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L'Énivrante Angoisse
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L'Énivrante Angoisse
Livre électronique104 pages41 minutes

L'Énivrante Angoisse

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "STANCES – Mon âme de tendresse et de joie est remplie Pour des jours et des jours... Jardin de solitude et de mélancolie, Je t'offre nos amours. Mais l'amour est un hôte infidèle, qui passe Et ne nous revient pas ; Jardin, rappelle-toi ses reins et sa grâce : Tu me les rediras. "

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• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie19 juin 2015
ISBN9782335077315
L'Énivrante Angoisse

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    Aperçu du livre

    L'Énivrante Angoisse - Ligaran

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    À MADAME MATHIEU DE NOAILLES

    qui a laissé tomber sur la Nature et la Vie l’ardente clarté de son rêve, j’offre ce livre, pieusement.

    CH.D.

    Stances

    Mon âme de tendresse et de joie est remplie

    Pour des jours et des jours…

    Jardin de solitude et de mélancolie,

    Je t’offre nos amours.

    Mais l’amour est un hôte infidèle, qui passe

    Et ne nous revient pas ;

    Jardin, rappelle-toi ses rires et sa grâce :

    Tu me les rediras.

    Tous les ans, au moment que les jeunes haleines

    Des printemps réveillés

    Feront chanter sans fin les oiseaux, à voix pleines

    À travers les halliers,

    Je viendrai, pèlerin douloureux et fidèle,

    À l’ombre de tes bois,

    Et là j’écouterai longtemps me parler d’elle

    Tes innombrables voix.

    Où sera-t-elle alors ? Hélas ! morte peut-être

    Ou perdue à jamais ;

    Mais je croirai toujours la voir ici paraître

    Telle que je l’aimais,

    Et quand j’irai mirer mon visage sur l’onde

    Des bassins endormis,

    J’y verrai près de moi sa chevelure blonde

    Et ses beaux yeux amis.

    Dans l’odorante paix de l’heure attiédie,

    Ô jardin, pour toujours

    Mon cœur reconnaissant aujourd’hui te dédie

    Nos fragiles amours,

    – Ô jardin bienveillant qui vit ses lèvres roses

    À mes lèvres s’unir, –

    Car c’est au cœur glacé des impassibles choses

    Que vit le souvenir.

    Nocturne

    Était-ce Nine, était-ce Line ?

    Mon cœur ne se rappelle plus ;

    Elle avait des rires ténus

    Et des gestes de mousseline,

    Un joli chapeau tout en fleur

    Sur sa tête couleur d’automne ;

    Et puis la nuit nous fit l’aumône

    De sa bienveillante douceur.

    Elle chantait : « Que l’on m’apporte

    Mon voile et ma robe de deuil :

    C’est ce soir que ma mère est morte ;

    Elle a bien froid dans son cercueil. »

    Elle chantait, presque craintive,

    Sur des modes apitoyés,

    Et les ruisseaux à la dérive

    Traînaient des vers luisants noyés.

    Elle semblait toute petite ;

    Puis la nuit, loin de ses yeux d’or,

    S’envola comme l’eau bénite

    Qu’on jette sur le front d’un mort.

    Le fleuve blanc roulait des brumes

    Auprès des grêles peupliers.

    Mon cœur volait comme des plumes

    De colombes ou de ramiers.

    Et ce fut la fraîcheur de l’aube ;

    Le ciel souriait tendre et las,

    Sur mes lèvres et sur sa robe

    Passait le parfum des lilas…

    Était-ce Line, était-ce Nine ?

    On voyait au flanc des coteaux

    Les taillis blancs sous l’aubépine,

    Les bergers noirs sous leurs manteaux.

    – D’autres, plus faibles ou plus douces

    Me souriront et passeront ;

    Mais j’irai souvent sur les mousses

    Rafraîchir mes yeux et mon front,

    Je reviendrai voir sur la berge

    Auprès des grêles peupliers

    La rosée aux fils de la Vierge

    Pendre ses fragiles colliers ; –

    Dans le jardin de mes pensées

    Sous les ombrages les plus doux

    Aux heures noires ou lassées

    J’irai vous retrouver, ô vous

    Qui, tandis que la campanule

    Au vent balançait son grelot,

    Regardiez dans le crépuscule

    Mourir les étoiles sur l’eau.

    Idylle

    C’est bien toujours l’enfant que nous avons connue,

    Relevant ses cheveux trop lourds de sa main nue,

    Ou poursuivant, joyeuse et folle, dès l’aurore,

    L’essaim des papillons dans la forêt sonore.

    Mais quand le soir en pleurs rôde dans les prairies,

    Sa frêle âme a déjà l’amour des songeries,

    Et quand l’angélus sonne au clocher, du village

    Le rêve vient frôler son front clair d’enfant sage.

    Ô Nine, toi qui vas sous tes lourds cheveux blonds,

    Ô Nine, toi qui vas t’accouder aux balcons

    Pour voir s’épanouir aux seins des cieux féconds

    Les calices étincelants des fleurs de feu,

    Quitte la maison blanche et quitte le seuil bleu.

    Que ta petite main se confie à ma main,

    Car je veux te mener le long du noir chemin

    Qui va vers la colline où naîtra le matin.

    Fuis la maison. Auprès

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