«Je ne sais pas ce qu’on fera quand on n’aura plus cette maison » : à la Lanterne, Emmanuel Macron discute avec Nicolas Sarkozy, le 24 septembre 2023. L’homme pense déjà à sa vie d’après, il la redoute, le président cherche les moyens de donner du temps au temps. Mieux, il voudrait retrouver l’enthousiasme d’antan, la dynamique des débuts. « La jeunesse est le seul bien qui vaille » : comment éviter que son mandat ressemble au portrait de Dorian Gray ? Comment échapper à une fin peu glorieuse, lui qui ne rêve que d’épopée ? Déjà les compagnons de la première heure s’éloignent, à cause de la déception, à cause de la mort, à cause des deux. En décembre, avec la loi Immigration, l’arc macroniste s’est tendu au point d’être près de se rompre. Il y a péril en la demeure.
De la Lanterne, le pavillon de chasse où il a passé le réveillon du 31 décembre et le week-end précédant la bascule de son second quinquennat, a donc jailli la lumière : à Matignon est propulsé Gabriel Attal, dont l’identité est d’abord un nombre, 34 ans. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne sort pas de l’ombre.