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e 16 mars 2020, à 20 heures, le président de la République annonce l’entrée de la France en confinement, seul moyen de contrer la propagation du coronavirus. « Nous sommes en guerre », lance solennellement Emmanuel Macron. Pour Cédric Dugardin, la décision sonne comme un coup de massue de plus. Mais il se trouve déjà au front. A peine un mois auparavant, ce « dirigeant de crise » avait été nommé à la tête de Presstalis, le principal distributeur français de journaux et magazines, de nouveau en mauvaise posture, afin d’en assurer le redressement. A la veille de la mise sous cloche de l’Hexagone, il en a la conviction : dans quelques heures, il se rendra au tribunal de commerce de Paris pour déposer le bilan. Coup de théâtre, dans la soirée, il reçoit un appel pour le moins catégorique de Louis Margueritte, alors secrétaire général du comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). « C’est un secteur stratégique, vous ne déposez pas », lui intime son interlocuteur au bout du fil. « Je n’ai pas de quoi payer les sal aires, je n’ai pas le choix », répond Cédric Dugardin. « Je vous arrange ça d’ici à demain matin », promet en retour Louis Margueritte. Au lever du soleil, le patron reçoit un email lui signifiant que le Ciri accordait à Presstalis un