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Les sanglots longs
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Livre électronique190 pages2 heures

Les sanglots longs

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À propos de ce livre électronique

Jacques Durand et son frère, Henri, écoutent les messages provenant de Londres. A leurs côtés, Hélène Grandin ; tous trois attendent, espèrent le message porteur de liberté. Susana Aslan, lieutenant dans la 1ère Armée des Etats Unis d’Amérique, court dans les rues noires de Portland. Sous un violent orage, au risque de se retrouver devant une Cour Martiale, elle tente de retrouver Jack Porter, l’homme qu’elle aime ; elle veut lui offrir un cadeau d’au-revoir, peut-être d’adieu. L’oberstleutnant Frantz Dietrich s’en retourne à Caen ; il va y retrouver Françoise Delcourt, celle qui a été rebaptisée « la catin du bosh ». Harry Cooper, parachutiste du 82ème Airborne, embarque dans un C-47. Il pense à sa femme, à son fils qu’il n’a encore jamais vu. Nous sommes en juin 1944 ; toutes ces personnes, comme beaucoup d’autres, s’apprêtent à voir leur destin basculer, se briser, dans l’un des plus grand combat que l’humanité ait eu à mener pour la liberté des peuples.
LangueFrançais
Date de sortie30 déc. 2011
ISBN9782312007557
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    Les sanglots longs - Thierry Calmettes

    cover.jpg

    Les sanglots longs

    Thierry Calmettes

    Les sanglots longs

    TOME I Overlord

    LES ÉDITIONS DU NET

    70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux

    © Les Éditions du Net 2011

    ISBN : 978-2-312-00755-7

    Chapitre 1

    Jacques Durand fixait le bout incandescent de sa cigarette avec une grande concentration, comme s’il cherchait à y lire un avenir incertain. Cela faisait maintenant quatre ans, quatre longues années que cette guerre durait et personne ne savait dire combien de temps elle durerait encore.

    Jacques se demandait qui allait être le prochain de ses proches à disparaître sous les balles, sous la torture. Il se demandait s’il aurait, lui-même, la possibilité de voir le jour où son pays serait libéré… Quatre longues années.

    Une petite brise souffla, le faisant frissonner et le ramenant à la réalité du moment ; la nuit serait très fraîche. Il tira une dernière fois sur sa cigarette, puis la jeta au loin dans la petite cour. Avant d’entrer dans la maison, il jeta un dernier regard vers l’extérieur de la cour, tout en tendant l’oreille. Aucun bruit, pas une ombre ; tout le village était endormi, respectant ainsi le couvre-feu.

    Il poussa la porte d’entrée, s’assurant de bien la refermer derrière lui. Il prit la lampe à huile, brûlant à même le sol, et gravit les quelques marches qui menaient au premier étage. Il se dirigea au fond du couloir et fit basculer l’échelle escamotable qui donnait au grenier.

    Assis sur une botte de paille, Henri, son frère cadet, écoutait avec attention le speaker de la BBC, la tête entre ses mains. En face de lui, assise à même le sol, dos appuyé au mur, il y avait Hélène Grandin, tout aussi concentrée sur l’émission radio.

    « Athalie est restée en extase. Nous disons deux fois : Athalie est restée en extase »

    Hélène était arrivée dans le réseau Avalon, plus précisément dans le groupe armé commandé par Jacques, il y avait un peu plus d’un an. Son ancien réseau avait été entièrement démantelé, ses membres tous arrêtés, torturés ; ceux qui avaient réussir à survivre à la torture, avaient été fusillés.

    Hélène, dans un premier temps, fut refusée dans le réseau ; étant la seule à ne pas avoir été inquiétée par la Gestapo, beaucoup de soupçons planèrent longtemps sur elle : avait-elle vendu ses anciens camarades ?

    Finalement, sur l’insistance de Jacques et à la condition qu’il la prenne au sein de son groupe, elle avait pu rejoindre Avalon.

    Jacques avait tout de suite eu le coup de foudre pour la jeune femme, mais ne s’était toujours pas décidé à le lui avouer, l’époque ne se prêtant pas aux badinages, selon lui.

    « Gabrielle vous envoie ses amitiés » dit la voix dans le poste radio.

    Pour Henri, son entrée dans le réseau Avalon était beaucoup plus récente : à peine cinq mois. Jacques avait pourtant tout fait pour le dissuader de rejoindre un groupe de résistance ; il le trouvait trop jeune.

    – Trop jeune ? Mon cher frère, quel âge, selon toi, faut-il avoir pour avoir le droit de combattre pour la liberté de son pays ? ne cessait-il de répéter.

    Au bout du compte, Jacques avait fini par céder et avait demandé à son chef de réseau de le prendre au sein de son groupe. Il savait, s’il ne l’avait pas fait, que son frère aurait fini par intégrer un autre groupe ou réseau et il préférait l’avoir à ses cotés, pour veiller sur lui ; son chef avait accepté sa demande.

    « De Marie-Thérèse à Marie-Louise ; un ami viendra ce soir »

    Cette dernière phrase mit tous les sens de Jacques en éveil. Il alla s’agenouiller près du poste, pour mieux écouter ; son émotion soudaine n’échappa pas à son frère.

    – Il se prépare quelque chose, dit Hélène. Depuis que tu es sorti, il y a des messages de ce genre qui se succèdent à grande vitesse.

    – Henri, fit Jacques, à ton tour de sortir monter la garde !

    En première intention, Henri eu envie de protester, voulant aussi écouter, savoir ce qu’il se tramait. Mais le regard perçant de son frère lui fit comprendre qu’il n’y avait pas de discussions possibles. Il se leva, à contrecœur, ramassa la lampe à huile et quitta le grenier, prenant soin de bien rabattre l’échelle derrière lui ; à présent, Hélène et Jacques se trouvaient dans une semi-pénombre, éclairés par une simple bougie.

    « Andromaque se parfume à la lavande »

    Hélène décida de se rapprocher aussi du poste radio, se mettant à côté de Jacques ; coïncidence étrange, tout comme Andromaque, elle semblait s’être parfumée de lavande.

    – Je crois que tu as raison, murmura Jacques. Ces messages ne sont pas ordinaires.

    Il avait de plus en plus de mal à contenir l’excitation qui le gagnait. Toutes ses phrases, au premier abord incompréhensibles, destinées à des réseaux de résistance ou groupes armés, avaient, ce soir, une ampleur différentes, même si, pour le moment, il n’arrivait pas à s’expliquer ce qui était différent.

    « L’heure des combats viendra… »

    Cette dernière phrase résonna longuement et étrangement dans l’esprit des deux jeunes gens ; ces quelques mots, ils les connaissaient bien ; ils étaient destinés à plusieurs groupes, dont le sien. Ils les attendaient depuis si longtemps, qu’ils doutaient d’avoir bien compris le speaker de la BBC.

    « L’heure des combats viendra…  », répéta la voir dans le poste radio.

    Hélène et Jacques échangèrent un long regard, un regard où chacun pouvait lire dans celui de l’autre, la foule de sentiments qui se bousculaient dans leur esprit.

    – L’heure des combats…, balbutia la jeune femme.

    – … viendra, acheva Jacques.

    – Alors, tu as entendu la même chose que moi ?

    – Oui, Hélène, oui !

    – Ca veut dire que…

    Hélène ne put aller jusqu’au bout de sa phrase ; ses yeux s’embuèrent et, toujours agenouillée au sol, elle se jeta dans les bras de Jacques. Tout deux se mirent à sangloter, mais ce n’étaient pas des larmes de tristesse car ils avaient bien mesuré la porté, la signification de ce qu’il venait d’entendre : les alliés arrivaient.

    Jacques et Hélène croisèrent à nouveau leurs regards ; chez lui, l’explosion subite de joie avait réveillé une autre émotion si longtemps enfoui, celle d’un homme aimant une femme.

    Hélène aimait se perdre dans le regard bleu azur de Jacques ; il était reposant, rassurant. À cet instant, elle lut son désir, son amour. Depuis le premier jour, elle avait compris qu’elle ne le laissait pas indifférent, qu’il éprouvait, pour elle, des sentiments allant bien au-delà de l’amitié. Pourtant, il ne lui avait jamais rien dit, jamais fait la moindre allusion, la plus petite avance et elle lui était reconnaissante pour cette retenue.

    Les sentiments de la jeune femme étaient beaucoup plus confus. Quand elle avait rejoint le groupe de Jacques, elle venait tout juste de perdre son amour d’enfance, l’homme qu’elle comptait épouser à la fin de cette sale guerre ; il avait fait parti de la rafle de son ancien réseau et avait succombé à la torture.

    Jacques l’avait pris sous son aile, la réconfortant du mieux qu’il le pouvait, l’empêchant de faire la bêtise de se venger, l’aidant, peu à peu, à panser ses blessures. Elle éprouvait, pour lui, une amitié très forte, une amitié qui lui ferait risquer sa vie, sans la moindre hésitation, pourvu que lui s’en sorte. Mais amitié ne veut pas dire amour, même si ce soir, à cet instant très précis, elle avait une envie irrésistible de l’embrasser.

    Jacques promena lentement sa main dans la longue chevelure brune de la jeune femme ; leurs visages étaient si proches, qu’il pouvait sentir le souffle de sa respiration. Hélène apprécia cette caresse ; elle ferma les yeux, approcha un peu plus son visage, toujours plus près jusqu’à ce que leurs lèvres se scellent dans un premier baiser.

    D’abord timide, l’échange se fit de plus en plus passionné ; sous l’impulsion de la jeune femme, Jacques finit par tomber à la renverse. Allongé sur le sol, Hélène à cheval sur lui, il éclata de rire, bientôt suivie par la jeune femme. Il voulu, enfin, lui avouer ses sentiments, mais, d’un geste de la main, elle lui imposa le silence.

    – La guerre n’est pas encore finie, Jacques. Nous ne devons pas laisser des sentiments personnels interférer dans notre mission.

    Elle avait raison ; il le savait. Les prochains jours allaient devenir de plus en plus dangereux et ils devaient restés concentrés sur les objectifs à venir.

    Hélène vit une ombre assombrir le regard de Jacques. Elle se coucha sur lui pour lui prendre à nouveau les lèvres ; de passionné, le baiser était devenu fougueux. Entre ses cuisses, elle pouvait sentir le sexe de son compagnon devenant de plus en plus grand, de plus en plus dur.

    Sans le quitter du regard, elle se recula un peu, jusqu’à ce que ses mains soient à porté du pantalon de Jacques. Elle se mit à caresser la verge, au travers du tissu, puis dégrafa la ceinture, descendit la braguette et, enfin, libéra le sexe de son carcan. Elle le regarda un moment, le caressant d’une main douce et experte, puis elle rapprocha sa bouche jusqu’à effleurer le gland de la pointe de la langue. Elle entendit la respiration de Jacques se faire plus rapide ; elle engloutit alors, lentement, la verge jusqu’au plus profond de sa gorge, arrachant des râles de plaisirs à son compagnon.

    Jacques sentit tout son corps parcouru de frisson sous la douceur chaude et humide qui prenait possession de son intimité. Un instant, il pensa à son frère se trouvant dehors, surveillant si des allemands ne venaient pas leur faire une visite surprise. Un instant, il se senti pris de remord ; il aurait dû descendre pour lui annoncer l’arrivée prochaine des américains. Mais ses remords furent vite balayés lorsqu’Hélène commença ses allers-retours sur sa hampe rigide.

    Hélène prenait un plaisir non feint à faire monter le plaisir de Jacques. Tantôt elle enfournait entièrement la verge, tantôt elle se contentait de flirter avec le gland, tournoyant autour du prépuce, le tout en jouant avec les bourses. Puis elle sentit que la grosse veine commençait à battre de plus en plus vite ; elle accéléra alors ses vas-et-viens de la bouche. Les hanches de Jacques se mirent à bouger de manières désordonnées et il poussa un râle puissant lorsque la jouissance s’empara de lui. Hélène accueilli le sperme chaud et légèrement épicé au fond de sa gorge, se délectant de ce breuvage, buvant jusqu’à la dernière goutte.

    La BBC continuait à diffuser ses messages codés. Hélène s’allongea tout contre Jacques, couvrant, d’une main, la verge, encore sensible. Elle ferma les yeux, écouta quelques phrases et sentit la peur la gagner. En silence, elle pria Dieu de ne pas lui enlever, une fois encore, l’homme qui prenait de plus en plus de place dans son cœur ; des larmes roulèrent le long de ses joues.

    Arromanches, 3 juin 1944.

    Chapitre 2

    La casquette bien vissée sur le crâne, bien droit dans son uniforme militaire, mains jointes dans le dos, l’homme, d’un certain âge, regardait la pluie s’abattre contre les carreaux de sa fenêtre ; par moment, les quatre étoiles, indiquant son haut grade, renvoyaient la lumière des éclairs de l’orage se déchaînant à l’extérieur.

    Bien que silencieux, son esprit travaillait à grande vitesse, se remémorant tous les noms de codes qui allaient certainement entrer dans l’Histoire, comme s’il craignait de les oublier brusquement.

    L’opération Fortitude, destinée à intoxiquer les allemands de fausses informations, semblait, jusqu’à maintenant, être un vif succès ; l’ennemi donnait l’impression de croire que la 4ème Armée britannique (opération Skye) existait vraiment et était bien basée à Edimbourg et en Irlande du nord. Il s’agissait en fait d’une armée fictive destinée à faire croire à un débarquement en Norvège.

    L’opération Quicksilver, réunissant un groupe d’armées, tout aussi irréelle que la première, appelée First United States Army Group. Placée sous le commandement d’un véritable général, Patton, la F.U.S.A.G devait laisser penser à un débarquement dans le nord de la France.

    L’opération Neptune, regroupant toutes les phases d’assaut de l’opération Overlod :

    – la traversée de la Manche par la plus grande armada de tous les temps

    – des opérations aéroportées la nuit précédente

    – des bombardements préparatoires, aériens et navals, sur les défenses côtières allemandes

    – le parachutage de milliers d’américains

    – le débarquement des troupes sur les plages normandes, d’ouest en est

    L’homme, jusqu’alors si droit devant sa fenêtre, sembla se tasser sur lui-même, comme si le poids de toutes les décisions, prises et à prendre, étaient devenues brusquement trop lourdes à porter. Le grand stratège militaire était plongé dans le doute ; la réussite de cette opération d’envergure tenait à s’y peu de détails et ne pouvait se faire qu’en réunissant des conditions météo et des coefficients de marées favorables. Ors, le ciel semblait s’être mis du côté allemand ; les trois services météorologiques mis à sa disposition, semblaient pessimistes quant à une bonne évolution.

    – Si nous devions reporter à plus tard, avait questionné le général 4 étoiles, à quand nous amène ce plus tard ?

    – La prochaine marée favorable à l’opération, avait répondu James Stagg (chef météorologue au QG britannique), nous amène au 19 juin

    Le général savait que, plus il attendait pour lancer la grande contre-offensive, plus les choses devenaient risquées ; les allemands pouvaient à tout moment découvrir la supercherie de Fortitude et déplacer leurs forces, pour le moment stationnées dans le nord de la France, vers la Normandie, y rendant un débarquement naval impossible. Le général secoua la tête de gauche à droite, espérant y chasser les idées noires qui le gagnait.

    Un autre homme, en civil, se trouvait

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