’ emparer de l’Égypte. En cette toute fin du XVIII siècle, le sphinx qu’est Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord se pourlèche les babines à l’idée que la France se lance à la conquête de l’antique patrie des Pharaons, une proie relativement facile. Le ministre des Relations extérieures du Directoire n’est pas le premier à lorgner cette contrée africaine en principe sous la tutelle de l’Empire ottoman. Le philosophe allemand Leibniz l’avait déjà suggéré à Louis XIV dans les années 1670 et l’idée flotte encore plus dans l’air depuis le succès rencontré par publiées par l’orientaliste traducteur du Coran Claude-Étienne Savary en du philosophe Constantin-François Chassebœuf de La Giraudais, alias Volney, paru la même année. Bref, l’Orient est à la mode et enflamme, outre l’imagination du « Diable boiteux», celle du général prodige qui a mis fin à la guerre en Europe et se perçoit Chausser les bottes d’Alexandre le Grand et de César, Bonaparte, à 28 ans, n’y pense pas seulement en se rasant, mais du matin au soir. C’est que le triple vainqueur de Lodi (mai 1796), Arcole (novembre 1796) et Rivoli (janvier 1797), devenu le militaire le plus populaire de la République après ses brillantes victoires contre les Autrichiens dans le nord de l’Italie, mais trop jeune pour entrer au Directoire et trop incertain de pouvoir réussir un coup d’État, cherche un nouveau champ de bataille où conforter sa légende naissante à peu de frais et ne pas se faire oublier sachant que la gloire est éphémère.
DOSSIR Campagne d’Égypte : sous les canons, la science !
Oct 11, 2023
3 minutes
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