On les appelle pudiquement « incivilités ». C’est le coup de poing reçu à la suite d’un accrochage en voiture, ou d’un mauvais regard. L’agression verbale d’un voisin ou le crachat doublé d’insultes d’un « dérangé » dans la rue. Ces violences faussement anodines ne font pas la une, mais leur répétition finit par dessiner une société de tension permanente.
Les premiers chiffres annuels de la délinquance pour 2023 qui viennent d’être publiés par le ministère de l’Intérieur l’attestent : en France, la quasi-totalité des indicateurs de violence sont en hausse. Ainsi le nombre de coups et blessures volontaires atteint le record de plus de 361 000 faits l’an passé. Soit une progression de 63 précise Beauvau au JDD. C’est-à-dire les infractions les plus graves, qui relèvent du tribunal correctionnel ou de la cour d’assises, et non la totalité des faits de violences. D’autant qu’il ne s’agit évidemment que des actes signalés aux autorités de police et transmis à la justice : de très nombreuses victimes ne portent pas plainte. , entame Alain Bauer, criminologue et auteur de (Fayard).