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Cher "Machin", je t'écris…: Recueil
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Livre électronique103 pages1 heure

Cher "Machin", je t'écris…: Recueil

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À propos de ce livre électronique

Imaginez que vous puissiez écrire des lettres de réclamation à votre chat, votre ordinateur, dame Nature, votre orangeade, votre plumard… Et que ceux-ci vous répondent !
C’est tout le charme de ce petit recueil qui, avec humour et décalage, vous propose un exutoire à toutes les petites tracasseries quotidiennes que nous subissons.
N’hésitez pas à piocher pêle-mêle dans ces petites pauses incongrues et surprenantes. Mais attention, si vous lisez une lettre, vous allez en lire une deuxième, puis une autre, puis une autre, jusqu’à vous rendre compte, avec un large sourire aux lèvres, que vous aurez dévoré le bouquin…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ancien enseignant de l’École des Arts et Métiers de Bordeaux Talence, Michel Vacher intervenait notamment au laboratoire des matériaux. Il s’intéressa particulièrement à l’assimilation aisée de la théorie enseignée en cours. Il profite aujourd'hui de sa retraite pour écrire des contes pour enfants et des textes inclassables, où la joie de vivre est le maître mot.
LangueFrançais
ÉditeurLibre2Lire
Date de sortie18 mars 2020
ISBN9782490522781
Cher "Machin", je t'écris…: Recueil

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    Cher "Machin", je t'écris… - Michel Vacher

    Cher Vignoble.

    Quand on décide d’habiter Bordeaux, il est impossible de vous ignorer. Vous êtes omniprésent. Dans la campagne, sur la table, et bien entendu dans les conversations. Je me suis installé dans cette ville dans les années 60. J’ai trouvé une cité peu reluisante, des forêts de pins interminables, une côte sableuse uniforme et un accueil peu chaleureux.

    Je vous le dis clairement, vous m’avez sérieusement aidé à aimer l’Aquitaine. Je reconnais qu’il m’a fallu quand même un bon nombre de verres de votre divin breuvage pour que tout me paraisse enchanteur.

    Une variété d’arômes dans les narines, des saveurs en bouche jusqu’ici inconnues, et un écoulement velouté vers les fins fonds de mon estomac devenu alors insatiable. Je le proclame sans forfanterie, mon palais en devint royal, ma langue s’enrichissait de nouveaux mots, mon français s’avinait joyeusement.

    « Robe, longueur en bouche, texture, fruité, corps, le gras, gouleyant, etc. ».

    Avais-je prononcé ces mots avant ? Bien sûr que non. Je venais d’une région où le vocabulaire était bien différent (pas de délation, je ne dirai rien, sauf à la rigueur si on m’offre un verre de Château Pétrus !).

    Un peu râpeuse la piquette, on sent bien le goût de soufre, il est tellement léger en bouche que je me demande s’il n’a pas été baptisé…

    Aucune comparaison.

    Donc, cher Vignoble bordelais, grâce à vous, j’aime à ce jour les forêts de pins, j’adore cet océan bordé de si belles plages et vous, autochtones, quel bel accent !

    Et puis comme Bordeaux est beau désormais !

    Quais superbes, miroir d’eau, vieille ville embellie, majestueux tram, tout me séduit. Mais attention, Saint-Émilion, Médoc, Graves, Entre deux Mers, Sauternes, ne prenez pas la grosse tête, soyez simples, restez abordables, sinon je serais capable d’aller vivre en Bourgogne !

    À la vôtre !

    Monsieur.

    Merci pour cet éloge. Nos cépages Merlot, Cabernet, cabernet franc, Sauvignon, Sémillon, Muscadelle, vous promettent une belle récolte en 2019.

    De quoi accompagner de savoureuses huîtres du Cap Ferret, une plantureuse entrecôte, un foie gras du Périgord et une poêlée de cèpes de Bordeaux.

    Je vous en prie, ne partez pas. Pensez aux légères ivresses, j’ai bien dit légères, que nous vous avons offertes. Vous deveniez alors pétillant, brillant, intéressant et séduisant.

    Avouez que nous avons du talent.

    Trinquons à notre amitié et à la bouteille que vous prenez chaque année !

    Aquitainement votre.

    Chers Fer et Acier.

    Il n’est pas courant de rédiger une lettre à un matériau métallique. Ta prépondérance sur notre terre, ton utilisation dans de nombreux domaines me conduisent à t’écrire pour saluer tes propriétés innombrables. Et si cette lettre est lue par de nombreuses personnes, ce que j’espère, alors je serai heureux de mieux te faire connaître.

    Sans entrer dans un historique fastidieux, tu es né après le bronze (alliage cuivre-étain), mais bien avant Jésus Christ.

    Toi, le fer, je me permets de te rappeler que ta constitution primaire sous forme de minerai est une association de soufre ou d’oxygène. Apparaître à l’état pur sur notre terre, comme l’or par exemple, eût été merveilleux. Non, tu as préféré que l’homme réfléchisse et trouve des astuces pour exister à l’état pur. L’état pur ? Faut pas rêver, ce n’est que de nos jours que nous avons su l’élaborer ; et d’ailleurs, sans vouloir te vexer, tes propriétés dans cet état sont peu intéressantes. Tu es bien trop malléable, pliable à merci. Nous sommes à la rigueur, parfois enclins à te mettre en feuille pour certains usages. Non, où tu es merveilleux et le mot est faible, c’est quand on t’associe avec le carbone. Là tu deviens royal, et je le proclame, même si tu en rougis. Entre parenthèses, couleur dont tu t’habilles parfois au cours de ton élaboration et par la suite, lorsque le forgeron te maltraite pour te donner une forme plaisante et utile pour nous, les hommes.

    Dis-moi, puis-je te poser la question ? Quel état préfères-tu ? Être associé avec peu de carbone, disons moins de 2 % et porter le nom d’acier, ou enfermer jusqu’à 4 % de ce même élément et t’appeler fonte ?

    S’il te plaît dans ta réponse que j’imagine déjà, ne me traite pas de crétin. Je sais parfaitement que ces deux noms correspondent à des propriétés différentes et donc à des utilisations appropriées. Sans compter que pour obtenir un objet, la technique change. À coup sûr, quand tu t’appelles fonte, on te coule dans des moules alors que le plus souvent on te tape dessus quand ton patronyme est acier.

    Le sais-tu que malgré tes grandes qualités de robustesse tu as quand même de sacrés défauts. Eh oui, tu n’échappes pas à la règle, nul n’est parfait. Comme je veux être juste et paraître éventuellement compétent, je vais te rappeler deux choses :

    Parfois tu romps sans avertissement et c’est une véritable catastrophe. Certes ce n’est pas toujours de ta faute. L’homme, mal éduqué sur la question, a raté un traitement thermique qui normalement doit te conférer d’excellentes qualités.

    Mais le pire c’est ton appétit pour l’oxygène, comme si à notre image tu en avais besoin pour vivre. Et que je te forme sur ma peau des Fe2O3 ou des Fe3O4 (pardon pour ces formules inutiles, une façon bêtasse d’étaler mes connaissances en chimie), tu es insatiable et ta rouille nous gonfle. Suis-je clair ?

    Cher ami, j’en souris de satisfaction, nous avons de très belles parades, permets-moi de te les rappeler :

    Premièrement, le plus simple, un bon coup de pinceau et création d’un isolement peu coûteux avec l’atmosphère.

    Deuxièmement, nous avons compris qu’en te rajoutant environ 13 % de chrome et parfois du nickel, tu deviens inoxydable. On va même te déposer en surface, avec l’aide de quelques électrons, une mince couche de chrome tout simplement.

    Fini une quelconque oxydation. N’est-ce point magique ?

    Cher ami, j’ai souhaité te rappeler mon attachement et mon admiration, quand on te connaît bien tu permets de très belles réalisations. J’en connais un qui

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