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Les hommes en noir
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Livre électronique146 pages1 heure

Les hommes en noir

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À propos de ce livre électronique

La vie de Théo a pris une tournure inattendue depuis le début des vacances.
Alors qu’il vient à peine de retrouver sa famille, il se fait enlever par des hommes vêtus de noir. Pourquoi ses parents et Bobbie laissent-ils ces inconnus l’emmener? Commence alors une folle aventure qui mènera le garçon de découvertes en découvertes, toutes plus incroyables les unes que les autres. Vraiment, il s’agit là des vacances les plus amusantes qu’il ait
jamais vécues!
LangueFrançais
Date de sortie18 janv. 2019
ISBN9782897868420
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    Aperçu du livre

    Les hommes en noir - Marie-Chantal Plante

    lectrices

    Chapitre 1

    Enlevé

    En regardant défiler le paysage encore familier depuis l’arrière de la vieille voiture noire, Théo essaie de comprendre ce qui lui arrive. Depuis quelques jours, sa vie prend une tournure de plus en plus inattendue.

    Tout a commencé quand il a découvert, un matin à son réveil, que sa famille s’était volatilisée, pour ensuite apprendre que ses parents sont chasseurs de démons, et que ces monstres étaient responsables de leur disparition. Théo n’était pas au bout de ses surprises : à leur retour, Loïc et Vicky lui ont dévoilé qu’ils ne sont pas ses véritables parents. Ils l’ont adopté après l’avoir trouvé, errant dans un désert égyptien. Et voilà que, sans avoir eu le temps de digérer toutes ces révélations, il s’est fait enlever. Oui, enlever ! Au nez et à la barbe de sa famille, par les deux primates qui sont présentement assis sur la banquette avant de la voiture.

    Le plus décevant est que personne n’a levé le petit doigt pour le secourir. Même Bobbie, qu’il considérait comme son ami après ce qu’ils avaient traversé ensemble — il n’est pas donné à tout le monde d’évoquer des démons en équipe ! —, les a laissé l’emmener sans réagir. Pour peu, il pleurerait. De rage, de peine ou de découragement ? Il l’ignore.

    Tout de même, il y a quelque chose de pas très net dans les événements qui viennent de se dérouler. En son for intérieur, le garçon sait pertinemment que ni ses parents ni Bobbie n’auraient laissé des étrangers s’emparer de lui. Du moins, pas dans leur état normal. Il repense aux flashs lumineux qui ont précédé les regards vides des adultes ; il y a nécessairement un lien entre les deux. Il lève des yeux méfiants sur les deux inconnus qui l’ont entraîné de force.

    À part quelques mots pour répondre à la question de Théo, à savoir où ils l’emmenaient, ils n’ont pas prononcé une seule parole depuis leur départ. Ils sont vraiment trop bizarres : ils s’expriment comme des robots, ont des réflexes incroyablement vifs, semblent dénués d’émotions... Bref, ils ne paraissent pas humains. Ils ont répondu qu’ils le ramenaient à sa famille. Mais comment ces hommes connaîtraient-ils ses vrais parents ? S’agit-il d’un mensonge pour assurer sa docilité ? Comment pourraient-ils être au courant de son adoption secrète ?

    Théo baisse les yeux vers ses cuisses. Pet puant ! Il ne porte que son pyjama, les bandits ayant surgi chez lui avant qu’il ne s’habille. Il n’a même pas de chaussures ! Cela ne facilitera pas son évasion, car il a la ferme intention de leur fausser compagnie dès qu’il en aura l’occasion. S’il doit se blesser à courir pieds nus, qu’à cela ne tienne ! Quelques entailles et éraflures aux pieds ne représentent rien en comparaison de la crainte que lui inspirent ces hommes.

    Ils roulent en silence un bon bout de temps ; assez longtemps pour que le garçon ne reconnaisse plus du tout le décor. Pendant des heures, il n’y a que la route et des champs. Quand des maisons parsèment à nouveau le paysage, Théo tente quelque chose qui pourrait lui permettre de s’échapper : il se plaint de la soif, espérant les forcer à s’arrêter. Qui sait, il aura peut-être la possibilité d’alerter quelqu’un ? Malheureusement, son plan est tué dans l’œuf¹ quand l’agent 51 lui tend une bouteille d’eau, toujours sans prononcer un mot. Le garçon la boit d’une seule gorgée, car il avait vraiment soif, et essaie une autre approche : il exige qu’on fasse un arrêt, prétextant une envie pressante. Impossible qu’ils aient une toilette portative dans la voiture, tout de même ! L’agent 42 lui répond d’utiliser la bouteille qu’il vient de vider.

    — Quoi ? Mais vous êtes malades ! Je ne vais pas faire pipi dans cette bouteille. D’abord, je vais en mettre partout !

    Impassible, l’autre se tourne vers lui et le fixe à travers ses lunettes noires.

    — L’agent 42 a fait une blague et elle est très drôle.

    Théo n’en croit pas plus ses oreilles que ses yeux. Il soutient le regard de l’agent 51 qui s’efforce de mimer un sourire, ce qui semble très déplaisant.

    — Nous allons nous arrêter dès que possible. D’ici là, retiens-toi.

    Peu après, ils tiennent parole et s’immobilisent dans une station d’essence. Les deux hommes débarquent. Ils replacent tranquillement leurs lunettes et leurs couvre-chefs noirs avant d’ouvrir la portière. Théo se promet d’être bien sage et obéissant jusque dans les toilettes, d’où il compte prendre la poudre d’escampette². Il se questionnera après sur la façon de rentrer chez lui. Alors qu’il met un pied hors de la voiture, l’agent 42 l’agrippe par le bras et lui donne une claque sur l’épaule droite. Le garçon encaisse le geste avec stoïcisme³, bien décidé à ne pas montrer que le coup a pincé ! En baissant les yeux, il aperçoit un amas de glu rose ressemblant à une gomme mâchée sur son épaule.

    — Beurk ! Qu’est-ce que c’est que ça ?

    — Une assurance que tu ne nous échapperas pas ! Va vite t’occuper de ton envie pendant que nous mettons de l’essence dans la voiture et achetons à boire. Tu as faim ?

    C’est la première marque de gentillesse qu’ils manifestent. Théo est un peu surpris et hésite une seconde ; et s’ils n’étaient pas méchants, en fin de compte ? Ils ne lui ont fait aucun mal. Le garçon se ravise vite : si leurs intentions avaient été honnêtes, pourquoi auraient-ils menti à ses parents ? Non, il ne peut définitivement pas leur faire confiance. Tentant de masquer sa méfiance, Théo esquisse un sourire (qui est tout de même plus crédible que celui de l’agent 51 un peu plus tôt !) et répond qu’un sandwich aux œufs et une barre de chocolat lui feraient bien plaisir. Insouciants, les deux hommes laissent le garçon se rendre seul aux toilettes. L’agent 51 entre dans la petite épicerie de la station d’essence pendant que l’agent 42 s’occupe du carburant.

    Théo est aux aguets⁴ : ils sont trop détendus. Pet puant, ça sent le traquenard⁵ ! Malgré ses doutes, il ne peut tout simplement pas laisser filer une telle chance, qui ne se présentera sûrement pas deux fois ! Il baisse les yeux vers la glu rose ; sans doute cache-t-elle un émetteur qui leur permettra de suivre sa trace. Ah ! Il la lancera au bout de ses bras aussitôt sorti des toilettes, et déguerpira dans la direction opposée.

    S’obligeant à avancer d’un pas normal, bien que cela soit un peu difficile pieds nus, Théo gagne les toilettes des hommes. Il tourne la poignée et est soulagé de voir que l’endroit comporte bien une fenêtre qui donne sur l’arrière du bâtiment. Il verrouille la porte et, en une fraction de seconde, retourne la poubelle sur laquelle il grimpe pour atteindre l’ouverture. Il s’y hisse sans problème et est déjà à moitié en dehors quand un bruit de bulles qui éclatent attire son attention. Baissant les yeux, il constate que la glu bouillonne. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Pet puant, il doit faire vite ! Poussant de toutes ses forces, il appuie un pied sur le rebord et se propulse à l’extérieur où il atterrit agilement sans trébucher. La substance est en train de souffler une grosse bulle qui menace de lui éclater sur le menton. S’il essaie de s’en saisir pour la retirer, elle lui explosera assurément dans les mains. Affolé, il regarde autour ; il doit absolument profiter de cette occasion pour s’échapper. Tant pis ! Il se penchera sur le problème de la glu plus tard. Il s’élance vers le champ qui borde le garage ; les hautes herbes fourniront une bonne cachette. Il est convaincu de pouvoir les atteindre avant que Gorille et Ouistiti ne se rendent compte de sa disparition, mais il n’a pas fait trois enjambées que la bulle de glu, maintenant grosse comme un ballon de basket, crève avec un bruit sec.

    — Pouah !

    Théo est couvert de substance rose de la tête aux pieds, comme s’il avait essayé de souffler une gigantesque bulle de gomme à mâcher et que celle-ci avait éclaté en l’enveloppant tout entier. Ses pieds sont rivés au sol, où le piège les maintient bien en place. Il n’arrive même pas à écarter les bras. C’est tout juste s’il peut respirer.

    Pendant qu’il se débat, Gorille surgit et affiche son premier sourire authentique. Le gros costaud paraît bien se marrer.

    — J’adore la glu explosive !

    Il se penche vers le garçon, comme pour lui révéler un secret à l’abri des oreilles indiscrètes, même s’ils sont seuls dans les environs.

    — À vrai dire, j’espérais très fort que tu essaierais de t’enfuir. Hi, hi, hi ! C’est trop drôle.

    L’agent 42 rit de plus en plus, jusqu’à s’en tenir les côtes. Son partenaire arrive, toujours aussi sévère, et le rappelle

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