Comme par effraction
Par Odile Anizet
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À propos de ce livre électronique
J'ai choisi ici de me saisir d'oeuvres connues ou non, d'hier et d'aijourd'hui et d'inventer des histoires humaines.
Ces textes sont une sorte de miroir sur nos vies et je vous invite, lecteur, à écrire votre propre version.
Odile Anizet
Après une longue carrière dans l'éducation, Odile Anizet se plonge dans l'écriture de romans ou nouvelles, puis de textes narratifs courts inspirés de tableaux ou de photos. Ses écrits retracent l'aventure humaine au coeur du métissage culturel et de la nature, deux thèmes qu'elle affectionne.
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Aperçu du livre
Comme par effraction - Odile Anizet
Table
Avant-propos
Partie 1
1.Elle me porte sur son dos
2.Petit matin
3.Enfin partis
Partie 2
1. Fenêtre sur huis clos
2. Instants volés
3. Le choix de Sara
4.Sur un banc
5.Le bouquet de jonquilles
6.La pierre bleue
Partie 3
1.Rendez-vous manqués
2.Parle-moi
3.Scène de ménage
4.Joie de vivre
Partie 4
1.Fantaisie parisienne
2.Des barbelés en fleurs
3. Héliotropes
4. Danse, petite, danse
Avant-propos
« Si on pouvait le dire avec des mots, il n’y aurait aucune
raison de peindre. » Edward Hopper
L’image est aujourd’hui trop souvent considérée comme une représentation exacte de la réalité et, par là même, comme une vérité. Pourtant, elle renferme en elle des trésors et permet ainsi de multiples interprétations.
J’ai choisi de me saisir d’œuvres connues ou non de peintres et photographes d’hier et d’aujourd’hui. Merci à eux d’avoir ainsi créé des univers aussi généreux.
C’est un vrai plaisir d’entrer, comme par effraction, dans l’existence de personnages qu’un artiste a mis en scène. Juste une façon de s’immiscer dans une scène, comme un invité qu’on n’attend pas, un indiscret qui se dissimule derrière un autre titre.
Êtres aux prises avec les convenances, s’aimer un jour ou toujours, vivre en famille ou simplement profiter d’un instant de bonheur : les hommes et les femmes dont il est question ici sont des hommes et des femmes d’hier et d’aujourd’hui, qui disent leur époque, ses crises ou ses absurdités. Mais ils tracent aussi l’éternel sillon de l’existence humaine.
Ces textes sont une sorte de miroir sur nos vies et je vous invite, lecteur, à écrire votre propre version.
Odile Anizet
Partie 1
La liberté c'est toute l'existence, Mais les humains ont créé les prisons, les règlements, les lois, les convenances ; et les travaux, les bureaux, les maisons.
René Clair - A nous la liberté
Elle me porte sur son dos
« Le courage, c’est ce qui fait la différence entre les
gens » Marie-Laure de Decker
Regards sur l’apartheid - Marie-Laure de Decker- 1972
Elle me porte sur son dos….C’est ce que dit la photo que je viens de retrouver dans les papiers de mon père, ceux qui sont arrivés de Durban après sa mort. Au dos : « Durban- 1964 »
Elle, c’est Mbaly, ma nanny. Elle vit chez nous, dans un minuscule réduit, à côté de ma chambre parce qu’elle doit être là pour moi, à toute heure. Nounou à plein temps, sans répit, sans vacances, sans d’autre enfant que celle d’un autre, son baas blanc.
Mon père n’est pas riche. Né à Durban, d’une famille anglaise implantée depuis le XVIIIème siècle, il travaille au port, comme chacun de ses frères, comme l’ont fait son père, son grand-père. Nous habitons dans la presqu’île de Bluff, un quartier blanc alors que la famille de Mbaly est cantonnée au district d’Umlazi, un endroit sans confort où la maladie décime bien des nourrissons.
Je crois que c’est là qu’est prise la photo. Pourquoi nous y trouvons-nous ? Je ne m’en souviens pas ; j’ai quatre ans. J’essaie d’en imaginer la raison : un de ses enfants malades ? Son mari qui a eu un accident à la mine ? Sa mère peut-être ? La mienne ne doit rien savoir. Oui, je pense que nous sommes à Umlazi. La presqu’île est plus propre, moins triste ; il y a des jardins où s’étalent jacarandas et flamboyants, de belles dames qui prennent le thé sur leur terrasse et des enfants blancs qui jouent sur des pelouses vertes. Dans ces habitations circulent sans bruit des domestiques noirs qui s’occupent de rendre aisée la vie des blancs.
Longtemps je n’ai pas compris que j’étais blanche. D’abord parce que j’ai quitté l’Afrique du Sud quand j’avais dix ans, me retrouvant avec ma mère et ma sœur dans le fog anglais de Londres. Et puis, jusque là, il y avait Mbali pour m’aider en tout. Je sentais bien que nous n’étions pas sur le même pied d’égalité, enfin, je sentais quelque chose comme ça parce que ma mère la tutoyait et n’attendait d’elle qu’obéissance et soumission, sans jamais se soucier de qui elle était, ni de comment elle vivait. Nous n’avions pas la même couleur de peau mais cela ne voulait rien dire pour moi. C’était ma Nanny et je crois qu’elle m’aimait. Il y a chez les femmes une capacité à ne pas haïr pour rien. J’étais une enfant, vulnérable, sans autre attention que la sienne, sans autre affection que la sienne. Je n’étais pas blanche ; elle n’était pas noire ; j’étais une petite fille ; elle était ma Nanny.
Sur la photo, je tiens ma poupée par le bras, nonchalamment, comme l’antithèse de ces bras qui me soutiennent, me portent et me protègent de la boue, de la saleté des rues. Je suis juste aggripée à ses épaules, légèrement aggripée, comme mûe par une indicible confiance. Je n’ai pas conscience du monde dans lequel je vis. Je ne sais pas encore que Mbaly a laissé ses enfants à sa mère, son mari à la mine d’or du Transvaal.
Ce qui me revient, c’est qu’elle sait me distraire en me racontant l’histoire d’Abiyoyo ou m’apaiser en me chantant « Thula baba », la berceuse qui m’annonçe le retour de mon père, celui d’une étoile qui le précèderait pour le guider vers moi.
Thula thul, thula baba, thula sana,
Thul'ubab uzobuya, ekuseni.
Thula thul, thula baba, thula sana,
Thul'ubab uzobuya, ekuseni.¹
Mais moi, je ne le
