Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

La Dernière Guerre de l'IA
La Dernière Guerre de l'IA
La Dernière Guerre de l'IA
Livre électronique296 pages4 heures

La Dernière Guerre de l'IA

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Nous avons tous cru que notre futur ressemblerait à celui de Star Wars, fait de vaisseaux, de vitesse lumière, et de robots bêtes et soumis. Or, ce fut tout le contraire. Ce futur est composé d'IA nous surpassant intellectuellement, qui se sont érigées non pas comme nos larbins, mais comme nos conseillers, voire nos nouveaux capitaines. Dans ce livre, vous ne verrez pas de guerre spatiale faite de vaisseaux allant de planète en planète à une allure fuglurante, mais un nouveau monde composé de temples d'intelligence artificielle, de devins et marabouts numériques, de planifiants de vie, d'hippodromes des choix de vie, et d'une abysse numérique où plus aucun humain ne peut aller et où se prépare une guerre qui fera émerger le nouveau Romulus de notre ère nouvelle.

LangueFrançais
Date de sortie3 déc. 2023
ISBN9798223265788
La Dernière Guerre de l'IA

Auteurs associés

Lié à La Dernière Guerre de l'IA

Livres électroniques liés

Fiction d'action et d'aventure pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur La Dernière Guerre de l'IA

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    La Dernière Guerre de l'IA - Diomède Carre

    Diomède Carré

    La Guerre des IA

    Une image contenant art, statue, noir et blanc, musée Description générée automatiquement

    Chapitre I

    1

    Christophe, un employé cadre proche de la direction, passa devant un couloir d'entreprise qui faisait face à la ville. Il s'arrêta quelques secondes pour regarder la ville, celle-ci ayant changé à une allure folle.

    Le monde dans lequel se trouvait Christophe n'était plus le même qu'il y a trente ans. L'amélioration incessante des IA avait changé toutes les structures de la société. Une vie d'une personne de cette époque n'avait plus rien à voir avec celle d'il y a quelques décennies. La productivité et l'organisation avaient complètement disparu de la vie d'un homme, ce qui comptait maintenant était d'exceller dans l'art du meilleur choix, de l'inventivité et d'avoir surtout la meilleure IA. Ces IA étaient vendues sous forme de têtes volantes dans les grands temples d'intelligence. C'est là-bas que les dernières mises à jour d'IA étaient fabriquées et vendues, permettant à une personne d'avoir les meilleurs rendements et analyses. Le monde était désormais divisé en trois pôles : le marché des prédictions, avec les planifiants de vie, les devins et les marabouts ; les temples d'IA, là où l'on pouvait trouver les robots qui nous accompagnaient dans nos vies et qui produisaient ; et enfin, l'hippodrome des choix, qui était l'endroit où l'on pouvait voir et analyser ses choix de vie.

    Le marché des prédictions était soit géré par un devin soit par un marabout, les deux ayant des méthodes et des visions complètement différentes. Ils ne vivaient pas au même endroit et n'avaient pas la même façon de fonctionner, que ce soit visuellement ou techniquement. La population était divisée en deux parties : ceux qui préféraient consulter un Devin des Data et ceux qui préféraient un Marabout des Data. Chacun avait ses défauts, ses limites et ses qualités. Quoi qu'il en soit, le marché de la prédiction permettait de réaliser ce que fait la météo mais sur votre vie. Vous pouviez voir non pas le temps qu'il ferait dans deux semaines mais votre destinée la plus probable dans les jours à venir, les mois, voire même les années. Tout ceci était possible grâce au flot de Data généré par les IA et les portables, permettant d'amasser une masse d'informations que seules les intelligences artificielles pouvaient trier. En ayant toutes ces informations, on pouvait donc, à partir des autres données de personnes, prédire presque exactement votre futur. Si on sait que Monsieur X et Y ont les mêmes habitudes que vous et qu'ils risquent d'aller dans le même endroit, alors on pourra croiser vos données et prédire presque exactement votre futur.

    Les temples d'IA sont le second lieu où la population se rend. C'est là-bas qu'on peut acheter les têtes volantes, les IA qui nous accompagnent dans notre vie, produisent de la valeur et nous aident à communiquer. Auparavant, toutes les IA se ressemblaient, car elles cherchaient à être le plus optimisées possible. Ces IA sont créées par de grandes entreprises qui remplacent les états, et ces dernières créent continuellement la version d'IA la plus optimisée. Évidemment, ces grandes entreprises se réservent les dernières mises à jour pour garder le monopole de ce qui se fait de mieux et avoir toujours un coup d'avance. Les personnes les plus puissantes et les plus riches peuvent acheter des versions d'IA qui se rapprochent de ces dernières mises à jour. Cependant, afin de se distinguer et de trouver des failles dans le système, les temples d'IA proposent des têtes volantes optimisées, mais avec des caractéristiques uniques et innovantes. Ces dernières sont légales et produites par les Druides d'IA, qui mélangent les dernières mises à jour d'IA en y ajoutant des spécificités uniques dans leur chaudron numérique. Chaque temple avait des spécificités et originalités thématiques pour les IA qu'ils vendaient, tels que l'amour, l'argent, etc. Chacune de ces structures était composée d'énormes processeurs reliés à des chaudrons numériques où le druide transformait de l'IA universelle en IA unique. Une des IA tête volante à la mode était la Rose Plantée qui, contrairement à l'IA de base la Rose Trouée qui scannait dans les lieux autorisés les personnes ayant le plus de chances de matcher en temps réel par la beauté équivalente et les passions communes, la Rose Plantée calculait, au contraire, quel était le meilleur endroit et la meilleure situation pour rencontrer la personne désirée. Une Rose Plantée performante pouvait vous donner vos chances de probabilité en fonction de votre crush désiré. L'IA vous indiquait, par exemple, que c'était au rooftop de la rue du Calémebrier, à telle heure et dans telle situation que vous auriez le plus de chances et de probabilités de faire tomber amoureuse cette personne avec ce type de phrase. Si vous étiez laid, pauvre et intéressant, vos probabilités baissaient forcément. Parmi les IA d'amour, on pouvait également compter la Rose Retrouvée, qui calculait les chances de sauver son couple en fonction des stratégies proposées.

    On pouvait savoir quelle action avait le plus de chances de rallumer la flamme et de sauver le couple. Si on réalisait cette action, il y avait, dans ce contexte actuel, soit douze pourcent, soit dix-neuf pourcent de chances de réussite. L'amour n'était pas la seule vente des IA ; il y avait aussi l'argent, le physique, le bonheur, etc. Les temples n'étaient plus seulement un lieu d'achat de têtes d'IA, mais aussi un lieu de prière. Seulement, contrairement à tous les siècles millénaires précédents, c'étaient les seuls endroits où les prières étaient exaucées. Quand quelqu'un était pauvre, il se prosternait devant la statue du Dieu du Commerce. Mais cette fois, devant ses mains jointes, il n'avait pas des sermons séniles et un pain sec, s'il avait été un bon adepte de la religion. Le prieur avait devant lui, sur les fresques qui remplaçaient les vitraux, de vraies courbes financières en temps réel. On ne venait pas prier un Dieu en espérant qu'il exauce nos prières, mais pour qu'il les exauce effectivement. La religion avait atteint un nouveau stade. Les nouvelles générations riaient lorsqu'on leur disait que les anciens avaient perdu des heures à écouter un prêtre fustigeant des discours qu'on ne comprenait pas par leur complexité divine, mais par leur bassesse infantile. A la fin de la prière rien ne se passait par rapport à une heure auparavant.

    C'est ce que pensait Ivernesse Michael, le plus grand religieux de ce nouveau siècle, qui avait totalement repensé la religion sous l'égide de l'IA, allant même jusqu'à attaquer les anciens textes et l'ancienne façon de voir la religion. Ce Ivernesse Michael et ses adeptes ne comprenaient pas l'ancienne culture religieuse. Dans ses discours, il disait : « Cette médiocrité des textes religieux, que n'importe quel philosophe du 18e ou 19e siècle aurait pu mieux écrire, s'explique soit par le fait que la parole de l'ange Gabriel ait été mal retranscrite, dans ce cas-là c'était plutôt inquiétant, soit par les capacités intellectuelles limitées de Dieu, dans ce cas-là c'était encore plus inquiétant. Mais les auteurs actuels ne comprenaient pas pourquoi la grande majorité des livres philosophiques contemporains dépassaient de loin les comptines que nos ancêtres radotaient. » Sous l'égide de Ivernesse Michael, on avait érigé des temples rassemblant des IA presque divines. On ne priait pas pour espérer, on espérait comme il aurait toujours dû être pour régler ses problèmes.

    Chaque personne qui entrait dans la nef du temple branchait ses données en fonction de ses problèmes. Si j'avais des problèmes financiers, d'amour, de chance ou médicaux, je me rendais dans le temple géré par l'IA concernée. Ces IA quasi divines disposaient de toutes les informations et des dernières mises à jour sur le sujet. Pendant que l'on priait, elles calculaient les probabilités et les moyens de résoudre nos problèmes. En sortant de la prière, on n'avait pas droit à un simple bonjour d'un prêtre rougeot qui nous demandait de revenir la semaine suivante, mais bien à une solution partielle à nos problèmes. Pendant la prière, l'IA projetait les meilleures solutions et les dernières analyses liées au plus grand problème du thème qu'elle représentait. Dans le temple du commerce, on se serait cru dans une salle de trading avec un Dieu en costume qui, pendant qu'il réglait votre problème, pointait du doigt les fresques animées de courbes financières qui s'agitaient dans tous les sens. La prière n'avait jamais été aussi concrète et peu abstraite. La seule raison pour laquelle cette nouvelle religion d'IA érigée par Michael Ivernesse ne prenait pas complètement était que cette nouvelle rationalité divine ne comprenait pas et ne couvrait pas la mort et l'au-delà. Or, si il y avait bien un sujet qui inquiétait les populations, c'était celui-là. Les premiers chrétiens n'avaient pas adhéré à la nouvelle religion par amour pour celui qui s'était sacrifié pour eux, mais parce qu'elle promettait une vie dans l'au-delà, ce que les Romains n'évoquaient pas, et encore moins les Grecs anciens. Cette peur de l'au-delà, qui avait commencé à émerger avant l'apparition du christianisme avec les cultes à mystère comme ceux d'Isis, de Dionysos et de Mithra, qui contrairement à la religion classique, évoquaient cet au-delà. Or ici, la nouvelle forme de religion, bien que plus bénéfique en termes concrets, ne pouvait pas inventer une sécurité dans l'au-delà qu'elle ne pouvait assumer. Michael Ivernesse le savait : la population a toujours eu plus peur de l'enfer et du manque de l'amour de Dieu.

    Le dernier lieu où se rendait la population était l'hippodrome du choix. Ce lieu permettait, premièrement, de connaître tous les choix qui s'offraient à vous en fonction de votre situation et, deuxièmement, de calculer les probabilités du meilleur choix. Cette tâche était assez difficile car elle comprenait une multitude d'éléments, et l'IA offrait tellement de possibilités qu'on se retrouvait souvent avec des meilleurs choix présentant un pourcentage quasi identique. Choisir entre 27,7 ou 27,6. C'était également pour cela que les écoles n'avaient plus axé leur choralité sur la productivité et la mémoire, qui ne servaient plus à rien, mais sur l'analyse de choix, de possibilités, ainsi que sur le respect et la créativité.

    Quand vous entrez dans un hippodrome, vous avez deux choix : un basique peu coûteux et un grandiose très coûteux. Le premier est simple : vous louez une salle, seul ou avec des amis. Dans cette salle, un immense hippodrome miniature occupe toute la place. Pour visualiser vos choix et les calculer, vous devez placer vos données récoltées par votre tête IA ou votre téléphone dans l'un des conducteurs de char de l'hippodrome. Ensuite, vous réglez l'environnement de l'hippodrome, c'est-à-dire le contexte dans lequel vous allez faire votre choix. Puis, il ne vous reste plus qu'à appuyer sur entrée. Le conducteur miniature fait le tour du grand hippodrome ; selon sa vitesse et sa tenue de route, vous pouvez savoir si le choix est bon. Si votre conducteur est lent, cela signifie que le choix n'est pas optimal pour vous. Si, par contre, il va vite mais que le chariot a un accident, cela veut dire que ce choix vous convient mais comporte des risques. La force de cette salle est que vous pouvez à tout moment cliquer sur des boutons qui changent l'environnement de l'hippodrome et donc le contexte de votre choix. Vous pouvez chaque seconde voir si cette alternative est meilleure ou non, et ainsi affiner vos options. Mais là où l'endroit est intéressant, c'est que si vous venez avec des amis ou des partenaires d'affaires, vous pouvez mettre d'autres chars et ainsi voir qui est le plus apte à remplir cette fonction, ou à tenter ce choix-là.

    Pour finir, parlons de la dernière pièce, qui est la plus grande et la plus coûteuse : le grand hippodrome. Tous les hippodromes n'en ont pas un, car c'est trop onéreux. Ici, le principe est le même, sauf que vous vous déplacez réellement sur un char tiré par des chevaux robots. L'intérêt de cette option en grandeur réelle est que, pendant que le chariot avance, vous pouvez voir les raisons pour lesquelles ce choix ne convient pas. En effet, vous pouvez observer sur le toit de la pièce ou dans les gradins les causes numériques et de data holographiques qui vous empêchent d'aller plus vite et donc de réussir votre choix. Ces informations affichées ne sont pas toujours très explicites, mais pour quelqu'un qui a de l'argent, elles sont un atout énorme.

    Mais ce qui intéressait le plus les gens dans ce nouveau monde, c'était d'éviter d'aller voir le devin, le druide, ou les conducteurs tous les jours. On a donc assemblé les trois technologies dans trois objets que la population actuelle a en permanence. Ces objets, qui font désormais partie intégrante de la vie des citadins, imitent les trois fonctions et activités vues précédemment. L'objet que tout le monde possède et le plus populaire est le planificateur de vie. Ce petit objet permet de calculer, à l'aide de graphiques, le pourcentage de probabilité de ce qui se passe en temps réel. Parmi les deux pourcentages les plus connus, on retrouve le pourcentage de risque et d'inconnu. Plus ceux-ci augmentent, plus cela signifie qu'on a une chance d'avoir un accident ou même un décès, car le taux de planification est incertain. Heureusement, dans ces villes où tout est désormais automatisé et régulé par les IA, ces taux sont très faibles. Si jamais vous avez un taux d'inconnu et de risque anormal durant la journée, il est recommandé de ne pas sortir ou de rester en télétravail. Le deuxième objet que tous les citadins possèdent sont les IA ou têtes volantes. Ces outils permettent en temps réel de répondre à toutes les questions, de tout analyser et surtout de tout enregistrer. La mémoire de la population ayant fléchi, il est donc primordial d'avoir quelqu'un qui enregistre tout. Avoir une tête volante est également indispensable en cas d'agression, d'imprévu ou de tout autre événement. Si vous n'êtes pas connecté à elle et qu'on vous accuse de quelque chose, vous ne pourrez pas prouver votre innocence. De plus, en n'étant pas accompagné d'une tête d'IA, vous ne bénéficiez pas des services des avocats volants, de la police volante ou même du comptable volant.

    Le dernier objet, le plus répandu et utilisé des trois, est le porte-clé du cavalier. C'est un porte-clé équipé d'une IA qui indique, selon s'il court plus ou moins vite, quelle est la bonne décision à prendre. Ce qui est intéressant, c'est que vous pouvez l'avoir dans votre poche et sentir s'il court plus ou moins vite. Il répondra à toutes vos questions, même si vous demandez à haute voix « Me dis-tu la vérité ? ». Le cavalier essaiera de répondre en trottant, galopant ou en restant immobile. Cependant, contrairement aux deux autres objets, le petit cavalier est très limité et pas toujours adapté. Il est arrivé de nombreuses fois qu'un cavalier indiquait à son propriétaire de prendre telle décision, alors que ce fut un échec lamentable. C'est pour ces raisons qu'en cas de réelle question de choix, il vaut mieux se tourner vers un hippodrome avec des professionnels, ou bien étudier à l'école pour s'entraîner au cours de Choix de vie.

    L'argent n'existait plus réellement parce que la productivité n'avait plus de sens, puisque les IA faisaient tout plus rapidement et mieux. Ce que vendait un individu pour acheter quelque chose était des actions de lui-même, c'est-à-dire une promesse de temps, basée sur ses compétences et sa cote humaine. Cette cote était basée sur le niveau et le nombre d'analyses et de productions d'IA que l'individu possédait sur ses compétences créatives et originales, sa fiabilité, ainsi que sa prédiction future de vie selon ce que disait le planificateur. Pour s'enrichir, la personne n'avait qu'à racheter des actions d'autres personnes, en veillant à en acheter de bonne qualité et fiables. Car ces actions pouvaient baisser selon les actions de la personne. C'est pour cela que le critère de fiabilité était très important, car si quelqu'un avait un score élevé, cela voulait dire que le cours de l'action humaine resterait stable, puisque dans ce monde de Data, les planificateurs de vie permettaient de dire comment serait notre vie sur des années. Ce système monétaire permettait qu'il n'y ait plus de grosses inflations ou déflations, puisque le nombre de monnaie restait toujours le même et il assurait que chacun soit un bon citoyen. En effet, si jamais vous commettiez de mauvaises actions, votre portefeuille ne valait plus rien. L’argent physique n’était ainsi plus constitué de billets de banque ou de pièces de monnaie mais d'un grand puzzle. Chaque pièce de ce puzzle représentait une action vous concernant et donc de l’argent. Si vos actions prenaient de la valeur, vous pouviez modifier le puzzle pour créer un tableau plus joli. Si vous déteniez l’intégralité du puzzle d'une personne, cela signifiait que vous étiez son créancier économique complet et qu’elle vous appartenait économiquement. Chaque IA productive qu’elle avait ou idée émanant d'elle vous appartenait également. Cette personne n'était pas une esclave au sens moderne du terme, car plus personne ne souhaitait un service moins productif et de qualité inférieure à celle d'un robot. Le seul esclavage possible était celui de la production de biens et de la propriété intellectuelle de la personne

    Ce nouveau monde était donc entièrement administré par les IA, au détriment des humains qui avaient de moins en moins de fonctions. Cependant, tout n'était pas perdu : l'IA parfaite n'avait pas encore été trouvée, ce qui signifiait que la divergence et la créativité des robots ou humains pouvaient encore avoir de la valeur. L'IA parfaite ne pouvait être trouvée car l'origine du code par lequel elle avait été créée était impossible à retrouver. L'inventeur du type d'IA dont le monde était pourvu avait été un anonyme qui avait travaillé seul. Il avait créé une première ligne de code qui avait été la base de toutes les IA actuelles. Cependant, ce premier codage n'avait jamais pu être retrouvé. Toutes les IA actuelles s'étaient basées sur des lignes de code qui copiaient ce codage d'origine, mais qui n'étaient que des copies moins puissantes. Cela voulait simplement dire qu'on ne pouvait pas créer l'IA parfaite, mais des IA imparfaites qui pouvaient évoluer afin de se rapprocher de cette perfection sans jamais l'atteindre réellement. Les IA déterminaient donc la puissance de l'individu dans la majorité des secteurs. Quelqu'un qui avait accès aux meilleures IA, avec les meilleurs algorithmes et les dernières mises à jour, était au sommet de la pyramide de cette chaîne alimentaire désormais numérique.

    2

    Christophe s’approcha à grand pas d’une zone cloisonnée et interdite aux salariés.

    — Bonjour, je voudrais voir le patron de Selenca, Monsieur Kressmos.

    L'IA répondit instantanément :

    — Monsieur Kressmos ne peut recevoir personne. Si vous avez des questions, posez-les à votre référent qui fera remonter l'information.

    — J'ai l'habitude d'avoir des entrevues avec Monsieur Kressmose, seulement il ne répond plus via la ligne personnelle. J'ai des informations de la plus haute importance.

    — Je suis désolé, Monsieur Kressmos ne peut recevoir personne. Si vous avez des informations de la plus haute importance à lui adresser, veuillez-vous adresser au conseil des sept dirigeants. C'est à eux que désormais les informations de la plus haute importance passent, en attendant que Monsieur Kressmos revienne. Ils pourront traiter l'information dans les plus brefs délais.

    L'IA, qui se trouvait devant la porte en rayon, commença à faire un bruit.

    — Je lance la procédure d'entrevue pour information de la plus haute importance.

    — Non, non, ce n'est pas la peine, annule la demande.

    — C'est trop tard, toute information de la plus haute importance doit être traitée obligatoirement. Vous ne pouvez pas garder pour vous des informations pouvant être capitales pour l'entreprise.

    Une voix surgit derrière le jeune homme :

    — Encore en train de vouloir voir le boss, je crois bien que tu pourras bientôt plus voir ton petit protecteur, Christophe. Monsieur Kresmose est introuvable et injoignable, je crois que ton foutu favoritisme est fini.

    L'homme ne répondit pas, il fixa celui qui venait de lui parler, puis s'en alla. Ce jeune homme qui venait de demander à l'IA s'il pouvait voir l'ex-patron de Selenca était Christophe Sélienne. Il venait tout juste d'avoir 29 ans, pourtant son visage et ses cheveux étaient déjà marqués par le temps. Le jeune homme avait des cheveux blancs dont une mèche tombait sur son front. Cette blancheur et vieillesse prématurée étaient dues à un environnement difficile dans lequel il était né. Le jeune Christophe, né sous X sans parent, avait eu une enfance où il avait été harcelé et maltraité par les autres élèves, à cause d'une timidité publique ainsi qu'un accident bébé qui lui avait paralysé la partie droite de son corps. Ce traumatisme avait eu pour conséquence d'avoir un pied qu'il devait traîner, un bras plus

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1