« Passe encore que les enfants grandissent à une vitesse aussi surréaliste que celle qui, le matin, nous conduit de 7 h 15 à 8 h 30 (ressenti : dix secondes). Passe Mais quid de cette étape de vie absolument inanticipée, qui nous fait un jour croiser notre ex-adorable poupon désormais poilu près du frigo nous interpellant de la plus étrange façon ? Alors certes, admettons que ce soit un peu relou (quoique ledit ex-poupon désormais poilu connaisse le chemin de la supérette), mais que diable vient faire là ce semblant nous désigner, nous, l’autrice des jours de l’ado qui nous fait face ? Las, depuis quelque temps, les et ont envahi le lexique des “jeunes” (et de Cyril Hanouna) plus sûrement que les punaises de lit nos terreurs urbaines. Mais ce tic de langage horripilant et pour le moins incongru nous donnant des envies d’abolition du wifi ne serait-il pas l’expression d’une affection pleine de pudeur ? En langage savant, on appelle ça un “mot hypocoristique”. Appeler ses amis c’est en effet leur signifier ni plus ni moins que les liens du coeur sont plus forts que ceux du sang (le vrai petit frère dudit ado, lui, étant paradoxalement le seul qui ne soit pas affublé de ce terme affable, mais passons). Francsmaçons, chrétiens, communautés de toutes sortes, l’expression de la fraternité exprime cet attachement que la retenue ou une forme de masculinité empêche parfois, comme le de la culture hip-hop dont est tiré ce qui nous occupe aujourd’hui devant notre frigo. De quoi se réjouir d’être haranguée de la sorte ? Ça se pourrait bien. Détends-toi, frère. »
Cette manie des ados d’appeler tout le monde “frère”
Feb 01, 2024
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits