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En juin et juillet 1944, la Wehrmacht subit une énorme défaite en Biélorussie: les Soviétiques détruisent le groupe d’armées Centre au cours de l’opération Bagration. Du 12 au 27 juillet, une nouvelle opération (Lvov-Sandomir) étrille le groupe d’armées Nord-Ukraine, rejeté au-delà de la Vistule et sur le versant nord des Carpates. À l’issue de ces deux désastres qui coûtent plus d’un demi-million d’hommes à la Ostheer, le groupe d’armées Sud-Ukraine, commandé par le général Friessner, reste seul intact. Ses deux armées (6e et 8e), épaulées par les 3e et 4e armées roumaines défendent l’accès à la Roumanie. Le 20 août 1944, cependant, la foudre s’abat de nouveau: les deuxième et troisième Fronts ukrainiens déclenchent l’opération Jassy-Kichinev. Les deux armées roumaines sont percées et la 6e armée allemande entièrement détruite, laissant encore 150 000 tués et prisonniers sur le carreau. Mais le pire advient sur le plan politique.
L’Allemagne perd l’allié roumain
Dans l’espoir de sauver ce qui peut l’être encore, le 23 août, le roi Michel de Roumanie déclenche un coup d’État à Bucarest en lien avec l’armée et l’opposition. Le Conducator Antonescu est arrêté. À la radio, le roi annonce qu’un armistice est en cours de discussion avec les Alliés. Il demande à l’armée de cesser le combat contre les Soviétiques et de se consacrer dorénavant à la reprise des territoires volés par la Hongrie lors de l’arbitrage de Vienne. Ce sont douze divisions qui tombent dans l’escarcelle de l’Armée rouge et qui feront bonne figure une fois rééquipées en partie avec du matériel soviétique.
Sans véritable opposition, l’Armée rouge fonce vers le sud en longeant les Carpates. Bucarest est prise le 31 août. Tandis que le troisième Front d’Ukraine se rue vers la Bulgarie – qui se joindra à son tour à la coalition alliée – et s’en va faire sa jonction avec les partisans de Tito pour marcher sur Belgrade, le deuxième Front d’Ukraine reçoit la tâche difficile de s’emparer de la armée allemande et 1 armée hongroise) bien retranché. En revanche, au centre et au sud (en Transylvanie roumaine), il profite du ralliement des Roumains pour se porter à toute vitesse vers la plaine hongroise, prenant Timisoara et Arad à la mi-septembre.