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Le "saint homme de Tours" et la dévotion à la sainte Face: Résumé de sa vie suivi d'un choix de prières
Le "saint homme de Tours" et la dévotion à la sainte Face: Résumé de sa vie suivi d'un choix de prières
Le "saint homme de Tours" et la dévotion à la sainte Face: Résumé de sa vie suivi d'un choix de prières
Livre électronique320 pages3 heures

Le "saint homme de Tours" et la dévotion à la sainte Face: Résumé de sa vie suivi d'un choix de prières

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À propos de ce livre électronique

"Le saint homme de Tours" ou le Vénérable Léon Papin-Dupont. Vous ne le connaissez pas encore ? Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la sainte Face avait lu sa biographie, saint Pierre-Julien Eymard disait de lui à des Tourangeaux "Quel homme vous avez là ! Quel saint !" et le saint Curé d'Ars lui avait donné rendez-vous au Ciel.

Dans un premier temps, vous ferez connaissance avec ce chrétien exemplaire qui a marqué les catholiques de son époque par sa dévotion à la sainte Face. La réparation était le mobile de toutes ses actions. Homme de foi, âme eucharistique rayonnante d'amour pour son Dieu, il n'en était pas moins dévoué envers son prochain. "Parler de Dieu ou se taire" était sa devise.

Dans une deuxième partie, vous serez initié à la dévotion réparatrice à la sainte Face, d'une brûlante actualité, en découvrant les prières de réparation composées par Soeur Marie de Saint-Pierre, carmélite de Tours et diffusées par le Vénérable Monsieur Dupont.

"Dieu seul."
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie18 nov. 2021
ISBN9782322418749
Le "saint homme de Tours" et la dévotion à la sainte Face: Résumé de sa vie suivi d'un choix de prières
Auteur

Hélène Lannier

Hélène Lannier est diplômée en Lettres Modernes, en Gestion et en Archéologie. Elle signe ici son premier ouvrage sur un sujet qui lui tient à coeur.

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    Aperçu du livre

    Le "saint homme de Tours" et la dévotion à la sainte Face - Hélène Lannier

    REMERCIEMENTS

    Ce petit ouvrage écrit en hommage au Vénérable Monsieur Dupont est dédié à la sainte Face de Jésus cachée dans la sainte Eucharistie, à ses saintes plaies et à Notre-Dame du très saint Rosaire et des Sept-Douleurs. A eux la gloire, l’amour et la reconnaissance pour l’éternité. Puissent Jésus et Marie accorder par l’entremise de la prière confiante du « saint homme de Tours » la joie du bonheur éternel à chaque lecteur qui aura en mains ce livre, quel qu’il soit.

    Merci à mon mari qui m’a soutenue et encouragée à achever ce travail, supportant patiemment les longues heures passées sur mon ordinateur, les courtes nuits ainsi que les nombreuses escapades à l’oratoire de la sainte Face. Merci pour ses photos, son aide précieuse pour la mise en page de cet opuscule ainsi que ses relectures critiques.

    Merci à mes parents, sans lesquels je n’aurais jamais pu en arriver là, à bien des égards.

    Merci à mon frère Florent pour son cliché de la basilique Saint-Martin ainsi qu’à mes amies Élisabeth Adam et Marie Beauvais pour leurs encouragements.

    Ce travail n’aurait jamais vu le jour sans Hedwige de l’Espinay qui m’a fait découvrir la vie de sœur Marie de Saint-Pierre il y a quelques années et de là m’a permis de connaître le Vénérable Monsieur Dupont. Un grand merci à elle !...

    Merci à Sylvain Desbois qui m’a donné sans le vouloir l’idée d’écrire sur le serviteur de Dieu par l’envoi d’un texto en janvier 2019... C’est encore lui qui a accepté de redonner vie aux cantiques de la sainte Face du 19e siècle, en les mettant en musique d’après les airs indiqués dans l’ouvrage Association de prières contre le blasphème, les imprécations et la profanation des jours de dimanche et de fête.

    Merci à Monsieur l’Abbé Knittel qui s’est charitablement proposé de m’aider aux relectures et aux multiples corrections de la première version de ce livre et pour ses photos de l’église des Trois-Ilets. Par suite du départ de notre cher prêtre alsacien pour la Martinique, merci à Monsieur l’abbé Philippe Bourrat qui a procédé à une première relecture et aux corrections mais aussi à Monsieur l’abbé Loïc Verschuur qui a patiemment relu et corrigé jusqu’à obtention de la version finale.

    Merci aux Carmélites d’Eynesse pour leurs prières.

    Merci au Père Christian-Marie Donet, recteur de l’oratoire de la sainte Face, d’avoir aimablement répondu à mes questions et de m’avoir fait découvrir le Père Gaëtan Catanoso.

    Merci à la personne dévouée à l’accueil de l’oratoire de la sainte Face pour ses renseignements précieux et sa gentillesse depuis toutes ces années, notamment pour les visites de la chambre du « saint homme de Tours » et pour m’avoir fait connaître la sœur Marie-Pierina et sa médaille.

    Longue et sainte vie au collège Léon Papin-Dupont, à ses professeurs et à ses élèves, sous le regard de la sainte Face et le patronage du « saint homme de Tours ».

    TABLE DES MATIÈRES

    BIOGRAPHIE DU SAINT HOMME DE TOURS

    Des premières années en Martinique à l’arrivée à Tours. (17971834)

    Les années du pèlerin à Tours

    Un père exemplaire

    Une âme intérieure tournée vers Dieu

    Une âme d’apôtre

    Une âme de réparation

    Sœur Marie de Saint-Pierre

    L’œuvre de l’adoration nocturne

    L’œuvre de Saint-Martin

    L’œuvre de la sainte Face

    Dernières croix sur le chemin de l’éternité

    Après la mort du « saint homme de Tours »

    INITIATION A LA DEVOTION DE LA SAINTE FACE

    Promesses de Notre-Seigneur à ceux qui honoreront sa sainte Face

    Prières de réparation à la sainte Face

    La flèche d’or

    Vingt-quatre adorations pour réparer les blasphèmes qui se font pendant les 24 heures du jour.

    Les litanies de la Sainte Face

    Les cent offrandes de Notre-Seigneur Jésus-Christ à son divin Père

    Exercice de la réparation

    Cantique en l’honneur de la sainte Face de Notre-Seigneur, en réparation des blasphèmes

    Prières de la sœur Marie de saint-Pierre pour combattre le communisme.

    Prière de la sœur Marie de saint-Pierre pour l’Église

    Rosaire en l’honneur de la sainte Face

    Chemin de la Croix

    Louanges de la sainte Face

    Consécration de soi-même à Notre-Seigneur en présence de la sainte Face

    Acte d’amour à Notre-Seigneur en présence de la sainte Face

    ANNEXES

    Le « petit évangile »

    La médaille de Saint Benoît

    L’Archiconfrérie de Notre-Dame des Victoires

    L’Archiconfrérie de la sainte Agonie

    BIBLIOGRAPHIE

    AVANT-PROPOS

    L’abbé Janvier, premier supérieur de l’oratoire de la sainte Face, en achevant en 1879 la Vie de M. Dupont, son contemporain, ne fit qu’obéir à la demande de l’archevêque de Tours, Monseigneur Charles-Théodore Colet. Son ouvrage incontournable en deux tomes, est le fruit d’un travail considérable de synthèse à partir des témoignages écrits de centaines de personnes, de très nombreuses lettres de Monsieur Dupont, des abondants certificats de miracles liés à la dévotion à la sainte Face de Tours. A ce prêtre tourangeau qui a côtoyé pendant 35 ans le serviteur de Dieu, nous devons également une Vie de la bienheureuse Jeanne-Marie Maillé et une Vie de la sœur Saint-Pierre. Il est juste de rendre ici hommage à son travail et de saluer sa mémoire¹. Sa Vie de M. Dupont n’est malheureusement plus rééditée, ce qui explique l’édition du présent ouvrage.

    Le lecteur y découvrira une petite biographie lui présentant le serviteur de Dieu, surnommé de son vivant « le saint homme de Tours. » Nous gardons les guillemets car l’Église n’a pas encore canonisé le pieux martiniquais. Il s’agit d’un résumé de sa vie basé principalement sur la Vie de M. Dupont de l’abbé Janvier. Il se propose de donner l’essentiel des informations et ce, sans aucune prétention littéraire. Le saint Homme de Tours, première biographie du serviteur de Dieu, écrite par son ami Léon Aubineau, a été également très utile pour apporter quelques informations et éclairages sur certains points. N’oublions pas non plus l’ouvrage de L. Baudiment, M. Dupont, « Le saint homme de Tours ». Écrit par le supérieur du grand séminaire de Tours, il est paru en 1937. Plus concis que l’œuvre volumineuse de l’abbé Janvier, on y trouve une vie ponctuée de citations du serviteur de Dieu, des photographies intéressantes et des informations précieuses sur les débuts de l’oratoire de la sainte Face. Que le lecteur comprenne bien que le résumé de la vie de Monsieur Dupont qu’il tient dans ses mains est bien petit, comparé à la biographie de 1000 pages de l’abbé Janvier, ou encore à l’ouvrage de Baudiment, dépassant les 300 pages et que s’il est passionné sur le sujet, il devra s’y référer afin d’y trouver des récits circonstanciés, des explications détaillées, de vrais passages littéraires ainsi qu’une réflexion construite.

    Pour retracer la vie de la pieuse carmélite de Tours, il aura fallu recourir à la Vie de la Sœur Saint-Pierre de l’abbé Janvier ainsi qu’à la Vie de la sœur Marie de Saint-Pierre de la Sainte-Famille, religieuse carmélite du monastère de Tours d'après ses écrits et autres documents authentiques, écrite par les moines de Solesmes. Ces quatre ouvrages cités représentent les sources principales. D’autres sources ont été utilisées et sont consignées dans la rubrique Bibliographie à la fin de ce livre.

    A la suite de la petite vie du « saint homme de Tours », dans une partie intitulée Initiation à la dévotion de la sainte Face, le lecteur sera incité à la dévotion à la sainte Face et découvrira quelques prières de réparation, révélées à la sœur Marie de Saint-Pierre ou composées par elle et propagées par Monsieur Dupont lui-même. Ces oraisons sont tirées du livre Association de prières contre le blasphème, les imprécations et la profanation des jours de dimanche et de fête et de la Vie de la sœur Saint-Pierre de l’abbé Janvier.

    Cette dévotion à la sainte Face n’est pas nouvelle, ayant été adoptée déjà par saint Augustin, saint Bernard, sainte Gertrude et sainte Mechtilde, nous indique le doyen du chapitre de l’église métropolitaine de Tours². Elle a été donnée à la fois en merveilleux moyen de réparation et en source de grâces sans nombre, comme en attestent les nombreux prodiges opérés dans le salon du saint homme de Tours.

    Que cette découverte de la vie du Vénérable Monsieur Dupont vous fasse progresser, cher lecteur, sur la route de votre pèlerinage vers l’éternité, sous le regard de la sainte Face du Sauveur.

    « Dieu seul. »


    ¹ Voir M. L’abbé Janvier, Notice biographique, Abbé Poule, Tours, Paul Bousrez,1888. Consultable sur la bibliothèque numérique de la BNF : gallica.bnf.fr

    ² Abbé Janvier, Manuel de l’archiconfrérie de la sainte Face, p. 96. On peut rajouter également Thérésa-Héléna Higginson (1844-1905), la pieuse institutrice anglaise qui fut initiée à la dévotion à la sainte Face, Temple de la divine Sagesse. Voir : Thérésa-Héléna Higginson ou la vie merveilleuse d’une institutrice libre anglaise, par Lady Cecil Kerr, traduit de l’anglais par l’abbé V. Billé, éditions Saint Michel.

    BIOGRAPHIE

    DU SAINT HOMME DE TOURS

    DES PREMIERES ANNEES EN MARTINIQUE A

    L’ARRIVEE A TOURS. (1797-1834)

    Le 24 janvier 1797 naît en Martinique, Léon Papin-Dupont, fils de Nicolas-Léon Papin-Dupont, qui appartenait à une famille de gentilshommes originaire de Bretagne, et de Marie-Louise-Philippine Gaigneron-Jolimont de Marolles, une riche créole martiniquaise, issue d’une noble et ancienne famille de France métropolitaine. Il est ondoyé le jour de sa naissance. Le 6 mars 1797, on procède aux cérémonies complémentaires du baptême à l’église de Saint-Laurent du Lamentin.

    Quatre années plus tard, en 1801, la mère du petit Léon donne naissance à son frère Théobald. Malheureusement la joie de la famille sera de courte durée car, en 1803, Monsieur Nicolas-Léon Papin-Dupont meurt à Brest. La jeune veuve a seulement 22 ans. Elle se remariera plus tard avec Monsieur d’Arnaud, membre du conseil général de Martinique et Chevalier de la Légion d’honneur.

    En 1809, à 12 ans, le petit Léon fait sa première communion : « Je ne savais pas alors, dit-il, ce que c’était que les consolations divines ; mais ce que je sais c’est que je versai un torrent de larmes, et mon cœur fut inondé de joie.³ »

    Il est placé pendant deux ans dans une institution libre aux États-Unis en raison des guerres napoléoniennes qui ravagent l’Europe. Il est scolarisé de 1811 à 1815 en France, au collège de Pontlevoy, non loin du château de Chissay (situé à quelques kilomètres du château de Chenonceau), qu’habitait son oncle maternel, le comte Gaigneron de Marolles. Il y passe ses vacances avec son frère, ses cousins et une jeune créole, mademoiselle d’Audiffredi en pension à Tours chez les Ursulines. Elle deviendra plus tard sa femme.

    D’un tempérament vif et gai, il est également d’une grande ténacité de caractère : il eut le pouce écrasé en ne voulant pas céder à son cousin, qui jouait avec lui sur les grilles du portail du château de Chissay. Son pouce restera difforme toute sa vie.

    En 1818, il commence à Paris des études de droit. Il fréquente la haute société aristocratique, est présent aux salons, aux bals, menant grand train avec son cabriolet et ses chevaux. Sa vie est mondaine. On le surnommait « le marquis des égards. »

    En 1820, a lieu sa conversion. Le petit savoyard de 12 ans, un ancien ramoneur, qui s’occupait de son cheval et de son cabriolet, arrive un jour en retard à son travail. Il invoque l’excuse d’une réunion de catéchisme pour préparer sa première communion. Monsieur Dupont veut vérifier ses allégations et rencontre le catéchiste en question, Monsieur Bordier. C’est au fil d’une conversation qu’il a plus tard avec ce fervent chrétien qu’il recevra un choc salutaire qui le fera rompre avec sa vie tiède et mondaine.

    Sous l’impulsion du même Monsieur Bordier, Monsieur Dupont va rejoindre en 1820 la congrégation de la sainte Vierge à Paris, dédiée à l’instruction des jeunes gens et à l’apostolat auprès des malades et des mourants. Il y rencontre le Père Ronsin, Jésuite, dévot au Sacré-Cœur et répandant partout en France de nombreux feuillets de prières au sujet de cette dévotion. Le jeune Martiniquais lui devra sans doute son attachement au Sacré-Cœur et sa façon d’agir par la diffusion de petits feuillets.

    A cette époque se rattache l’épisode de la charité de la librairie. « Voici ce qu’a raconté, en 1856, un libraire catholique de Paris qui en fut témoin : j’ai connu M. Dupont, dit-il, depuis 1821, et voici dans quelle circonstance. Je me trouvais à une réunion de créanciers pour la mise en faillite d’un pauvre père de famille, marchand papetier, obligé de suspendre ses paiements faute de quinze cents francs. M. Dupont arrive dans le magasin pour y faire quelque emplette. L’air triste des visages frappe le nouveau venu ; il en demande la cause. Sur la réponse qui lui est faite, il dit aussitôt, faisant un geste vers la rue : ‘Prenez mon cheval et mon tilbury, vendez et payez.’ Et certes, continue le narrateur, il avait un beau cheval, car c’était un élégant du jour. Cet acte spontané de charité fit sensation sur ceux qui étaient présents ; la faillite ne fut pas déclarée et le pauvre marchand se remit à flot.⁴ »

    En 1821, à l’issue de ses études de droit, Monsieur Dupont devient à 24 ans conseiller auditeur à la cour royale de la Martinique. Avant même d’y revenir, il avait pensé se présenter au séminaire de Saint-Sulpice mais sa mère, sa famille et ses amis s’y opposèrent.

    Dans son île natale, il continue ses œuvres de charité, tout en s’adonnant à la chasse, aux courses à cheval et aux soirées dansantes, ce qu’il regrettera par la suite. Il confie Laure de Bertheville, sa première filleule de Martinique⁵, orpheline, aux bons soins de la Sœur Madeleine-Sophie Barat qu’il avait rencontrée à Paris et avec laquelle il était resté en contact épistolaire⁶.

    Le 18 novembre 1826, Monsieur Dupont perd son frère Théobald, d’une fièvre qui l’emportera en trois jours.

    Quelques mois après, il épouse Caroline d’Audiffredi, le 9 mai 1827, à l’église des Trois-Ilets.

    Figure 1. L’église des Trois-Ilets, en Martinique, où s’est marié le Vénérable Monsieur Dupont. Photos © Monsieur l’Abbé Benoît Knittel.

    Cinq ans plus tard, le 4 octobre 1832⁷, naît son unique fille, Henriette⁸. Malheureusement le petit bébé va être séparé prématurément de sa mère : Madame Dupont meurt le 1er août 1833, probablement de la tuberculose. Monsieur Dupont en est si affecté qu’il tombe gravement malade et il s’en faudra de peu qu’il ne perde la vue. Sa femme, avant de mourir, lui avait fait promettre de confier l’éducation de la jeune Henriette aux Ursulines de Tours où elle-même avait été instruite dans sa jeunesse. Cette demande déterminera l’avenir du veuf martiniquais.

    A la fin du mois de mai 1834, Monsieur Dupont quitte définitivement la Martinique pour Tours avec sa fille Henriette, sa mère Madame d’Arnaud et ses domestiques Adèle et Alfred. Il fait don de sa maison au diocèse, pour agrandir le séminaire qui la jouxtait. Il donne sa démission de ses fonctions de magistrat. Ses revenus seront assurés par les rentes de ses terres martiniquaises.⁹ Il a 37 ans.


    ³ Abbé Janvier, Vie de M. Dupont, tome 1, p. 8.

    ⁴ Abbé Janvier, Vie de M. Dupont, tome 1, p. 22-23.

    ⁵ Il aura 40 filleuls au cours de sa vie.

    ⁶ Elle sera canonisée par le Pape Pie XI en 1925.

    ⁷ L’abbé Janvier indique cette date du 4 octobre 1832 dans sa Vie de M. Dupont, tome 1, p. 33 mais pour Léon Aubineau, dans Le saint homme de Tours, p. 13, elle est née le 4 décembre 1832.

    ⁸ A son baptême, elle reçoit les prénoms de Marie-Caroline-Henriette.

    ⁹ Il connaîtra des années plus ou moins heureuses du point de vue financier en raison des aléas climatiques et d’autres problèmes (vols, incendies) affectant ses productions de rhum.

    LES ANNEES DU PELERIN A TOURS

    La devise de Monsieur Dupont était celle de sainte Scholastique :

    « Parler de Dieu ou se taire. »

    UN PERE EXEMPLAIRE

    Monsieur Dupont débarque à Bordeaux, puis se rend à Nantes chez son oncle, Monsieur de Beauchamp, qui lui accorde l’hospitalité. Sa mère et sa fille y demeureront plusieurs mois, le temps pour le serviteur de Dieu de trouver une demeure à Tours et de faire tous les préparatifs nécessaires pour l’emménagement.

    Dans un premier temps, le pieux magistrat s’établit avec sa famille dans une maison de la rue de la Préfecture, mais au bout de deux ans il faudra déménager car la décision prise par la ville de Tours de percer une nouvelle voie, la rue Buffon, entraînera la démolition de la demeure. C’est alors que le fervent chrétien décide de louer une maison située au numéro 8 de la rue Saint-Étienne, l’actuelle rue Bernard-Palissy. Bien plus tard il l’achètera. C’est là qu’il va assumer ses responsabilités familiales et prendre soin de l’éducation de sa chère Henriette avec sa mère, Madame d’Arnaud, veuve depuis alors cinq années. Cette dernière s’empresse auprès de sa petite-fille avec tout l’amour d’une mère.

    Respectant la promesse faite à sa femme, le fervent chrétien confie aux Ursulines l’éducation scolaire de sa fille. Intelligente et vive, celle-ci ne manque pas de figurer parmi les premières de sa classe. Toutefois sa santé est fragile, aussi le « saint homme de Tours » est-il satisfait de la faire vivre sous le doux climat de la Touraine et de pouvoir compter sur les compétences du réputé docteur Bretonneau, qu’il connaissait déjà par ailleurs. Par suite d’une recommandation médicale, il emmène sa fille prendre des bains de mer durant l’été à Saint-Servan de 1843 à 1846¹⁰ tout en lui faisant découvrir une région de foi dans ses églises, ses ordres religieux, ses pèlerinages.

    Très tôt, le jeune veuf se réserve le soin d’éveiller l’âme de sa fille aux réalités spirituelles et de la faire grandir dans l’amour de Dieu et des choses du Ciel. Voilà ce qu’il pouvait écrire sur sa fille âgée de sept ans : « Henriette promet beaucoup, comme on dit ordinairement ; elle laisse percer des dispositions peu communes, elle est d’une vivacité sans égale et comprend tout. Nous ferons tout ce qui dépendra de nous pour lui donner les plus sérieux principes de religion. La pauvre enfant répondra, j’espère, aux désirs que je forme de la voir marcher dans les voies sûres de la perfection évangélique. Il est difficile, je pense, de s’assurer de son salut en dehors d’une pareille ligne. J’ai déjà peur pour elle des dangers du monde. Le Bon Dieu viendra à mon secours, j’en ai la confiance¹¹. »

    Monsieur Dupont s’attache à parler de Dieu et à faire connaître à sa fille l’exemple de nombreux saints. On peut en trouver un

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