9 communes en Guadeloupe, 13 en Martinique, 41 en Bretagne, 31 en Nouvelle-Aquitaine, 16 en Normandie, 2 en Paca, 2 dans la Somme, 3 en Occitanie, 6 en Pays de la Loire et 3 en Guyane… La liste des communes classées comme prioritaires à cause de leur vulnérabilité face à l’érosion et la montée des eaux, publiée par le gouvernement en avril 2022, en rassemble au total 126. Le recul du trait de côte – la limite entre la terre et le point le plus haut que peut atteindre la mer – touche 650 km du littoral français et se situe dans une moyenne de 50 cm perdus par an. Pour certaines petites villes littorales, c’est même au-delà. Dans un rapport d’observations sur la gestion du trait de côte, paru le 3 juillet 2023, la chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine fait état d’un “recul du trait de côte en moyenne de 50 cm à 1 m par an” sur la communauté d’agglomération du Pays basque et la commune de Bidart, avec des risques de submersion marine qui affectent dès à présent 40 % de la population du territoire.
Certains événements ont marqué les esprits, comme la tempête Xynthia, en février 2010, qui s’est abattue sur les départements de la Vendée et de la Charente-Maritime faisant, pour, explique Nicolas Bécu, directeur de recherche au CNRS au sein du laboratoire Littoral environnement et sociétés (Lienss). Après avoir testé une version pilote du jeu, codéveloppée pendant un an et demi par les chercheurs et la communauté de communes de l’île d’Oléron et du Pays Marennes Oléron, LittoSim est présenté dans douze ateliers à travers l’Hexagone, entre 2018 et 2022. Élus et agents techniques des collectivités territoriales se livrent, par petits groupes, à une anticipation et à une gestion de leurs risques littoraux. Digues, relocalisations, solutions fondées sur la nature… Chaque scénario peut être envisagé avec parfois des surprises : la digue construite protège bien sa propre commune d’une houle tempétueuse, mais a facilité la submersion de la ville voisine en détournant le flux. D’où l’importance d’un travail collaboratif. Le jeu pousse le réalisme jusqu’à intégrer le volet économique et prendre en compte les lenteurs administratives : , explique Nicolas Bécu.