Qui a dit que je n’avais tué personne ? » Les personnages de la série Succession le savent, il leur est recommandé de ne pas avoir les mains propres. Chez les impétrants qui s’engagent sans retard dans la course pour 2027, il est interdit d’avoir la main qui tremble. Pour Emmanuel Macron, il est urgent de ne pas rester les bras croisés face à ces candidats déjà sur le pied de guerre. Opération survie : « Il lui faut surmonter l’inquiétude qu’il ne peut pas ne pas avoir, et on voit bien que ça le travaille », relève un ministre parmi ses fidèles. « Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement », disait La Rochefoucauld.
A défaut de casser le sablier qui l’entraîne vers sa propre fin, le président entend jouer les marionnettistes. Choisir un prétendant ? Surtout pas : le calendrier est long, il considère que « sa » présidentielle de 2017 s’est jouée un an avant. Il s’agit d’autre chose, de rester seul au-dessus du lot. Alors il tacle l’un et pousse l’autre, encourage le troisième et calme le quatrième. Officiellement, le président n’est pas choqué que « les ambitions s’expriment dans la majorité, c’est plutôt une chance qu’il y en ait quatre ou cinq dont on se dit qu’ils pourraient être légitimes ». « C’est pléthore », ajoute ce proche conseiller. Et c’est le mot clef : pléthore, c’est personne. Car ce qu’il veut surtout, explique un intime, c’est « éviter que quelqu’un cannibalise le débat public » – quelqu’un d’autre que lui, cela va sans dire. Emmanuel Macron l’a avoué devant les chefs de parti, le 30 août à Saint-Denis : « La politique, c’est du rapport de force. Un élu qui ne peut pas se représenter perd