VundaVunda

Par Anouk Bertaux et Georges Assani

Comment définir le VundaVunda, cette nouvelle technique artistique en provenance de RDC, qui a su attirer l'oeil de collectionneurs d'art internationaux et du milieu de l'art ?
Sous la forme d'un dialogue entre Georges Assani, jeune artiste congolais émergent, créateur du VundaVunda, et Anouk Bertaux, historienne de l'art, plongez à la découverte d'une pratique artistique novatrice qui fait déjà parler d'elle à travers le monde.
Un livre retraçant le parcours et les réflexions tant artistiques que philosophiques de Georges Assani, véritable échange avec Anouk Bertaux, en plus des différents textes de poètes autour des oeuvres.

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 13 sept. 2022
• ISBN: 9782322449385

Anouk Bertaux

Anouk Bertaux est une historienne de l'art française née en 1994. Basée en France, elle travaille avec différentes structures, que ce soit des médias liés à l'art, des galeries ou bien encore des artistes. Ce qui l'anime est l'Humain, par sa dualité de faire tant la paix que la guerre ainsi que son évolution et son rapport à lui-même. Elle relie l'Histoire et les arts, afin de comprendre les faits d'aujourd'hui, pour anticiper demain, à travers le projet Terre de mémoires qu'elle porte par son entreprise.

Aperçu du livre

DE L’ART ET DE L’ÉCRITURE

Art et écriture ont toujours été liés. Poser des mots sur les œuvres, les productions artistiques est un acte délicat : présenter l’œuvre, dans son unicité et sa spécificité, sans la juger.

Il faudrait peut être mieux employer le terme révéler. Écrire sur une œuvre, c’est la révéler. L’exercice est plus habile quand l’œuvre naît d’une technique toute nouvelle : il s’agit alors, plus que tout, non seulement de préserver cette technique mais aussi d’en valoriser l’essence sans la dénaturer. Un exercice subtil d’équilibre, sans critiquer ni juger l’œuvre ; là réside la finesse du métier de l’historien de l’art. L’historien de l’art, c’est l’orfèvre des oeuvres d’art. Son rôle est de faire entrer dans l’Histoire cette nouvelle création technique, la faire éclore. Trouver les termes adéquats sur la technique si singulière du vundavunda, à la résonance phonétique aérienne, relève de cette mission.

Ce livre est le premier à rassembler les pensées de Georges Assani, jeune artiste congolais, dont l’humilité et la grandeur naissantes laissent présager de grandes choses. Considéré déjà comme un Maître en devenir en dépit de son jeune âge, Georges Assani a créé le vundavunda, sa propre marque de fabrique : au-delà de la simple technique sculpturo-picturale, c’est un état d’esprit, une façon de penser et panser le monde.

A l’image du vundavunda, l’objet que vous tenez entre vos mains regroupe nos échanges, entre artiste et historienne de l’art, sur l’histoire que Georges Assani est en train de façonner : celle du vundavunda.

Vous trouverez également la contribution spontanée de diverses personnes, amoureuses du verbe, ayant laisser cours à leur inspiration poétique en découvrant les œuvres de Georges Assani à chaque publication sur les réseaux. Nous les remercions sincèrement d’avoir accepté de nous les avoir confié pour cet ouvrage.

Pour le nom de la technique, les expressions vundavunda et vunda-vunda ou encore vunda vunda sont tolérées. Je vous souhaite un merveilleux voyage, au gré de nos réflexions, et de mon ressenti exprimé à la demande de Georges en dessous de chaque œuvre, que je n’exprime pas habituellement dans l’exercice de ma profession.

Anouk Bertaux

Pour ce livre, nous avons choisi la forme spontanée du dialogue,

au gré de nos réflexions sur diverses thématiques.

En italique, ce sont mes réflexions, mon ressenti sur les œuvres de Georges Assani.

En fin d’ouvrage, vous trouverez quelques pages autour de la philosophie du

Vundavunda, approfondie par Georges Assani.

Georges Assani dans son ancien atelier

« Bonjour Georges, j’espère que vous allez bien. Pour commencer, j’aimerai que vous me racontiez un peu votre découverte de la peinture, comment cela a commencé ?

- J’avais trois ans quand j’ai fait mon premier dessin, à même le sol. J’ai fait le portrait de ma mère et tout le monde était stupéfait du résultat, de ce que pouvait produire un enfant de trois ans. C’est comme ça que tout le monde pouvait prédire ce que je serai dans l’avenir : la majorité avait raison, que j’allai être un artiste. Après mes trois ans, j’ai commencé à peindre avec mes pastels, ma mère m’encourageait et me les payait, là je m’amusais à faire des petites peintures. Plus tard j’ai intégré l’école des beaux-arts de Lubumbashi. J’ai eu la chance de gagner un grand concours organisé par la fondation Laurent Moones en Belgique, c’est comme ça que j’ai eu ma bourse de résidence en Belgique ; je suis allé là bas, j’y ai visité des musées d’art et quelques galeries. Cela m’a donné la passion encore, d’éveiller l’artiste que je sentais en moi. En même temps, j’étais aspirant au monastère notre Dame des sources, au Congo. Quand j’ai fini la résidence en Belgique, je suis rentré en RDC pour intégrer définitivement le monastère. Là bas j’ai eu un cycle supérieur en philosophie et musique classique, que j’ai fini avec beaucoup de succès. En 2019, j’ai quitté aussi le monastère pour essayer de m’imposer en tant qu’artiste-peintre. Cela n’a pas été facile, vu que j’étais habitué au monde fermé du monastère et non pas le monde extérieur. Ça a été compliqué, mais la discipline du monastère m’a été d’une grande aide, puisque j’ai adapté toute la discipline acquise dans ma vie privée de peintre et même la technique que je développe, le concept d’existence que j’appelle vunda-vunda, qui est un appel à l’universalisme.

L’inspiration du vunda-vunda, c’est-à-dire peindre de cette façon, vient du monastère, lors d’un bain d’air. J’étais en train de prendre mon bain d’air, sur une montagne. Un grand vent a commencé à faire agiter les branches : il n’y avait plus de différence entre les chants des oiseaux et les feuilles mortes, tout pouvait voler dans le ciel, tout était harmonie. C’est comme ça que j’ai pu réaliser ce qui freinait en moi, en associant de l’air dans ma pratique de la peinture. J’ai commencé à développer à partir du monastère quelques essais, juste en peinture relief. Progressivement, j’ai incorporé les tourbillons dans mes peintures. C’est comme ça que ça venait petit à petit. C’est la vibration cosmique, qui est le sujet de mon travail."

Au delà de ce que tu vois, Georges Assani, acrylique sur toile, 150x150cm, 2021

Au delà de ce que tu vois est une œuvre inspirante par le message qu’elle incarne par son titre. Sur la toile, on observe la présence de deux personnages, un adulte marchant qui porte sur ses épaules un enfant. L’adulte lève le doigt, comme si il racontait ou montrait quelque chose que l’enfant suit du regard, un sourire aux lèvres. Cette