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Rumeurs dans les Highlands: roman
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Rumeurs dans les Highlands: roman
Livre électronique170 pages2 heures

Rumeurs dans les Highlands: roman

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À propos de ce livre électronique

Sir Douglas est obligé de quitte Paris pour l'Ecosse avec sa fille Mary...

Établi à Paris, Sir Alfred Douglas, duc de Moray, entreprend de retourner à son domaine situé en Écosse. Pourquoi avait-il fui douze ans auparavant avec sa fille Mary et pourquoi y revenir maintenant?
Il fera le voyage accompagné de ses domestiques qui eux, entrevoient le déplacement comme une opportunité d’avancement et de liberté. Or, des événements inattendus bouleverseront les vies de chacun alors que des secrets seront révélés lors d’une soirée.

Qu’est-ce qui a fait fuir le duc? Qui sera le maître du domaine de Moray?

Plongez-vous sans plus attendre ce roman d'inspiration victorienne et découvrez les secrets qui ont poussé le duc de Moray à fuir vers son Ecosse natale.

EXTRAIT

Du haut de la fenêtre de son appartement particulier dans le 15e arrondissement, Mary sentait la fraîcheur du vent d’avril lui piquer le visage. L’air était encore bien vif comme pouvaient en témoigner les voiles qui bombaient, s’ébrouaient, et s’emportaient dans une danse folle à chacun de ses déplacements violents. Mais Mary restait stoïquement à la fenêtre, le nez baissé vers la rue, espérant ainsi réussir à se donner l’apparence d’observer l’éclosion des bourgeons tant attendus, mine de rien, au cas où l’on viendrait. Mais à l’image de ses rideaux, Mary sentait que rien de son être ne pouvait tenir en place. Elle sursauta lorsque l’horloge sonna les treize heures. Se retrouverait-elle face à une souffrante déception à nouveau cette semaine ?
Le mercredi précédent, elle avait attendu cette même personne patiemment, assise dans la bergère de velours damassé, en feuilletant d’un œil distrait la gazette fraîchement pressée que sa femme de chambre avait montée avec le petit déjeuner ce matin. Elle faisait quotidiennement la lecture des nouvelles, mais aujourd’hui, comme la une avait été une fois encore dédiée au Prince de Galles et à l’une de ses aventures, elle avait reposé le feuillet sans arriver à s’intéresser à son contenu.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Stéphanie Perreault a toujours été passionnée par l’écriture et l’histoire. Ses romans impliquent toujours des recherches approfondies et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Demeurant à Gatineau, au Quebec, elle a d’abord œuvré dans les hautes sphères gouvernementales et politiques canadiennes avant de se dédier entièrement à l’écriture.
LangueFrançais
ÉditeurEncre Rouge
Date de sortie20 déc. 2018
ISBN9782377891016
Rumeurs dans les Highlands: roman

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    Aperçu du livre

    Rumeurs dans les Highlands - Stéphanie Perreault

    cover.jpg

    Stéphanie Perreault

    Rumeurs dans les Highlands

    Roman

    Cet ouvrage a été composé par les Éditions Encre Rouge

    img1.jpg ®

    7, rue du 11 novembre – 66680 Canohes

    Mail : contact.encrerouge@gmail.com

    ISBN papier : 978-2-37789-100-9

    PROLOGUE

    À Lady Mary Margaret Dashwood

    Paris, France

    Le lundi 19 mars

    Chère cousine Mary,

    Votre lettre fut la plus agréable des surprises pour moi ce matin et j’ai choisi le plus joli feuillet pour vous écrire cette réponse. Vous pouvez ainsi conclure que votre tante Irena me laisse plus de liberté depuis que nous sommes arrivées en Écosse. J’avais anticipé ce déplacement avec bien du chagrin, comme vous le savez. Elle a crié si fort, je crois que tout Londres connaît la crise de nerfs que j’ai fait subir à Irena et qui m’a valu ma déportation en campagne. Pourquoi m’avoir permis de faire ma présentation officielle à la cour si c’était pour me cacher dans un château enfoui dans un marécage par la suite ? Puis château, c’est bien dire, nous habitons dans la résidence douairière parce que, pour un principe qu’elle ne veut expliquer, elle ne mettra pas les pieds au château avant d’y être formellement invitée. Alors, je passe mes matinées à me promener dans les jardins, à épier par les fenêtres et à m’imaginer être de l’autre côté de la vitre, à jouer de ce magnifique piano dans la salle de musique, à explorer les rayons et à dévorer les volumes un à un dans la bibliothèque. Je me distrais aussi à essayer de deviner laquelle est votre chambre, laquelle serait la mienne. Je ne peux attendre !

    Quand reviendrez-vous ? Reviendrez-vous à Moray un jour ? Vous devez le faire pour moi ! Je me meurs d’ennui ici, seule avec Irena. Elle me demande de lui faire des lectures religieuses, des psaumes et des liturgies qui sont sans fin alors que je ne rêve que de littérature, de romans qui me permettraient de fuir mon quotidien endormant. Je n’ai qu’elle pour compagnie maintenant alors que l’on m’a fait goûter à la société de Londres. Après avoir vécu le soupçon d’une saison, ce n’est que plus cruel de me faire subir un tel sort ! Ne viendrez-vous pas à mon secours ?

    CHAPITRE I

    1909

    Moray, Écosse

    Niché dans les montagnes des hautes terres d'Écosse, tout près d'Inverness, le château de Darnaway, domaine du duc de Moray, sortait de son sommeil. Dans les salons, les halls et les chambres, on retirait les lourds draps blancs qui avaient été déposés pour protéger le mobilier de la poussière et l’on récurait chaque recoin des pièces qui retrouveraient leur utilité passée.

    Celui que l'on nommait le maître avait annoncé son retour et l'on avait engagé des gens du village afin que la résidence reluise : les planchers et les boiseries devaient être polis, les riches tapis et moquettes aux couleurs vives rapportés des Indes devaient être déroulés, l’argenterie astiquée, les lits retournés. Dans la cuisine, aux fourneaux, on se remettait à produire à pleine capacité : jambon, rôtis, gigots, pâtés, tartes remplies de fruits qui avaient été mis en conserve l'été précédent, enfin tout ce que le maître pourrait réclamer serait prêt à sortir du garde-manger. Si un événement devait être organisé, que ce fut un grand dîner ou un bal, la maison ne serait guère prise au dépourvu.

    Il y avait longtemps que la porte sous le grand escalier, celle qui rejoignait les quartiers des domestiques à ceux des maîtres, n'avait vu autant de passage. Le personnel allait et venait sans cesse d’un côté à l’autre de la maison.

    Le printemps dans les hautes terres d’Écosse était lent à se manifester et il pouvait encore arriver que la neige recouvrît, ici et là, la verdure qui avait gagné du terrain. Mai approchait, et tous avaient espoir de voir les bourgeons des grands chênes qui avaient fait racine sur le domaine de Moray, éclater puis verdir à nouveau, chassant ainsi la grisaille. Le long règne blanc de l’hiver tirait à sa fin et avec lui, la retraite des habitants des Highlands qui s’étaient rapprochés de la chaleur des foyers pour privilégier l’exécution des travaux intérieurs jusqu’au retour du chaud soleil printanier.

    Portée à se lever naturellement plus tôt que la plupart, sans doute, Jane de la Mortière, nouvellement arrivée sur les terres de Moray, passait les premiers moments suivant son réveil dans les jardins du château de Darnaway. Ne séjournant pas au château, mais plutôt à la résidence douairière, elle était étrangère à tout le branle-bas qu’il connaissait ces derniers jours. Elle ne venait au jardin que pour être seule et satisfaire les humeurs romantiques qu’elle se plaisait à satisfaire et à nourrir plutôt qu’à étouffer. Le jardin semblait presque hanté à cette heure où le soleil paraissait prisonnier d’une cage de verre ne permettant qu’à ses rayons de se diffuser sur le brouillard traînant dans la lande, jusqu’à ce que soudainement il jaillisse pour prendre sa place dans l’azur du ciel.

    Ce matin, sentant son étrange chagrin peser son âme, en ayant assez de sentir les larmes couvrir ses joues, Jane se retourna tranquillement et reprit le chemin de la maison en s’assurant de ne pas quitter l’allée qui séparait les roseraies de part et d’autre. Depuis le dernier mois qu’elle séjournait à la demeure douairière de Darnaway, même lorsqu’elle avait les yeux remplis de larmes ou lorsqu’elle était totalement perdue dans ses rêves, elle avait appris à se guider dans les épais nuages qui se posaient souvent au sol au lever du jour pour se dissiper vers l’heure où l’on servait le petit déjeuner. Cette humeur de la nature était ce qu’elle recherchait : l’enveloppement, l’étreinte, l’anonymat, et l’explication pour les gouttelettes qui s’attardaient toujours sur son visage lorsqu’elle rentrait.

    Quelques gouttes de nuages, sans doute…

    Puis elle souriait ou faisait résonner son rire éclatant et les essuyait délicatement d’un tapotement léger de son mouchoir sur ses joues, qu’elle passait sur son front aussi, pour faire bonne mesure.

    Près du chemin qui la ramenait vers la résidence habitée par celle qui l’avait recueillie, elle était tiraillée entre le désir de rester ou de rentrer. Elle errait l’âme en peine, le cœur plein de chagrin alors qu’il n’avait encore jamais aimé, et c’était là la vraie nature de ses larmes, car on ne lui avait pas laissé la chance de vivre avant de l’éloigner, de la cloîtrer, punie. Elle laissa aller la pression qui lui enserrait la poitrine. Désemparée, ayant peine à suivre ces émotions qui la renversaient, celles qui parfois la ramenaient à cette délicieuse sensation au creux de ses entrailles, une faim qu’elle ne savait assouvir, elle s’était alors inventé un chagrin pour mieux vivre ses états d’âme. Les plus tragiques histoires étaient celles d’un amour perdu et celle qu’elle s’inventait devait être la plus déchirante, la plus dramatique. Or, bien qu’elle fût une jeune femme débordante d’énergie qui s’amusait d’un rien, elle constata que son imagination était très limitée et qu’elle était loin d’être apte à évoquer des scènes plus développées que ce qu’elle avait entendu de contes de fées lorsqu’elle était enfant.

    Ils s’étaient aimés désespérément, d’un amour d’une puissance que le monde n’avait jamais connu jusqu’alors. Le leur était un amour à bâtir des royaumes, mais tout avait été perdu d’avance. Un prince venu d’une terre éloignée, d’une terre en guerre, lui avait fait bien des promesses sans avoir eu la chance de les tenir. Il avait été rapatrié par son père, le roi, et elle avait dû regarder le navire s’éloigner, seule sur le quai, une marguerite à la main : il reviendra, il ne reviendra pas, il reviendra, il ne reviendra pas...

    Son prince était celui qu’elle pleurait afin d’avoir une raison de pleurer, d’avoir une raison d’aimer, d’avoir quelqu’un à aimer, à désirer. Elle se voyait être rappelée à ses côtés, dans cette contrée éloignée, dans son royaume, où ils vivraient heureux et auraient beaucoup d’enfants. Elle comprenait maintenant à quel point l’amour pouvait rendre fou.

    L’amour est folie de jeunesse… Cet amour qu’elle avait créé de toute pièce était tellement plus valeureux que celui qui avait fait qu’elle était ici aujourd’hui. Elle préférait rêver à ce fantôme de prince plutôt qu’à l’homme qu’elle avait laissé dans le coin sombre d’une alcôve lors de sa première et seule saison. Elle ne voulait pleurer cet homme qui s’était montré trop faible. Elle avait besoin d’un homme plus solide que la figure effondrée qui ne cessait de lui revenir en mémoire.

    Sentant son frisson augmenter subitement, elle pressa le pas et crut entendre un bruit, sans doute le frottement de ses pieds sur les pavés de l’allée, qui, dans le brouillard, était porté plus fortement à ses oreilles. Elle s’arrêta et entendit le son à nouveau et cette fois elle en fut convaincue, une voiture devait à l’instant se rendre vers la maison, mais ce fait était très étrange compte tenu de la brume en cette heure matinale. Qui pouvait bien s’aventurer sur les routes dans l’un de ces engins alors qu’on n’y voyait rien ?

    CHAPITRE II

    La nature se réveillait dans les rues de Paris. Du haut de la fenêtre de son appartement particulier dans le 15e arrondissement, Mary sentait la fraîcheur du vent d’avril lui piquer le visage. L’air était encore bien vif comme pouvaient en témoigner les voiles qui bombaient, s’ébrouaient, et s’emportaient dans une danse folle à chacun de ses déplacements violents. Mais Mary restait stoïquement à la fenêtre, le nez baissé vers la rue, espérant ainsi réussir à se donner l’apparence d’observer l’éclosion des bourgeons tant attendus, mine de rien, au cas où l’on viendrait. Mais à l’image de ses rideaux, Mary sentait que rien de son être ne pouvait tenir en place. Elle sursauta lorsque l’horloge sonna les treize heures. Se retrouverait-elle face à une souffrante déception à nouveau cette semaine ?

    Le mercredi précédent, elle avait attendu cette même personne patiemment, assise dans la bergère de velours damassé, en feuilletant d’un œil distrait la gazette fraîchement pressée que sa femme de chambre avait montée avec le petit déjeuner ce matin. Elle faisait quotidiennement la lecture des nouvelles, mais aujourd’hui, comme la une avait été une fois encore dédiée au Prince de Galles et à l’une de ses aventures, elle avait reposé le feuillet sans arriver à s’intéresser à son contenu. Bien que la rencontre ait toujours eu lieu le mercredi à la même heure, sans faille, en ce jour, Mary avait attendu en vain. Elle avait gardé de cette après-midi-là une si mauvaise impression, qu’elle en était restée contrariée trois jours durant. Elle avait été atteinte au plus profond d’elle-même. Nauséeuse, elle ne pouvait plus rien avaler. Feignant la migraine, Mary choisissait de garder le lit afin de cacher la peine qui l’affligeait. À force de s’aliter et de s’affamer, elle acheva par tomber malade pour de bon. Se voyant faiblir, sachant de surcroît qu’elle était elle-même responsable de sa maladie, elle avait résolu de se remettre de peur de manquer le prochain rendez-vous.

    Mary se mit à fixer les aiguilles de l’horloge qui trônait non loin d’elle contre un mur de son salon privé. Au bout d’un moment, le temps lui parut s’écouler moins vite et il lui sembla même qu’un instant, il s’était totalement arrêté. Le pendule faisait du surplace, se jouant des nerfs déjà portés à vif de Mary. Alors pour se fortifier dans l’idée que pourtant il suivait implacablement son cours, elle s’approcha de la merveilleuse mécanique, où, enfermé dans un globe de verre, le temps s’écoulait infailliblement, sans contretemps. Bien qu’elle l’ait toujours connue et qu’elle en eut l’habitude, ses yeux furent immanquablement attirés par la superbe horloge de confection allemande. Les rares visiteurs que Mary recevait en restaient toujours fascinés ; d’autant qu’en plus d’être un spécimen d’horlogerie appréciable par la visibilité de ses roues, de ses leviers et de ses échappements, il émanait de l’horloge une présence que l’on aurait crue surhumaine, car le cliquetis qu’elle dispensait laissait à penser à un être vivant et il semblait à tous que pour chaque tic, leur cœur répondait d’un toc. Tic, toc.

    Aujourd’hui, comme elle avait l’habitude de le faire chaque mercredi, Mary avait apporté plus de soin qu’à l’habitude à sa toilette. Baignée le matin même, aspergée d’eau de lavande, sa chevelure châtaine aux reflets de roux lorsque le soleil s’y attardait, parsemée ici et là de fils argentés qu’elle s’acharnait à arracher dès leur apparition, était relevée et plissée comme la mode le dictait, laissant quelques mèches recourbées retomber

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