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Au cœur de l’hiver 1945, la situation militaire du IIIe Reich est on ne peut plus critique. Les résultats de la contreoffensive des Ardennes sont loin des attentes grandioses d’Hitler, mais permettent de basculer une dernière fois vers l’Est les restes de la Panzerwaffe. Il est bien temps, car dès le 12 janvier débute la grande offensive hivernale Vistule-Oder qui conduit en quelques semaines l’Armée rouge à cinquante kilomètres de Berlin. Le «château de cartes» décrit par le général Guderian s’est effondré. Disputer chaque mètre de territoire allemand et détourner l’ennemi de la capitale devient une obsession, en s’appuyant sur des Festungen (voir encadré p. 129), des places fortes à tenir absolument. En Poméranie, en Hongrie, des tentatives de contre-attaque se succèdent, en vain. En mars et avril, c’est le groupe d’armées Centre du maréchal Schörner, refoulé de Pologne à travers la Silésie, qui va tenter à son tour de prendre de flanc des armées soviétiques. Avec un objectif aussi ambitieux que les moyens sont limités.
La bataille de Lauban n’est pas le fruit d’une longue préparation, mais d’une réaction de Guderian à la rapide progression du 1 Front d’Ukraine du maréchal Koniev en Silésie en février 1945. Alors que la de Breslau (aujourd’hui Wroclaw) est irrémédiablement débordée et isolée le 15 février et que les Soviétiques marchent à l’ouest vers Görlitz, autre ville clé, l’idée est de profiter de leur fatigue et de l’étirement de leurs lignes pour une contre-offensive en pince sur la ligne Görlitz-Löwenberg (aujourd’hui Lwowek-Slaski). Baptisée opération (« Chamois »), l’attaque vise autant à piéger et détruire la 3 armée blindée de la Garde du général Pavel Rybalko (6 et 7 corps de chars de la Garde, 9 corps mécanisé) qu’à préserver le nœud ferroviaire de Lauban (aujourd’hui Luban). Celui-ci servirait alors d’appui pour une offensive de dégagement de Breslau, permettant de reprendre pied