursis. Avec sa tête de fouine, son regard fourbe, son odeur de putois, sa truffe supérieure au moment de dégainer son ceinturon, le vicelard allait passer un sale quart d’heure. Peut-être moins d’ailleurs.

    Avec ce qu’elle avait dans les mains, la fin serait rapide. Efficace. Sans bavure.

    En prévision, un pistolet automatique 6 coups, noir-argent et comme une facétie provocatrice, une culasse rose. Presque un bijou. Au design élégant et féminin.

    De loin, on pouvait presque croire à un jouet mais le site précisait bien le contraire, en le comparant même à un Beretta 85. Aucun doute possible, un calibre 9mn blanc qu’on pouvait aussi charger de Gaz CS. Que du faux, du bluff. Bruit dissuasif ou gaz irritant, dans les deux cas, le gus allait se recroqueviller comme un fœtus ou chialer comme un môme mais, certainement pas, mourir.

    Par contre, il serait choqué assez longtemps pour qu’Ivy se rapproche et l’immobilise avec son poing électrique Tiger Stun 2 500 000 V, muni, si elle le jugeait utile, d’une lampe flash à 6LED. La suite et fin se feraient à l’ancienne. Dans un dernier corps à corps. D’où, cette fois-ci, elle sortirait victorieuse. Elle savait ce que le vieux avait de retors. Elle ne devait laisser aucune place à l’improvisation. Sa détermination était sans faille. Son plan parfait.

    1/ Entrer sans frapper.

    2/ Où qu’il soit, tirer. Elle s’était entrainée, l’illusion était parfaite.

    3/ L’immobiliser.

    4/ Le regarder droit dans les yeux.

    5/ Ne rien dire.

    6/ Attendre, au moins une minute pleine.

    Et 7/ Enfin, l’achever.

    Entre le 3/ et le 6/, le temps devait défiler pour toutes les fois où. Le salaud avait beau avoir un cerveau gorgé de vinasse, elle était sûre que sa mémoire fonctionnerait à mille à l’heure. Une minute c’était suffisant. Elle n’avait aucune velléité d’être plus cruelle que lui. Elle ne voulait pas passer des heures à le torturer et refaire l’histoire. Son retour neuf années après suffirait largement pour créer un choc et mettre le film en marche.

    Toutes les fois où il l’avait battue et l’unique fois où il l’avait violée.

    Car après elle s’était enfuie.

    De victime, elle allait passer en mode bourreau et c’était foutrement légitime.

    Elle venait finir ce qu’elle n’avait même jamais commencé mais tant de fois imaginé.

    Son oncle en premier.

    Les six autres et demi dans la foulée.

    2

    Dans sa vie, Ivy a eu plusieurs avant et plusieurs après. Des instants T, des jours J et de pénibles semaines voire mois, sans.

    Des abandons. Des fuites. Des paliers. Des étapes. Des processus. Des sept fois à terre, huit fois debout mais jamais comme ce jour-là.

    Jamais comme cette seconde où son cœur avait implosé. Où après l’avoir senti s’éteindre, rendre son dernier souffle, l’emmener vers la mort, il lui était revenu plus puissant, plus fort, plus armé, plus courageux. Où elle s’était sentie mourir puis renaitre. Où elle l’avait senti battre dans son corps comme une arme indestructible.

    Ce battement-là et les suivants l’avaient métamorphosée. Elle s’en souvient très bien. Dès son réveil, ce nouveau cœur avait pris la place. Toute la place. Un sentiment puissant, électrisant s’était propagé en elle.

    Pour la première fois de sa vie, elle s’était sentie remplie, forte, neuve. Ce fut un instant magique. Immédiat. Comme une certitude. Quelque chose venait de naitre à son insu. Une force nouvelle, des envies, des idées, tellement à l’opposé de ce qu’elle avait toujours été. Depuis elle se sentait vivante. Déterminée. Consciente. Elle n’avait plus jamais peur, plus jamais mal. Elle écoutait son cœur et lui seul savait.

    Il lui dictait quoi faire et comment le faire. Elle n’avait plus à se poser de questions, elle qui s’en était tant posé. Son cœur parlait pour elle. Il était devenu sa voix intérieure.

    Elle n’avait qu’à agir, suivre ses instructions. Il avait une connaissance d’elle et de ses possibles qu’elle-même n’avait jamais soupçonnés. Il parlait clair. Sans jamais douter.

    Comme si tout était tracé depuis longtemps.

    25 ans pour enfin en arriver là : la rage au ventre et une haute estime de ce que devait être la justice. Un idéalisme frisant l’utopisme. Une jeunesse sourde à tout raisonnement qui ne parte pas des tripes et du cœur. Un engagement à 100%. Une foi comme il n’en existe encore qu’à cet âge.

    Avant que la bascule du renoncement ne soit saturée par trop de déceptions, d’écœurements, de lassitudes, d’expériences.

    Elle croyait encore y échapper. Avait attendu neuf ans. Un 14 février.

    Comme une date butoir.

    Pour tout régler.

    3

    En guise de maison, un camping-car posé sur cale dans un jardin miné, totalement isolé, à plus d’un kilomètre de la dernière habitation visible. Le feu a tout ravagé. La pleine lune projette un halo fantôme qui n’épargne rien. Ni les trainées de suie en traces épaisses où un doigt vengeur a signé le mot « assassin », ni les quatre murs noirâtres, encore moins les courants d’air de vide qui semblent être pris dans ce labyrinthe spectral. Plus de toit, plus de fenêtres, plus de porte. Une ruine laissée en l’état. Avec encore éparpillés des vestiges gorgés de terre, d’eau, d’usure. Un lit rouillé. Des lambeaux de vêtements. Des bouts de planches qui rappellent peut-être une table ou une armoire ou un meuble, les trois à la fois, disloqués, arrachés de leurs gonds, pillés, refourgués ailleurs et tellement d’autres squelettes de ce que quelqu’un avait sûrement voulu sauver des flammes sans y arriver. Au milieu, comme une anomalie, trône presque flambant neuf ce qui, en s’approchant, ressemble plus à un fourgon aménagé qu’à un camping-car. L’endroit semble habité. Un morceau de tissu mauve masque les fenêtres. Une antique guirlande de Noël clignote sous une espèce d’auvent qui semble avoir été rajouté comme le marchepied en bois qui mène à hauteur de la porte centrale. Un fond sonore, sûrement le son d’une télé et sinon, un silence de désolation. Qui avec la nuit englobe l’endroit d’une aura lugubre.

    C’est maintenant là que vit l’oncle d’Ivy depuis que toute sa vie a brûlé dans l’incendie. Toute sa vie ? C’est-à-dire rien. Il y a longtemps que l’homme n’est plus dupe. Chaque jour à chaque bouteille, il s’en souvient puis il oublie. Il n’a plus rien à reconstruire.

    L’argent de l’assurance a servi à l’achat du van, un V65 XL d’occasion duquel il a ôté le moteur et les roues. Il finira comme ça. Sans pouvoir repartir. Sans que personne ne puisse le chasser ou ne le vole. C’est peut-être son dernier doigt d’honneur, une ultime provocation mais il s’en fout.

    La mort il y a longtemps qu’il l’attend. Ses ennemis peuvent revenir. Il les laissera faire.

    4

    Il y a cet instant d’abomination entre le moment où la porte vole en éclats, où Ivy pénètre dans le camion, où elle discerne la silhouette de son oncle avachi, sans réaction, devant la télé allumée, qui manque de tout faire foirer. Une seconde d’éternité où il lui semble arriver trop tard. Où elle a l’impression qu’on lui vole sa vengeance, son plan. Où son cœur fait un bond dans sa poitrine sans arriver à se stabiliser.

    Vu comme ça, l’enfoiré est déjà mort. Tout d’un bloc. Comme un con, souillé de pisse, étouffé dans son vomi. Et puis, il y a la seconde d’après, où l’homme devenu vieillard, miteux et flasque, se redresse et les yeux épouvantés, tente de comprendre ce qui lui arrive. Où comme par magie, devant sa gueule de travers, ses cheveux blanchis, sa mine complètement défoncée, tout redevient fluide, presque facile. Aussitôt Ivy fait feu et sur une distance aussi courte, l’effet est immédiat. Aucun dégât mais un boucan du diable qui tétanise le vieux.

    À partir de là, tout devient sublime. Trois pas entre l’entrée et le canapé. Trois pas qu’elle parcourt sans quitter l’homme des yeux. Elle voit bien qu’il ne la reconnait pas. Qu’il est surpris. Qu’il semble chercher en lui qui de ses adversaires est arrivé le premier. Alors elle s’approche encore plus près, jusqu’à sentir son haleine de vieil ivrogne lui exploser les sinus et de tout son regard où brille une lumière froide, elle lui balance le grisvert de ses pupilles au fond de ses orbites creuses en même temps qu’une décharge de 2 500 000 volt. Lentement, comme un effarement progressif, presque irréel, étape par étape, elle voit sa bouche se distordre et comprendre. Elle pourrait presque entendre sa tête penser à toute vitesse, vouloir poser des questions, puis en être empêchée.

    Elle la tient sa minute exemplaire. C’est encore mieux que tout ce qu’elle avait imaginé. Elle perçoit la panique dans ses yeux. L’incompréhension. Le chaos. La lumière qui vient tout éclairer. Et puis aussitôt le mépris. Le dégoût. La haine. Et enfin le rejet. Tout ce qu’elle a déjà subi mille fois enfant, le pouvoir en moins et ça change tout. Cette fois-ci, c’est elle qui est du bon côté. Et ça lui fait comme un shoot d’adrénaline en plus. Une jouissance supérieure à tout ce qu’elle a pu connaitre. Cette minute pourrait durer des heures que ça n’en serait pas meilleur. C’est comme une suprématie. Une certitude que ça y est, cette fois-ci, tout est remis à sa place. Elle pourrait vouloir la faire durer mais au loin, un cri de bête retentit et pour Ivy c’est comme un déclic. Qui la sort de sa transe. La minute est achevée. L’homme n’aura pas eu le temps de parler. Encore moins de tout comprendre.

    Le geste est

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