DEUX JEUNES POISSONS NAGENT et croisent le chemin d’un poisson plus âgé qui leur fait un signe de la tête et leur dit: “Salut, les garçons, l’eau est bonne aujourd’hui?” Les deux jeunes poissons nagent encore un moment, puis l’un regarde l’autre et fait: “Tu sais ce que c’est, toi, l’eau?” C’est par cette histoire que David Foster Wallace, l’auteur de L’Infinie Comédie, commença son discours donné en 2005 devant un parterre de jeunes diplômés dans une université américaine. L’eau, c’est évidemment tout ce qui nous entoure et que, par son omniprésence même, on finit par ne plus percevoir: l’affection de nos proches, le jour qui se lève, les “du coup” dans nos conversations ou pédaler à vélo…
Mais l’eau, ce pourrait aussi être la musique telle que nous la consommons aujourd’hui. Omniprésente à portée de clic, elle semble être devenue, comme l’avait prédit David Bowie – dès 1997! –, une “”. Au même titre que l’électricité, un forfait téléphonique ou l’eau du robinet, justement. On n’achète plus la musique, on la consomme quand on veut,