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La splendeur de l'architecture gothique anglaise
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Livre électronique352 pages2 heures

La splendeur de l'architecture gothique anglaise

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Cet ouvrage est l’occasion d’expliquer et de célébrer la richesse de ces églises et cathédrales qui occupant une place majeure au sein de l’architecture médiévale occidentale. Le style gothique anglais s’est développé un peu plus tardivement qu’en France et a rapidement élaboré des codes architecturaux et ornementaux différents. L’auteur, John Shannon Hendrix, divise ici le gothique anglais en quatre grandes phases : le gothique primaire, le gothique décoré, le gothique curvilinéaire et le gothique perpendiculaire. De nombreuses photographies des témoignages architecturaux les plus frappants permettent d’envisager dans sa totalité l’originalité du gothique anglais : à Canterbury, Wells, Lincoln, York ou encore Salisbury. L’architecture gothique anglaise est une architecture poétique, s’adressant à la fois aux sens et à la spiritualité.John Shannon Hendrix est professeur d’histoire de l’art et d’architecture à la Rhode Island School of Design et à l’Université Roger Williams. Il exerce aussi au sein de l’Université de Lincoln en Grande-Bretagne. Il a rédigé de nombreux ouvrages sur l’architecture, l’esthétique, la philosophie et la psychanalyse, notamment Architecture as Cosmology: Lincoln Cathedral and English Gothic Architecture, publié en 2011.
LangueFrançais
ÉditeurParkstone International
Date de sortie15 sept. 2015
ISBN9781783108923
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    Aperçu du livre

    La splendeur de l'architecture gothique anglaise - John Shannon Hendrix

    Voûte de la nef, 1475-1490.

    Abbatiale de Sherborne.

    Introduction

    L’enjeu de ce livre est d’étudier et de célébrer la richesse de l’architecture gothique anglaise, dans son usage des matériaux, de la lumière, de l’espace, des motifs et textures et de la couleur. Les cathédrales et églises d’Angleterre figurent parmi les plus beaux monuments du monde. Elles présentent moins de splendeur matérielle, mais plus de spiritualité et d’expérience intime. Se trouver à l’intérieur de l’un de ces bâtiments est sans égal : il est possible d’atteindre un sentiment de plénitude par les sens, une stimulation intellectuelle qu’apportent les structures complexes et leurs motifs, et une spiritualité à laquelle ces espaces sont dévoués. Cette architecture est unique et possède une richesse supérieure à la plupart d’autres monuments, notamment les plus modernes. Ici, elle est plus à même d’atteindre son potentiel qu’ailleurs : celui de créer une expérience épanouissante, dans laquelle l’homme est en relation avec la nature et le divin. Elle parle à la fois aux sens et à l’esprit. Elle constitue l’une des architectures les plus poétiques, et l’une qui allie le mieux la poésie aux aspirations de l’architecture. Dans ce livre, ses détails sont présentés en tant qu’ensemble, que myriade de variations autour d’un même thème qui constitue une extraordinaire expérience architecturale.

    Le développement de l’architecture gothique anglaise tout au long du Moyen Âge, de 1180 à 1540, est relativement homogène et cohérent. Sa quasi-totalité contribue à la même mission, la même utilisation particulière d’éléments sémantiques, avec des variations surprenantes et novatrices, et partage les mêmes intentions expressives. Le fil conducteur est l’intention d’exprimer une idée poétique à travers la juxtaposition d’éléments géométriques non structuraux aux géométries structurelles de l’architecture. Sa caractéristique unique, les réseaux linéaires, les motifs de surface, les articulations géométriques et les interpénétrations spatiales contribuent à la création d’une architecture dans laquelle la forme contredit la fonction, résultant en une expression poétique. Pour que l’architecture devienne art, la forme doit contredire sa fonction puisque l’architecture, à la différence des autres arts, ne saura être libre et indépendante de sa fonction.

    Les cathédrales et les églises de l’architecture gothique anglaise figurent donc parmi les plus grandes réalisations de l’architecture en tant qu’œuvres d’art dans l’histoire de l’architecture. Tous les bâtiments contribuent à l’expression d’une idée cohérente représentant la théologie, la philosophie et l’épistémologie (la scolastique) de l’Angleterre médiévale. Les bâtiments sont conçus comme des catéchismes, comme des modèles tridimensionnels dans le but didactique de représenter et de communiquer à tout le monde des idées de base sur l’homme et Dieu. Ces concepts de la structure de l’univers, de l’Être et de l’entendement imprégnaient la culture de l’Angleterre médiévale et ont contribué de 1180 à 1540 à une expression culturelle homogène en particulier dans l’architecture de la cathédrale. Elle avait été ourdie comme une réponse à l’air du temps, au zeitgeist de l’époque ; il y avait peu de place pour une expression artistique individuelle ou pour la créativité. Il en résulte une représentation durable dans la forme bâtie.

    L’architecture est présentée par ordre chronologique en commençant à la fin du XIIe siècle et s’achevant en point d’orgue au début du XVIe siècle. Le développement chronologique est divisé en périodes, les périodes de référence étant établies par Thomas Rickman dans son ouvrage Une Tentative de distinguer les styles d’architecture en Angleterre en 1815. Nous avons : le gothique primaire (1180-1250), le gothique décoratif (1250-1290), le gothique curvilinéaire (1290-1380) et le gothique perpendiculaire (1380-1540). Les noms donnés aux périodes par Rickman ne sont pas exhaustifs, ni d’une exactitude complète par rapport à leur architecture, mais ils suffisent à donner un nom et des repères à ces périodes. Les chapitres sur les périodes de l’architecture gothique anglaise examinent les détails de vingt-quatre cathédrales et églises en Angleterre.

    Le chapitre Le Gothique primaire présente les développements architecturaux de Canterbury, Wells, Lincoln, Winchester, Ely, Beverley, Chester, York, Salisbury, Worcester, Southwell et Gloucester. La cathédrale de Canterbury est la première cathédrale gothique pour laquelle le travail de Guillaume de Sens et de Guillaume l’Anglais marque une rupture avec le style normand ou le style roman, et au sein de laquelle des formes et méthodes qui exerceront une influence tout au long de son développement sont inventées. La première phase de la construction de celle de Wells, y compris la nef, s’est déroulée simultanément à Lincoln. Les deux bâtiments représentent deux points de départs divergents de Canterbury, mais chacun reproduit cependant une architecture gothique anglaise distinctive : Wells dans son homogénéité et Lincoln dans son syncrétisme. À Lincoln, les transepts situés à l’est et à l’ouest montrent l’influence de Canterbury dans une approche expérimentale des relations spatiales, et dans la variété de matériaux utilisée. La rosace du transept ouest, Dean’s Eye (l’Œil de l’évêque), est le premier grand exemple de vitrail dans une cathédrale gothique.

    John Constable, Cathédrale de Salisbury vue de Bishop’s Grounds, 1823.

    Huile sur toile, 87,6 x 111,8 cm. Victoria and Albert Museum, Londres.

    Girart de Roussilon, Chanson de Geste :

    Chantier, deuxième moitié du

    XV

    e siècle.

    Österreichische Nationalbibliothek, Vienne.

    La cathédrale d’Ely est la première à montrer l’influence de Lincoln dans les détails de la façade ouest et sur le porche de Galilée, en particulier par le chevauchement des doubles arcades. La partie orientale de Winchester, la chapelle de la Vierge, montre l’influence de Lincoln au début du XIIIe siècle. Nous retrouvons aussi l’arcade à chevauchement dans la cathédrale de Beverley, avec des fûts en marbre de Purbeck et des arcatures ajourées, qui font apparaître des purifications à Lincoln. La hauteur du transept commencé vers 1220, situé sur le côté sud de la cathédrale de York, est semblable à celle de Lincoln et de Beverley, tout comme les élévations de l’arrière-chœur de Worcester, construit dans les années 1220, dont les voûtes sont des voûtes d’ogives à doubleaux provenant de Lincoln. Les motifs des élévations de l’arrière-chœur sont repris dans celui de Worcester.

    Les architectes de la cathédrale de Salisbury, Elias de Dereham et Nicolas d’Ely, ont incorporé des motifs de Lincoln dans le nouveau plan du XIIIe siècle, en les alliant avec des thèmes de Wells. Le chœur de la cathédrale de Southwell, commencé en 1234 par l’archevêque Walter Gray, s’appuie sur Lincoln. Le presbytère de la cathédrale d’Ely a été construit sous l’évêque Hugues de Northwold, un ami de Robert Grosseteste, évêque de Lincoln. Il est considéré comme une étape intermédiaire dans le développement de la nef de Lincoln, par Alexandre le Maçon, jusqu’au chœur des Anges de Lincoln, par Simon Thirsk. La voûte du presbytère d’Ely est une copie de celle de la nef de Lincoln. Il est possible que la voûte du chœur de Saint-Hugues de Lincoln, la « voûte folle », comme on l’appelle, ait été reconstruite dans les années 1240 après l’effondrement de la tour en 1237 ou 1239. Cette voûte avait, probablement à partir d’un dessin ou d’un modèle antérieur peut-être réalisé par Geoffrey de Noyers, introduit le faîtage à tiercerons (la troisième nervure ou nervure non structurelle) et la voûte à arêtes triples (trois nervures convergeant vers un poteau du faîtage), dans la seule voûte asymétrique majeure d’une cathédrale gothique. La voûte de la nef de Lincoln et sa salle capitulaire introduisent de nouveaux éléments dans l’expression de l’architecture gothique anglaise.

    Le chapitre sur la période du style décoratif comprend des détails sur l’architecture de Wells, Lincoln, Salisbury, York, et Southwell. Cette période introduit des variations par rapport aux motifs du gothique primaire. Au milieu du XIIIe siècle, des motifs géométriques répétitifs ou réticulations apparaissent à Lincoln, à l’abbaye de Westminster, et à la cathédrale de Hereford, affichant l’écriture de modèles linéaires. La nef de l’abbaye de Westminster, commencée en 1253, allie des influences françaises à celles de Lincoln, avec une voûte à tiercerons. La cage d’escalier et la salle capitulaire de Wells, dont la construction a débuté en 1255, contiennent des éléments architecturaux de Lincoln - des fûts de Purbeck, un faîtage et des nervures transversales. Le chœur des Anges de Lincoln, dont la construction a débuté en 1256 par Simon Thirsk ou Richard de Stowe, combine la nef de Lincoln et le presbytère d’Ely, avec une utilisation accrue de détails architecturaux et sculpturaux, des arcatures et un remplage, apportant la transparence qui peut être considérée comme physique et conceptuelle ou phénoménale, entre l’intellect humain et l’esprit divin.

    La nef de la cathédrale de Salisbury contraste avec une voûte simple et des arcades très articulées. Sa salle capitulaire, construite entre 1263 et 1279, a été bâtie sur le modèle de celle de la cathédrale de Lincoln, avec seize nervures formant un cône au centre.

    L’architecture de la salle capitulaire de la cathédrale de York, entre 1275 et 1290, présente des écarts importants par rapport au style du gothique primaire. Elle comprend des auvents en surplomb et des corbeaux à feuillages pouvant être considérés comme pendants, un motif développé plus tard pendant la période perpendiculaire. La voûte de la salle capitulaire de York est un tierceron centralisé. Une lierne joint la clef de la voûte d’ogives au point de rencontre de deux tiercerons (la lierne est un segment d’une nervure non structurelle). Dans la cathédrale d’Exeter, la voûte de la chapelle de la Vierge montre l’influence de la cathédrale de Lincoln. L’évêque d’Exeter de l’époque, l’évêque Quivil, était présent à la cathédrale de Lincoln en 1280 pour la consécration du chœur des Anges. La profusion de tiercerons dans la voûte de la cathédrale d’Exeter suggère l’avènement de la voûte en éventail. Les voûtes de l’arrière-chœur à Exeter présentent une composition syncopée qui renvoie à celles de Canterbury et de Lincoln. Il est possible que les maçons d’Exeter aient travaillé à Lincoln. Les sculptures de la salle capitulaire de la cathédrale de Southwell, célébrées par Nikolaus Pevsner comme les « feuilles de Southwell », présentent les fusions les plus complètes de l’être humain et de la nature, ou de la géométrie et des formes organiques rencontrées dans l’architecture. La voûte de la salle capitulaire est un système centralisé de nervures d’arêtes en forme d’étoile, unissant l’extrémité de la lierne aux angles.

    Longue nef, vers 1093 - milieu du

    XII

    e siècle.

    Cathédrale de Durham.

    Nef, vue vers l’est, 1235-1245. Cathédrale de Lincoln.

    Le chapitre suivant, Le Gothique curvilinéaire, examine les détails architecturaux de Southwell, Exeter, York, Wells, Norwich, Bristol, Gloucester, de l’abbaye de Tewkesbury, d’Ely, St Mary Redcliffe, Beverley, St Mary Ottery, Chester et Worcester. La période du gothique curvilinéaire commence dans la dernière décennie du XIIIe siècle. La voûte de St Mary Undercroft dans la chapelle St Stephen du palais de Westminster, conçue par Michael ou Thomas de Canterbury, a créé un précédent important pour le développement de la voûte à liernes, un motif déterminant du gothique curvilinéaire et perpendiculaire. Une voûte à liernes dans le transept de St Mary Redcliffe à Bristol représente un nouveau niveau de détachement de la forme de la voûte par rapport à sa structure. Les voûtes dans la chapelle de la Vierge et des allées de l’arrière-chœur d’Exeter introduisent de nouvelles variantes, comme le font les élévations de la nef de York. La salle capitulaire de Wells combine le modèle du gothique primaire à des entrelacs curvilignes, conciliant des formes géométriques et organiques. Au tournant du siècle, les nervures saillantes qui apparaissent dans la cathédrale de Bristol peuvent être liées à des nervures minuscules qui reposent sur des ogives croisées dans le sépulcre oriental à Lincoln, et à des expériences dans le domaine des vues spatiales à Lincoln et à Canterbury. La voûte du chœur de Bristol est une voûte à liernes avec des faisceaux conoïdes ou en forme de cône, avec des nervures en voussoirs conoïdes, des tiercerons et des nervures de crête transversales, tels que développés depuis Lincoln. Les élévations du chœur à Exeter, entre 1300 et 1310, peuvent être considérées comme des variations du gothique décoratif des arcades de la nef de Lincoln, avec des treillages en maçonnerie.

    La voûte de la nef de Bristol, reconstruite au XIXe siècle, est une voûte à tiercerons. La nervure saillante apparaît de nouveau dans l’antichambre de la chapelle de Berkeley de la cathédrale de Bristol, conçue par William Joy en 1310. Les élévations de la nef à Worcester, à partir de 1320, sont basées sur celles de Lincoln. Le jubé de Lincoln, de la même époque, représente un exemple précoce de l’utilisation de l’arc en accolade et de la décoration sculptée associée au style curvilinéaire. Le jubé d’Exeter, conçu par Thomas Witney, intègre des arcs en accolade polylobés (décoration sur le bord des entrelacs) et à crochets (décoration foliée sur bord vertical), et une voûte à liernes. La voûte de la nef de l’abbaye de Tewkesbury combine les motifs liernes de St Mary Redcliffe avec les nervures épaisses d’Exeter pour créer un catéchisme de la voûte du cosmos, en tant que texture architecturale sous la forme d’une croisée d’ogives. Le jubé de la cathédrale de Southwell contient des nervures saillantes, des arcs en accolade, des pignons à crochets, et des fragments d’éléments d’expression architecturale qui produisent une architecture littéraire ou poétique.

    La chapelle de la Vierge de Wells, conçue par Thomas Witney, est une composition basée sur l’expression du gothique primaire anglais (colonnes campaniformes, nervures, tiercerons, liernes), avec une voûte en forme de dôme et des liernes formant une étoile à huit branches semblable à des motifs observés dans des illuminations d’alors, représentations de la voûte céleste. L’arrière-chœur voisin, construit par Joy William, contient des piliers fasciculés en marbre de Purbeck. L’arcade de la chapelle de la Vierge d’Ely, probablement conçue par John Ramsey, est composée d’arcs brisés, d’arcs lobés en accolade et de pignons à crochets dans le style curvilinéaire. La voûte de la chapelle de la Vierge d’Ely est une voûte à tiercerons avec des liernes formant des motifs en étoiles, résultant en une forme cristalline organique. La voûte du chœur d’Ely est une voûte à liernes étoilées, conçue comme celles de Lincoln et de St Mary Undercroft. La croisée du transept octogonale d’Ely, conçue par Alan de Walsingham et surmontée par une lanterne en bois conçue par William Hurley, est la composition la plus élaborée du style curvilinéaire, la création d’une progression géométrique et matérielle, du monde matériel vers le monde spirituel. La voûte du porche nord de St Mary Redcliffe est une voûte à tiercerons centralisée, prenant l’aspect d’une forme cristalline organique. Le transept situé sur le côté sud de la cathédrale de Gloucester, rénové

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