![f0009-01.jpg](https://article-imgs.scribdassets.com/4b73b4lhc0cpj4vu/images/fileJWUM1FPZ.jpg)
L'évolution du climat, le réchauffement sont une réalité. Comment la ressentez-vous sur le secteur de Pouilly-Fumé?
On n'a jamais fait d'aussi bons vins que ces quinze dernières années. Les stades de maturité sont aboutis. Les vins se goûtent bien jeunes, sans nuire au potentiel de garde. Ils iront loin. Mais c'est vrai, sur les millésimes 2019, 2020, 2022 et 2023, nous avons atteint la limite du cépage sauvignon. La vigne en monoculture et en monocépage n'est plus un modèle pour moi.
Comment mesurez-vous cette évolution?
La montée des degrés d'alcool, la baisse de l'acidité totale et la montée des pH. L'année 2018 fut le premier millésime solaire où les pH ont extrêmement monté par rapport à tout ce qu'on avait produit avant.
Quelles sont les alternatives?
Il y a deux voies possibles. Soit on commence à devenir interventionniste en cave en usant de moyens artificiels pour préserver l'équilibre du vin, l'acidification par exemple.
Et l'autre voie?
Soit on attaque le problème à sa source en faisant évoluer l'encépagement.
C'est ce que vous faites?
Oui, depuis plusieurs années. Nous complantons en petit meslier, au milieu des sauvignons. Présent avant le phylloxéra, ce cépage offre un intérêt certain face au réchauffement.
C'est une option radicale, non?
L'environnement évolue, nous aussi devons bouger, chercher, approfondir, rester ouverts à des méthodes différentes. Dans un environnement qui