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Chacun ses rêves et son destin
Chacun ses rêves et son destin
Chacun ses rêves et son destin
Livre électronique520 pages8 heures

Chacun ses rêves et son destin

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À propos de ce livre électronique

Fils d’un père Agent décisionnaire de l’Etat et d’une mère « Ménagère-Cultivatrice », tous deux de confession catholique, Louis-Victor Bekima, auteur de ce chef-d’œuvre intitulé « Chacun ses rêves et son destin », est né le 11 février 1961 à la maternité de l’Hôpital Central de Nkongsamba. Issu de famille très modeste et malgré une enfance pas facile, Louis-Victor grandira dans un environnement empreint de bonheur et de joie de vivre. Il mènera ses études primaires à l’Ecole Publique Groupe II du « Plateau », ses études secondaires au collège Sainte Jeanne-d’Arc à Nkongsamba, et au Collège du Levant à Douala où il obtient son Baccalauréat D. Ensuite, il poursuivra ses études supérieures à l’Université de Yaoundé et à l’Institut des Techniques Agricoles du Centre Universitaire de Dschang où il obtiendra tout à son honneur, son Diplôme des Ingénieurs des Travaux Agricoles. Il est intégré dans l’administration camerounaise par le biais du Ministère de l’Agriculture. Il est affecté comme stagiaire en vulgarisation agricole dans l’Arrondissement de Sangmélima, Département du Dja-et-Lobo. Au terme de deux ans de stage, il est nommé comme Délégué d’Arrondissement d’Agriculture de Meyomessala avec résidence à Mvomeka’a, chez le Chef de l’Etat Son Excellence Paul Biya. Ayant idéalement commencé son service dans la Fonction publique, Louis-Victor va connaître une carrière difficile au point où il verra une partie de ses rêves et de ses espoirs fondrent comme neige au soleil. Mais, il ne va pas baisser les bras pour autant. Il va continuer à travailler tout en se formant. Ainsi, de 1998 à 2005, il obtiendra brillamment son Diplôme d’Etudes Spécialisées (DESS) en Sciences de l’Environnement à l’Université de Yaoundé I et quelques années plus tard, à l’étranger, deux certificats dans le domaine de la gestion de l’environnement et du développement durable. Il finira sa carrière comme Délégué Départemental de l’Environnement. Sur le plan conjugal, Louis-Victor est marié à Bekang SEN Marthe Solange. Il est père de cinq enfants dont Bekima Epety Marthe Yéléna, Bekima Bi Bekima Yvan Alvarez, Bekima Bekang Gilles Ghislain, Bekima Elong Cindy Mirka et Bekima Piya Simon Pierre.
LangueFrançais
Date de sortie24 oct. 2020
ISBN9782312075938
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    Aperçu du livre

    Chacun ses rêves et son destin - Louis-Victor Bekima

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    Chacun ses rêves

    et son destin

    Louis-Victor Bekima

    Chacun ses rêves

    et son destin

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2020

    ISBN : 978-2-312-07593-8

    Avertissement de l’auteur

    Cet ouvrage intitulé « Chacun ses rêves et son destin », est un livre sans complaisance qui ne triche à aucun moment. Il n’est non plus une œuvre d’autosatisfaction mais, le récit d’histoires individuelles faites d’un savant dosage d’aventures réelles et d’une infime partie imaginaire. Il est formé d’un tout de différentes parties riches d’anecdotes aussi captivantes et passionnantes les unes que les autres sur la vie de l’auteur. C’est un chef-d’œuvre de recherche, d’intelligence, d’amour, de passion et de foi. Il est basé sur des faits réels, des documents officiels et des témoignages personnels vrais où des faits biographiques vécus sont parfois mêlés à de la fiction et l’imagination. Par conséquent, il n’est pas exclu que certaines de ses parties présentent fortuitement, de près ou de loin, des ressemblances avec des évènements, des personnes existantes ou ayant existé. Par ailleurs, ce roman, parfois très émouvant et émoustillant, mérite d’être lu du début jusqu’à la fin. Il ne cherche pas à être autre chose que qu’il est. Aussi, ne doit-il à aucun moment être interprété sous un autre prisme à des fins inavouées et ne doit non plus jamais être transformé en ce qu’il n’est pas. Aucune personne, ni association, ni communauté, ni organisation, ni tribu ou ethnie n’est visée et/ou ciblée.

    Dans ce roman qui est l’émanation profonde des rêves les plus légitimes de l’auteur, les histoires ont été écrites de manière à capturer l’intérêt du public. Un livre n’est pas jugé à sa couverture, aussi n’attend-il que vous pour être lu intégralement. Devenez des lecteurs bénévoles de cet ouvrage captivant pour vous-mêmes et pour la postérité.

    Louis-Victor Bekima, Yaoundé, 12 Juin 2016

    Préface

    Voici un ouvrage qui résulte de la décision prise par l’auteur d’écrire lui-même l’histoire de sa propre vie. Ce roman lui a été inspiré en permanence vers la fin de sa vie socioprofessionnelle et il espère à travers lui accomplir sa vision et tenter ainsi de capturer l’attention du grand public. Commencé à être rédigé quelques jours avant sa retraite, ce livre-témoignage passionnant essaie de raconter les plus beaux moments mais aussi les plus tristes souvenirs de sa vie notamment de son enfance, de son adolescence, de sa jeunesse, ses études, son embauche à la fonction publique, ses mutations et ses nominations. Il relate aussi l’histoire de ses défis, de ses réussites et de ses échecs qu’il a vécus durant sa vie scolaire, estudiantine et socioprofessionnelle. Son parcours n’a pas été des plus simples. Issu d’une famille pauvre, il a dû se battre comme un lion au prix de nombreux sacrifices personnels, pour se tailler une place dans la « mésosphère sociale » de son pays et fonder une famille.

    Par ce long récit réel en proses et un tant soit peu imaginé, l’auteur cherche à éveiller l’intérêt du lecteur par la peinture des tribulations d’une enfance angoissée, du parcours du combattant dans la sphère administrative d’un agent public de souche modeste sans soutien, et enfin par la singularité de certaines aventures épiques et cocasses réellement vécues tout le long de sa carrière dans la Fonction Publique de son pays, depuis son premier poste de travail jusqu’à l’ultime. Dans cet ouvrage, l’auteur essaie de mettre en lumière le caractère impitoyable du monde socio-professionnel où la jalousie et la médisance, la toute-puissance de certaines autorités qui prennent parfois des décisions sans discernement, sont à l’origine de frustrations atroces et de déceptions cruelles qui peuvent être le lot quotidien de certains agents pourtant méritants. Ayant bien commencé son service dans l’Administration, l’auteur va connaître une fin de carrière pas tout à fait idéale. Les douleurs psychiques et les tortures morales qu’il a endurées dans certains services centraux où il a travaillé, l’ont amené à croire que la vie de certains ne tiendrait qu’à un fil ténu, tenu par des plus puissants qui détiendraient le pouvoir de vie ou de mort sur les autres. Ou alors que l’acharnement du sort serait tel que certains auraient été choisis par la providence pour être conduits au paradis alors que les autres seraient des laissés pour compte. L’auteur s’abstient ici de décrier publiquement l’ensemble des institutions administratives qui régissent son pays le Cameroun qu’il aime tant, tout comme il se garde d’apprécier les récriminations hostiles faites parfois à l’encontre de certains dirigeants. Mais, il voudrait incarner la rupture en prenant le courage de dénoncer ici en son âme et conscience, certaines pratiques peu orthodoxes qui se déroulent dans certaines administrations à l’image de celles où il a servi. Il pense à juste titre, qu’il ne peut pas être le seul fonctionnaire taré qui pense que ces pratiquent n’existent pas au Cameroun comme partout ailleurs. En effet, d’indubitables mesures mises en place dans les deux derniers départements ministériels où il a servi étaient discriminantes. De surcroît, Il a été un fonctionnaire victime de beaucoup d’injustices et il n’en veut pour preuve que certaines politiques de nomination, d’affectation ou de sélection en vue des études de spécialisation à l’étranger, entre autres.

    Bien plus, il se rend compte à son détriment qu’ici-bas, tout peut s’acheter hélas, par quelque moyen que ce soit, pourvu que l’on en paye le prix. Mais le faire, alors que l’on est sûr de sa force et conscient de ses capacités, serait se rendre coupable des faits de corruption physique que le Gouvernement de son pays combat avec la dernière énergie, sans faiblesse ni haine, et de l’autre côté, de corruption morale qui, sur un plan des valeurs purement personnelles et intrinsèques qu’il tient de l’éducation reçue de ses parents et de sa forte croyance en Dieu, ne ferait pas vivre consciencieusement dans la paix intérieure en toute sérénité. Pour tout dire, l’auteur a refusé simplement de corrompre, de se corrompre ou de se laisser corrompre pour bénéficier d’une ascension sociale plus rapide et facile. Il appartient au lecteur, de juger des souffrances morales infligées à un agent public pourtant à la hauteur de tous les défis qui ont été les siens dans l’exercice de ses fonctions, et de leurs répercussions endurées par lui-même, sa famille et ses proches, et ceci par la seule volonté inhibitrice de certains hiérarques qui ne visent que la démoralisation, l’abaissement avilissant et la démolition de certains cadres qui non pour seule ambition que de servir leur pays au moyen de leurs compétences et d’aspirer légitimement in fine au bonheur. Ceci est d’autant plus vrai que ces hiérarques répugnent à se remettre en cause, répugnent à mettre en cause les décisions qu’ils prennent, furent-elles injustes et erronées. Cette « brutalité administrative » très dommageable que l’auteur a subie injustement mais stoïquement et telle qu’elle a été exercée, court le risque de promouvoir les non-méritants au détriment des plus méritants, de se rapprocher plus du mauvais que du bon, ou plus grave, de renforcer l’inertie systémique (relevée et condamnée par la plus haute autorité de son beau pays qu’il aime tant) qui caractérise le fonctionnement de l’appareil administratif et qui peut conduire à terme à la paralysie du service public. Les pratiques désuètes, passéistes et négatives telles que la corruption, le tribalisme, le favoritisme, le népotisme, le copinage qui tirent malheureusement et insidieusement vers l’arrière, doivent être proscrites au grand jamais ; par contre, les valeurs positives à l’instar de l’intégrité, la ponctualité, le dévouement et l’amour pour le travail, la compétence, le savoir-faire et le faire-savoir, le patriotisme qui propulsent résolument et avantageusement vers l’avant, qui portent vers l’avenir et qui sont gages de progrès durable, doivent être exaltées, évaluées et appréciées à l’aune de la nouvelle administration camerounaise qui est en train de faire sa mue irréversible de rajeunissement et de modernisation.

    Tout ce qui est arrivé à l’auteur au cours des seize dernières années de sa carrière administrative sous l’autorité d’un même Ministre, a fait de lui un homme de ressenti. Il regardait impuissant, sa vie défiler à ses yeux, en bien ou en mal, mais surtout en mal, à telle enseigne qu’il en était arrivé à croire que tout semblait avoir été déterminé d’avance de façon irrévocable. Mais, peut-être que les dieux ou le destin, qu’il le voulût ou non, avaient décidé qu’ils le feraient trébucher sur le chemin de la fortune ou de la gloire, ce fut alors inutile pour lui de chercher à croire au contraire. Toutefois, c’est avec sincérité, sévérité et vérité qu’il exprime dans cet ouvrage, la déception énorme qu’il a vécue dans les deux dernières administrations où il a servi sous l’autorité écrasante d’un même chef de département ministériel et homme politique qui semblait détenir tous les pouvoirs, qui a réprouvé ses valeurs et la rejeté vertement pour des motifs qu’il n’a toujours pas compris. Refuser obstinément de promouvoir un agent méritant et le maintenir viscéralement pendant plus de quinze ans à un même poste de subalterne, malgré toutes ses qualifications et compétences notoirement reconnues qui le destinaient à des responsabilités beaucoup plus élevées, s’apparente à un acte de torture et de violation flagrante de ses droits fondamentaux à aspirer comme tout homme, au bonheur on ne peut plus légitime ; c’est voler la vie de cet agent, c’est l’abîmer physiquement et mentalement. Il aura tout essayé pour inverser la courbe de sa carrière qui prenait les allures d’un chemin de croix mais, tous ses efforts n’ont eu pour résultat que les effets d’un géant avançant à petits pas. Malgré tout ce qui aurait pu être dit en son encontre, sa haute hiérarchie a été inclémente envers lui, c’est-à-dire qu’elle ne lui a pas accordé la vertu qui consiste à pardonner et à modérer les châtiments en parlant de ceux qui disposent de l’autorité souveraine et par extension de toute personne ayant un certain pouvoir. À cause de cette dureté à son égard, il a connu un destin bien éloigné de celui de ses collègues qui étaient promus à de hautes fonctions de responsabilité, pendant qu’il était insidieusement et cyniquement maintenu pendant longtemps au même niveau. Heureusement, proportionnellement à ses ambitions, à sa volonté ferme de réussir, il est parvenu à tenir longtemps debout, à ne pas flancher, à ne pas sombrer dans le découragement mais, d’être résilient et à aller de l’avant. La grande leçon qu’il a pu tirer de sa carrière professionnelle qu’il a pourtant bien commencée est que dans la vie, on connaît parfois des épisodes tragiques mais en dépit de l’adversité, des tournures imprévisibles qu’elle peut prendre, il ne faut jamais cesser de rêver et ne jamais faire preuve de faiblesse. Il faut se garder de capituler, d’accepter son sort si facilement car le futur est un mystère. Il faut toujours croire en ses rêves et en ses chances, même aussi infimes soient-elles et toujours croire en la force du destin. Bien que l’avenir soit difficile, il faut faire preuve d’imagination fertile pour explorer et exploiter toute l’énergie qui est en nous dans le but de chercher à inverser la tendance en notre faveur, sachant que chaque jour a sa vérité, chaque jour a sa destinée. Il faut accomplir avec amour et passion le métier qu’on s’est choisi et aimer la structure sur laquelle on a jeté son dévolu. Telle est la décision qu’il prise depuis le début de sa carrière professionnelle, malgré les nombreux chants des sirènes l’appelant dans le privé ou à l’étranger. Depuis qu’il est tout petit, il n’a voulu autre chose que son pays soit fier de lui et, lorsqu’il a choisi de lier définitivement son sort à celui de la fonction publique de son pays, il a travaillé comme un forcené, près d’un tiers de siècle de sa vie, pour malheureusement ne pas obtenir ce qu’il avait le plus rêvé de posséder. Qu’on l’aimait ou qu’on ne l’aimait pas, il était incontournable, au regard de ses connaissances et de sa compétence, dans le traitement de la quasi-totalité de grands dossiers dans son administration. Aujourd’hui, il ne regrette en rien sa décision car au moment où il tire sa révérence après quasiment trente années de bons et loyaux services rendus à l’État camerounais, il espère que si tout se passe bien, il est assuré de jouir avec grâce de la pension qui lui sera servie, des fruits d’une vie paisible et sécurisée de pensionné de la fonction publique où il a fini au top niveau.

    Par ailleurs, il espère que ce roman autobiographique, comme le dit George Sand dans sa préface de son ouvrage intitulé le Secrétaire intime de 1834 que : « quel que soit le sort qui lui sera réservé, pourra, exciter des sympathies ou des répugnances… ». Toutefois, ce livre ne se veut ni dénonciateur d’un système, ni n’a la prétention de s’attaquer à qui que ce soit, ni de créer quelque haine ni toute sorte de discussion que ce soit. Autrement dit, l’auteur ne veut pas entretenir une forme d’éristique stérile ou une confusion inutile à travers ses propos. Il n’a pas cherché à verser dans la délation, ni à faire un quelconque déballage sur tout et rien, ce qu’il aurait pu bien faire mais, il a voulu faire la part des choses en restant le plus professionnel possible. Aussi, ce roman intitulé « Chacun ses rêves et son destin », se veut être un ouvrage qui a simplement le courage et le mérite de mettre en relief entre autres, le parcours administratif difficile et atypique dans la fonction publique de son pays, d’un haut fonctionnaire de souche pauvre, sans protection (personne qui en favorise d’autres), sans parrain (dont on sait que par son soutien il peut faire basculer et marquer parfois toute une vie) qui n’a pas connu la fin dont il a toujours rêvée. Un parcours d’une vie pas facile du tout, une vie dingue dont la courbe a été caractéristique d’une évolution en dents de scies. Sa carrière administrative qui n’a pas été franchement idéale mais, pourtant rondement bien menée du premier jour jusqu’au dernier comme il l’avait toujours rêvé, a été comme recouverte en permanence d’un voile sombre, chargée de rebondissements, d’amertume, de dépit, de joie et de larmes, de plus d’ombres que de lumières mais surtout, d’une succession de rêves brisés. Toutefois, malgré l’adversité et l’injustice dont il a été longtemps victime au point où il s’est résolu à la subir que la commettre, il n’aura jamais cessé de croire en ses chances. Son ambition était pourtant légitime et son pari raisonnable mais, il ne les a pas réussis et gagnés, la quasi-totalité de ses rêves ayant été réduits en miettes, le sort particulier auquel il avait toujours si bien rêvé ne s’étant pas réalisé. Il peut dégoûter parfois, il peut avoir tort ou raison, mais du moins il est sincère.

    Notice

    L’auteur Louis-Victor Bekima a le plaisir de présenter son roman autobiographique intitulé « Chacun ses rêves et son destin », dont l’idée du concept et de la rédaction, lui a été inspirée en 2012, suite à son étonnante et malicieuse nomination dans le hinterland de son pays par le Ministre en charge du dernier département ministériel dans lequel il a servi, et après qu’il ait travaillé pendant plus de dix-huit années sans discontinuer dans les services centraux. Ce chef-d’œuvre plein de sens, est un témoignage vivant qui essaie de montrer qu’on peut être issu de souche pauvre, sans soutien mais, se battre avec passion et témérité pour réussir dans la vie. Cependant, alors que l’auteur est sur le point de réaliser ses rêves et d’accomplir son destin, des facteurs externes à ses prétentions, qui lui échappaient complètement et contre lesquels il n’a pas pu rien faire, tels que la jalousie, la méchanceté et le cynisme humains, et peut-être aussi le sort et les sortilèges employés dans le but de lui nuire, vont relativiser ses ambitions saines et légitimes, au point où il prendra sa retraite de la fonction publique de son pays, où il a réussi malgré tout à atteindre le top niveau, dans un anonymat et une indifférence totaux, et dans un manque surprenant et incompréhensible de choses nécessaires à sa vie. Quoiqu’il en soit, l’auteur veut montrer par le biais de cet ouvrage que quelques peuvent être la succession d’évènements heureux et surtout malheureux au cours de la vie humaine, il ne faut jamais arrêter de se battre jusqu’à ce que sa destinée soit tranchée, car en effet, dans l’espérance de sa résurrection prochaine, « la vie d’un homme sur terre n’est conduite à achèvement définitif que lorsqu’il est mort et enterré ».

    Les remarques, les histoires réelles ou fictives, les interprétations, l’exactitude des données et conclusions exprimées dans le présent document et dont l’auteur se porte garant, sont siennes et n’engagent que lui. Elles ne reflètent pas nécessairement, cela va sans dire, les points de vue des deux dernières administrations dans lesquelles il a officié. Aussi ne veut-il dénoncer personne, ni encore moins, un système et n’a la vanité ni de critiquer, ni de s’attaquer à quelque organisation, ni groupe socio-culturel que ce soit.

    Les photos dont certaines pourraient paraître poignantes, que l’auteur a prises en dilettante, les dénominations et autres informations présentent dans ce travail passionnant, sont fondés et relèvent des faits qu’il a réellement vécus et dont cet ouvrage, sans sophisme, en fait une peinture habile.

    Louis-Victor Bekima, Yabassi, 13 octobre 2013

    Introduction

    Fils d’un père agent décisionnaire et d’une mère cultivatrice et ménagère (née le 13 février 1933), Louis-Victor Bekima, auteur de ce roman autobiographique, va voir le jour à Nkongsamba, une année après l’indépendance de son beau pays le Cameroun. Les conditions spéciales dans lesquelles il est venu au monde, vont amener son père à lui donner le petit nom de « Victorio ou victoire de la vie », selon son entendement. Il va grandir dans le giron de cette famille pas nantie du tout mais, entouré de sollicitude et de bienveillance. Le jeune Victorio va grandir libre, heureux, en beauté, en intelligence et en sagesse, sous le climat typique du Département du Moungo, caractérisé par un soleil chaud et des pluies diluviennes, à l’origine d’une boue marron-noir, collante et écœurante, dans les sous-quartiers. C’était un beau petit garçon de taille moyenne, au teint légèrement clair, à la tête ovoïde et aux cheveux et yeux noirs. Sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille. Après une brillante formation à l’issue de laquelle il obtient son diplôme en ingénierie d’agriculture, profession à laquelle il semblait destiné, il va pouvoir se lancer dans la vie active, dans la fonction publique comme fonctionnaire du Ministère de l’Agriculture, son premier employeur. Pour son premier poste de responsabilité, il sera nommé très jeune à Meyomessala, chez le Chef de l’État, S.E. Paul Biya, comme tout premier Délégué d’Agriculture. Chez le Chef de l’État, il s’acharnera à son labeur, travaillera avec application, efforts soutenus, fidélité et loyauté, ne ménagera ni son temps, ni ses forces, à une époque où la crise économique battait son plein, pour faire de cette toute nouvelle unité administrative qui l’attendait avec beaucoup d’espoir, un exemple sur le plan des réalisations et du développement agricoles. Parti de Meyomessala, il va se retrouver dans les services centraux, après des formations diplômantes de spécialisation en sciences de l’environnement au Cameroun, en Asie du Sud-Est et en Europe. De retour au pays et, espérant réaliser ses rêves et remplir sa destinée, la suite de sa carrière sera plutôt un véritable calvaire dans les deux dernières administrations où il servira sous l’autorité écrasante d’un même Ministre. Il sera injustement maintenu pendant plus de quinze ans, au poste de Chef de Service. À quelques années de sa retraite, il sera piteusement nommé dans l’arrière-pays comme responsable départemental de l’environnement. Grâce à sa capacité extraordinaire d’adaptation, et prenant conscience de son appartenance à cette terre, fidèle enfin à son engagement à servir la cause de son pays partout et en tous lieux, il va transformer cet ultime poste de travail difficile mais, ô combien doté de véritables richesses naturelles, en un endroit gai et agréable à vivre. Les problèmes auxquels est confrontée l’abondante biodiversité des localités de son nouveau lieu de service, vont réveiller en lui, sa fibre bien tendue d’environnementaliste et le muer, dans le prolongement de ses missions régaliennes, en véritable conservateur de l’environnement, protecteur des gorilles et des chimpanzés, des autres singes et de la faune en général. Ce roman dont il espère une large diffusion, est une production de son esprit, avec des arguments philosophiques et scientifiques. En conclusion de cet ouvrage qui s’articule en gros autour de sa vie familiale et socioprofessionnelle, l’auteur fait des propositions relatives à la protection de l’environnement et à la préservation de la biodiversité, des propositions qui ne sont pas de vains mots, loin s’en faut car en effet, la dégradation de l’environnement y inclus la fragmentation des habitats, produisent des effets pernicieux et les plus préjudiciables sur les populations, surtout celles les plus démunies vivant dans les pays les plus pauvres ; la pauvreté étant par ailleurs, l’un des facteurs aggravant de la diminution des ressources naturelles et de la fragilisation de l’environnement. D’autre part, l’auteur propose en annexe 1 de son ouvrage et sans prétention aucune, une note complémentaire sur les chimpanzés, gorilles, changements climatiques car, il est parfaitement conscient qu’il existe beaucoup d’ouvrages et de travaux sur ces deux grands primates ainsi que sur la thématique relative au climat. Aussi l’a-t-il fait, conforté en cela par ses connaissances acquises par l’expérience, l’épreuve des choses et des situations vécues sur le terrain lues, écoutées et suivies attentivement dans les médias (radio, télévision, etc.) qu’il a considérées comme exceptionnellement marquantes pour lui et qu’il tenait à faire connaître.

    Origines et famille

    STRUCTURE FAMILIALE, ETHNIE ET TRIBU

    La famille Bekima est une fratrie de sept (07) enfants dont le père Bekima Pierre (1922-2011) et la mère Epety Marthe en sont les géniteurs. Bekima Louis-Victor, né en troisième position, a devant lui un frère, l’aîné de la famille, malheureusement décédé en août 2015 (paix à son âme), une sœur aînée et quatre autres frères et sœurs qui le suivent dont deux filles et deux garçons (le sixième enfant étant décédé en Août 2018 et le cinquième enfant, la fille, morte en mai 2020, Paix à leur âme et que la terre des ancêtres de Bekima leur soit légère). Cette famille nucléaire qui a la douleur et le chagrin de n’être plus représentée que par cinq membres (deux garçons et trois filles), a probablement des racines dans le village Nkongmalang dans l’Arrondissement de Nkondjock, côté père et dans le village Nkongmalang dans l’Arrondissement de Yabassi, côté mère, tous du Département du Nkam dans la Région du Littoral.

    « Nkondjock », lieu de naissance de l’auteur de la famille Bekima est la terre d’origine du groupe ethnique « Mbang » auquel il appartient. Chez les Mbang, « Nkong » veut dire terre, territoire, pays et « Nzock » signifie éléphant, d’où la prononciation vernaculaire « Nkongzock » qui se traduit littéralement par « territoire des éléphants ». En revanche, la prononciation Nkondjock est une appellation héritée des colons qui ont transformé le « Nzock » en « Ndjock ». À l’origine, Nkondjock était une grande forêt peuplée d’éléphants qui dévastaient les plantations et semaient la terreur dans les villages. L’histoire apprend par ailleurs que les « mbangeois » dont l’ancêtre s’appelait « Mbang » avaient fait de l’éléphant leur totem dont il était coutumièrement formellement interdit d’en manger la viande. L’étude historique du lignage de la tribu des « Mbang » révèle que l’ascendant Mbang eut un garçon Ndoun Kissa qui donna naissances à trois fils. L’un d’entre eux, l’aîné Missang forma la tribu des Yamissang qui fut divisée en trois grandes familles : les Yamissang I, les Yamissang II et les Yamissang III dont descendent assurément les Bekima. Ces trois grandes familles très attachées à leurs terres, puisent foncièrement leurs racines dans le Département du Nkam.

    Au milieu des changements peu communs qui vont affecter sa vie, de l’instabilité profonde et des conditions de vie particulièrement difficiles qui vont marquer son existence (enfance et adolescence) et celle de sa mère qui l’a élevé toute seule, le jeune Bekima Pierre va quitter précocement et malgré lui, sa terre natale et ses racines « mbangeoises » pour aller s’établir définitivement à Nkongsamba où il va fonder avec détermination et responsabilité, sa propre famille, la « Famille Bekima Pierre ». En ces temps-là, Nkongsamba, une ville historique et légendairement accueillante, malgré les soubresauts de son histoire, avait beaucoup de bien intéressant à offrir. C’était une ville en pleine croissance, qui se développait et s’agrandissait au plus vite avec le temps et dont les habitants actifs, ne laissaient pas dépérir leur principale activité l’agriculture, tant il était facile de se procurer, en abondance et à bas prix, une variété de produits et de sous-produits agricoles et pastoraux.

    Bref rappel du contexte historique et socioéconomique de Nkongsamba

    Nkongsamba, ville de naissance de Victorio, signifie étymologiquement pays, territoire aux sept montagnes. Cette localité fut la troisième ville du Cameroun à l’époque des indépendances, au regard de son importance économique, sociale et administrative. Chef-lieu du Département du Moungo, dans la Région du Littoral, Nkongsamba est logée entre deux métropoles régionales, Bafoussam dans la Région de l’Ouest et Douala Capitale économique du Cameroun dans la Région du Littoral. Située à une altitude de 750 m environ, elle s’est construite sur les flancs des monts volcaniques tels que le Mt Manengouba (2411 m), le Mt Koupé (2064 m, volcan conique qui se trouve à cheval sur l’ancienne frontière entre les parties anglophones et francophones du Cameroun), le Mt Nlonako (1825 m). Dans le Moungo, la vie est née et s’est organisée autour du volcanisme. En effet, Nkongsamba et les villes voisines de ces volcans ont été anciennement pavées de magma qui s’est écoulé en flots de lave pendant les différentes éruptions volcaniques. La lave qui s’écoula et se solidifia rapidement par refroidissement au contact de l’atmosphère, de l’eau ou du sol, donna alors naissance à de vielles formations des roches volcaniques comme les andésites et les basaltes sur lesquels se formèrent les sols de ces localités. Les cendres volcaniques, dont les couches épaisses successives recouvrirent entièrement ces sols, les enrichirent peu à peu en éléments minéraux fertilisants. Issues des anciennes coulées de laves, ces sols riches engendrèrent des terres arables fortement productives, propices aux activités agropastorales qui inévitablement, attirèrent de nombreux cultivateurs venus d’horizon divers pour pratiquer l’agriculture à Nkongsamba et dans les autres villes du Département à l’instar de Melong, Baré, Manengolè, Manjo, Nlohé, Loum, Njombé, Penja, Mbanga, etc., leur conférant ainsi un caractère cosmopolite. Les populations émigrées et autochtones se battaient pour sauver leur mode de vie institué qui était basé sur une solidarité agissante, l’entraide, la gentillesse et l’estime mutuelle. Comme chez toutes les villes où se trouvent les individus de diverses origines, le langage suivait les vicissitudes des mœurs. Et, l’arrivée subite en grande nombre des personnes venues chercher leur pitance journalière en pratiquant l’agriculture et le commerce, créa un mélange très prononcé des populations, et engendra une catégorie particulière d’hommes, de femmes et d’enfants, unis par un lien fort, le pidgin{1}, une langue qui devint un véritable ciment populaire et qui étaient utilisée par tous pour faciliter les échanges de toutes sortes afin qu’ils soient avantageux pour tout le monde. À ceux-ci, s’ajoutaient les fonctionnaires (qui étaient regardés avec envie et considérés comme appartenant à la classe des fortunés) de tout ordre qui remplissaient objectivement leurs travail, étaient loyaux envers les institutions républicaines de l’État qu’ils représentaient, ne se départaient pas de leur dignité en aucune circonstance, étaient courtois et serviables, au même titre que les acteurs du secteur secondaire et du secteur tertiaire, pour rendre Nkongsamba enviable aux yeux des visiteurs. Ces populations se retrouvaient disséminées dans les différents quartiers de Nkongsamba où elles étaient amenées à partager leur existence avec celle des autochtones. Pour tout résumer, la situation de Nkongsamba à cette époque était celle de la troisième ville camerounaise où une population allogène se mélangeait sans chercher à se superposer ou à se substituer à l’ancienne population indigène en voie d’effacement graduel. Les nouveaux venus étaient tenus de se soumettre aux usages, aux mœurs, aux lois et règlements des quartiers et de la ville. Chaque quartier était dirigé par une chefferie à la tête de laquelle se trouvait un chef élu ou désigné. Dans n’importe quel quartier, l’on était fier d’y vivre et des gens avec lesquels on vivait. Le moindre problème qui se posait à l’un des habitants du quartier ne le laissait jamais seul, tant les voisins étaient toujours prêts à accourir pour lui apporter toute leur aide sans attendre qu’il s’aggrave. C’est entre les hommes que les efforts de solidarité doivent être développés et c’est dans cette perspective que les autorités faisaient-elles tout pour amener les populations à vivre ensemble et non chercher à les éloigner les unes des autres. La population de Nkongsamba a été l’un des éléments principaux et même fondamentaux, d’après lesquels la vitalité et l’importance de la ville se mesuraient. Nkongsamba se peuplait au fil des jours, il naissait de plus en plus d’enfants. À cette époque, prospéraient d’une part, une population polyglotte active et dynamique, qui travaillait avec ardeur comme ouvriers dans les usines à café, et comme saisonniers (défrichement manuel et cueillette du café) dans les grandes exploitations agricoles (caféières) et d’autre part, une classe de voyous et surtout de prostituées (travailleuses du sexe qui se vendait bien) auxquelles l’on pouvait avoir accès facilement au quartier No 6 notamment. Il était difficile de trouver population plus sympathique, belle, forte, travailleuse, honnête et hospitalière, au courage connu de tous que celle de Nkongsamba. La surveillance que la police exerçait sur cette population ne se relâchait jamais. À ce propos, des opérations de rafles spécifiques étaient organisées pour appréhender des mauvais sujets, au même titre que ces femmes qui vendaient leur corps contre de l’argent, question de voir s’il elles étaient détentrices d’un « carton rouge » sur lequel les autorités pouvaient vérifier qu’elles avaient été soignées ou vaccinées (par la même occasion, elles étaient soumises à un programme d’éducation sanitaire) contre certaines maladies et infections sexuellement transmissibles très courantes et endémiques à cette époque. Après chacune de ces opérations, les rues et les quartiers retombaient dans un silence de cimetière, la torpeur et la résignation que les descentes de police laissent toujours derrière elles. Par ailleurs, les autorités traditionnelle, municipale et administrative, mettaient en œuvre des dispositions idoines pour assurer une cohabitation pacifique et une coexistence en parfaite harmonie entre les flux des migrants et les habitants autochtones si bien qu’à cette époque-là, notamment dans les années 1970-1980 et aux tous débuts des années 90, les populations de Nkongsamba pouvaient dormir en toute quiétude, parfois la « porte ouverte ». Tout était calme tous les jours, les populations se sentaient protégées en temps de troubles ou en temps de paix, avaient plus de sécurité et étaient plus confiantes quant à l’avenir. De surcroît, La population allogène était optimalement et définitivement adaptée dans un contexte environnemental qui leur permettait de diffuser avantageusement ses gènes et de se perpétuer de manière stable sans redouter les vicissitudes de la consanguinité et de l’ostracisme. La construction et le développement de la ville semblaient être un processus irréversiblement enclenché que Nkongsamba la belle, la solide, ne laissait rien à redouter, mais plutôt laissait beaucoup à désirer avidement.

    Naguère très prospère aux lendemains des indépendances, Nkongsamba dut sa réputation de troisième grande ville du Cameroun à la forte activité agro-économique favorisée par la fertilité de ses sols riches sur lesquels poussaient allègrement toutes sortes de plantes notamment les cultures de rente (caféier robusta, cacaoyer, palmier à huile, bananier doux, bananier plantain, etc.), les cultures vivrières (maïs, niébé, manioc, igname, patate douce, macabo, taro, etc.), épices et plantes médicinales (poivre blanc et noir de Penja, gingembre, njansan, ginseng, etc.), les cultures maraîchères et fruitières (ananas, papayer, avocatier, canne à sucre, manguier, safoutier, tous les agrumes en général, etc.), les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) et tous les autres fruits sauvages. Nkongsamba ville nourricière riche en vivres et en denrées diverses, se distingua comme terre par excellence de la culture du caféier robusta. Par conséquence, la présence tout à fait justifiée des grandes usines de décorticage du café, détenues par certains de ses braves fils (Anselme Ngako, Timothée Yimo, etc.) et par des expatriés grecs (Gortzounian, Tzouvelos, etc.) permirent un début de transformation locale de cette culture. Ces usines créèrent de nombreux emplois, aussi bien directs qu’indirects, contribuant ainsi à élever le niveau de vie appréciable d’alors de cette cité agro-industrielle. Par ailleurs, la notoriété de Nkongsamba fut aussi bâtie autour de sa gare ferroviaire aujourd’hui en ruines, voire en voie de disparition. À l’origine construite par les allemands, les colons français, nouveaux maîtres du Cameroun après la défaite des allemands à l’issue de la première guerre mondiale, firent de Nkongsamba la ville terminus du chemin de fer Nkongsamba-Douala. Ce moyen de transport populaire et très prisé par les populations, joua à cette époque, un rôle crucial au développement socio-économique de la ville et des localités qu’il desservait, notamment en ce qui concernait le transport des marchandises, des voyageurs, les échanges commerciaux entre Douala et Nkongsamba. Mais, cette voie ferrée servait avant tout à l’évacuation des produits agricoles vers le port de Douala en vue de leur exportation à l’étranger. Malheureusement, pour des raisons qui sont restées inexpliquées à ce jour, le train cessa d’effectuer ses navettes entre ces deux villes et il y a longtemps qu’il ne siffle plus à Nkongsamba.

    Sur le plan culturel, l’image de marque de la ville était rehaussée par l’organisation chaque année, de la « Fête du café » au Club Municipal de Nkongsamba, que la ville préparait avec une mobilisation, une ardeur et une fébrilité d’autant plus vives quelle était placée sous le parrainage du Préfet du Département. Le clou des cérémonies était symbolisé par l’élection de la « Miss Café », qui venait ainsi couronner cette solennité préparée en l’honneur des caféiculteurs, les « Seigneurs de la terre » de Nkongsamba. Le rayonnement de cette ville de laboureurs infatigables, était aussi logiquement dû en grande partie à la politique de « la Révolution Verte » initiée, impulsée et vulgarisée sous la houlette du Président Ahmadou Ahidjo, dans les années 60 et 70. La « Révolution Verte » naquit vers la fin des années 40. Elle fit partie des initiatives de développement de l’économie par le secteur agricole pour faire face au spectre d’une famine mondiale qui se profilait à l’horizon au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale. Promue aux lendemains des indépendances dans certains pays en développement, la « Révolution Verte », permit d’augmenter les rendements grâce aux résultats de la recherche scientifique appliquée à l’agriculture et à l’élevage, qui mit au point et à la disposition des planteurs et des éleveurs, des variétés génétiques d’espèces de plantes et animales vigoureuses, résistantes et hautement productives. Vulgarisées et distribuées aux paysans, ces variétés génétiques hybrides eurent pour conséquences d’une part, l’amélioration de la productivité, et d’autre part, l’augmentation considérable des rendements et une quantité accrue de nourriture disponible, en vivres et en viande. « La Révolution Verte » s’appuyait sur de ressources humaines bien formées et judicieusement utilisées. Cette ressource humaine constituait de ce fait un atout très important qui œuvrait consciencieusement pour la marche en avant du Cameroun et pour la construction de la nation camerounaise. « La Révolution Verte » ne s’appliquait pas dans un vide de politique économique ; elle était adossée sur un système économique productif viable, appuyée par une politique clairvoyante et savante d’élaboration méticuleuse de plans quinquennaux de développement qui accordaient la priorité à des programmes de développement communautaire aboutissant notamment à la mise sur pied de plans agropastoraux en vue d’obtenir d’importantes productions en agriculture et en élevage. Ces productions soutenues permirent au Cameroun d’atteindre en peu de temps, l’autosuffisance alimentaire, d’éloigner la perspective de l’insécurité alimentaire et le spectre de la famine. Elles causèrent plus de bien que de mal au pays dans la mesure où elles profitèrent non seulement à l’économie nationale mais à l’ensemble de la population. Basée, il faut le rappeler sur l’utilisation des résultats de la recherche scientifique agricole, zootechnique et vétérinaire, elle fut une innovation louable qui permit de :

    img1.png Ravitailler en vivres et autres produits agricoles, une grande majorité de la population ;

    img1.png Procurer une source importante de revenus supplémentaires à un large secteur du monde rural en quête de produits venant d’autres secteurs de l’économie ;

    img1.png Créer des emplois supplémentaires dans le commerce, les transports et l’industrie ;

    img1.png Économiser les devises en exportant plus qu’en important (balance commerciale excédentaire).

    À Nkongsamba, la révolution verte bénéficia en peu de temps à sa population qui, dans sa grande majorité, était constituée d’agriculteurs. En effet, elle avait permis l’émergence d’une nouvelle classe de « bourgeois agricoles » qui avaient la particularité de détenir de vastes exploitations agricoles, d’être regroupés en coopératives agricoles, et qui pour la plupart avaient des usines pour décortiquer leur production caféière afin de l’exporter en occident. Honnêtement, « la Révolution verte » avait contribué d’une part, à réduire un tant soit peu l’écart entre les riches et les pauvres et d’autre part, à rehausser de manière significative le standard de vie des populations de Nkongsamba qui par voie de conséquence était devenue la troisième ville du Cameroun grâce à son exubérance économique. Les autres localités du Département faisaient montre des mêmes performances agronomiques, à telle enseigne que le Moungo était notoirement reconnue comme l’une des mamelles nourricières du Cameroun. Ville au passé historique riche et mouvementé, cité agroindustrielle commerçante et financière à l’élégance d’une époque révolue, métropole qui s’est développée grâce au café robusta et où il faisait bon vivre, Nkongsamba a cependant perdu de sa magnificence et de sa superbe. Elle a été malheureusement déchue de son statut de troisième ville du Cameroun et accuse aujourd’hui un retard monumental dans son développement. Ce retard est imputable entre autres au violent mouvement indépendantiste (maquis) de 1955 à 1962, voire jusqu’à la moitié des années 70, à la baisse drastique des cours des matières premières sur le marché mondial et enfin, à la crise économique sévère des années 80 et 90 dont les effets se font encore sentir de nos jours.

    Origine des parents

    Tant le père que la mère de Louis-Victor ont des origines diverses. Mais, les origines de ses parents présentent de nombreuses incertitudes quant à leurs ascendants, notamment du côté de ses parents (père et mère). Les origines de ses ancêtres sont davantage confuses et ne présentent pas de contour précis. Si les Bekima sont considérés comme appartenant à l’ethnie « Mbang », son grand-père paternel Nkan, serait issu d’une famille de grands marabouts Bamoun dans le Département du Noun de l’Ouest Cameroun et aurait été vendu à une chefferie Mbang pour y exercer ses dons surnaturels de tradi-praticien-voyant ou d’oracle. Sa grand-mère paternelle du nom de Kezemo elle, descend d’une famille royale Bamiléké du village de Bangou dans l’Ouest Cameroun. Elle était fille du chef de ce village. Le fils aîné du Chef, Foding, prétextant emmener sa sœur à une manifestation, la détourna en cours de route et la conduisit en cachette chez les Mbang dans l’Arrondissement de Nkondjock, où il la vendit sans vergogne à vil prix comme esclave à un certain monsieur du nom de Nkan Ndom. Ce dernier l’acheta et voulut en faire son épouse. Mais Kezemo s’opposa énergiquement, refusa ce mariage car ce monsieur était un peu trop vieux pour elle et trop âgé à son goût. Devant ce refus cinglant, Nkan Ndom fit appel à un certain Bekima Nkan (qui deviendra le grand-père de Louis-Victor et de ses frères) à qui il demanda une dame-jeanne de vingt litres de vin blanc, un bouc aux cornes arrondis plus un gros coq blanc à la crête bien rouge et aux ergots pointus. Il organisa rapidement une brève cérémonie à l’issue de laquelle il lui céda Kezemo. Bekima Nkan était un grand marabout. Ses compétences incontestées lui valurent l’honneur et le respect d’officier comme grand ascète mystique, voyant et devin attitré du Roi des Mbang.

    De l’union entre Bekima Nkan et Kezemo naîtra un premier enfant. Malheureusement, celui-ci ne fut pas viable et mourut vers la fin de la première guerre mondiale. Quelque temps plus tard, elle enfanta en seconde position une fille du nom de Soppe, qui malheureusement mourut aussitôt. C’est alors que naquit en troisième position Bekima Pierre, le père de Louis-Victor. Au moment de sa naissance, une terrible maladie, le choléra sévissait dans la contrée. Bekima Pierre mit douze mois dans le ventre de sa mère qui fut atteinte de cette maladie. Heureusement, elle en survécut et Bekima Pierre n’en fut pas affecté. Le jour de la naissance de son seul et unique enfant, les villageois s’étonnèrent de constater qu’il avait une abondante chevelure, était couvert de poils et possédait de longs ongles aussi bien au niveau des doigts que des orteils. Bekima Pierre était un bébé dont la complexion était différente de celle des autres enfants. Il grandit normalement

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