À propos de ce livre électronique
Bruno Blanzat
Originaire de banlieue parisienne, Bruno BLANZAT a suivi un cursus philosophique avant de se tourner vers l'écriture de fictions. Ses nouvelles et ses romans tournent souvent autour du monde du travail dans des scenarii d'anticipation, mais il parle aussi de la famille, du monde qui nous entoure. Grand lecteur, il rédige régulièrement des articles sur les dernières parutions littéraires. Ses références littéraires sont, entre autres, Georges Simenon, RL Stevenson, Alain Damasio, Serge Lehman, Bjorn Larsson, Dominique Ané et le songwriting.
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Avis sur Et Puis Marcher
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Aperçu du livre
Et Puis Marcher - Bruno Blanzat
Pour Laura
Table des matières
Et puis marcher
Piano Man
Matin
It’s a hard world
Le rêve américain
Suite n°1 en Sol majeur (Praeludium)
Dans le passage couvert
Typical situation
Chevalier de la foi
Charms of the night sky
Perdre pied, tomber amoureux
The Little Negro
L’appartement
Goodbye Stranger
Normandie
In a Graveyard
Conte de l’ermite
J’sais pas où t’es parti
La volonté d’énoncer
English Man in New York
Et puis s’écrouler
Never is a promise
Parole sans musique
La table à repasser
Spontané
Néant sous le soleil
Grand vague
Cosmogonie
Remerciements
Songs for Laura
L.A.U.R.A
Marin élu
1er mars
Warrior
Normandie
Prayer
Rêver de pagaille
Berceuse lointaine
Ton absence
Blues
Memento mori
Mon beau sapin
Une sieste
Allongé dans la neige
Un copain d’un copain
Tes couettes
L’Ourse
Catilina
Diphtongue et Hiatus
Bruno BLANZAT
Et puis marcher
Suivi de Songs for Laura
Piano Man
Je suis né en 1973, entre les notes d’un piano bar, et j’ai continué de flotter autour des gens enfumés. Je suis né de l’autre côté de la mer, plus proche de l’autre même, en exil, je suis le souvenir, la ville rêvée, abandonnée. Je suis né loin du familier, les semelles usées, dans un bar enfumé, et j’ai continué de flotter dans le cœur des gens en volutes mêlées. Je suis né consommé, regretté, remis à plus tard pour une saveur retrouvée, rêvée, oubliée mais désirée. Je suis né là où tout commence et a déjà commencé, entre les visages inconnus de ceux qui portent sur eux l’expérience, le tout vu, le tout aimé, le tout rejeté. Je suis né dans la suspension, entre deux temps bien marqués, dans l’oubli, l’infini, l’infime silence, la résonance qui appelle la suivante. Je suis né dans une montée et descente de clavier, je suis apparu en petites touches, toutes seules, sur fond de silence, pas un bruit de chaise ou de glaçons dans un verre de scotch.
Puis la voix juvénile mais déjà forte, chaque mot pesé, pensé, ancré sur l’instrument qui se suffit à lui-même, avant le sax, avant la batterie, avant le quatuor à cordes qui fait monter plus haut que les gratte-ciel.
Je suis né dans une tonalité et une voix qui monte, je suis né à New York sans y être et n’y être jamais allé. Je suis né dans un état d’esprit.
*
Et j’ai flotté, j’ai entendu derrière moi le reflet de mes mille répétitions. Je suis né dans un éclat, une étincelle, et ont suivi les mille répétitions de mes effets.
Je les ai laissées derrière moi, mes réflexions, et j’ai empli l’air de ma résonance. Elles ont raisonné, j’ai résonné, elles se sont figées sur du vinyle, j’ai embrassé l’air et traversé la mer. Pas celle-là, l’autre. J’ai habité ceux qui m’ont oublié, parti en fumée, pendant plusieurs années.
Puis je me suis posé dans une autre ville.
Matin
Les rideaux mal tirés laissaient passer la lumière pâle qui tombait sur le parquet de la chambre. Du lit on pouvait apercevoir le toit de l’immeuble de l’autre côté de la cour, à gauche quelques feuillages encore verts mais aussi attaqués par le fauve de l’automne. On n’entendait rien d’autre que les bruissements de la couverture sur les deux corps l’un contre l’autre.
Elle dormait encore, ses lèvres entrouvertes laissaient passer un petit souffle tiède sur son épaule, et il aimait ça. Il guettait chaque inspiration et goûtait chaque soupir, il se disait que le bonheur était là et qu’il y avait un sacré trou dans le temps pendant ces moments-là. Il était sur le ventre, en caleçon, le bras gauche sous l’oreiller, l’oreiller sous le menton, le bras droit sur sa cuisse, à elle, en culotte, sur le dos, sa main sur la sienne ou inversement, dans ces cas-là ça compte pas.
Les diodes rouges sur noir du réveil indiquaient 6h02. Dans huit minutes le bip vicieux. De sa main sub-oreillenne il abolit le compte à rebours. Dans neuf minutes ses lèvres se poseront sur les siennes, doucement, elle ronronnera un peu, puis en voyant l’heure elle s’affolera, grognera. Pour une minute de retard. Pour lui, c’était une minute de plus.
It’s a hard world
Je suis le genre de type qui ne peut pas sortir d’une maison, d’un immeuble ou d’un train sans s’arrêter sur le seuil. Je ne peux pas sortir de quelque part sans regarder dans un geste lent de la tête vers la droite, puis vers la gauche. Je suis le genre de type qui se tient droit, respire à la limite du soupir, puis engage ses pas.
Je frappe le pavé tous les jours, j’écoute les bavardages incessants. Mais je m’en fous, je respire et
