Un siècle leur a suffi pour conquérir l’empire le plus vaste que l’Histoire précoloniale ait jamais connu (voir encadré p. 18). Entre 1189, année où les chefs de clans mongols reconnaissent Temujin comme chef suprême, et 1287, quand son petit-fils Kubilaï devient suzerain des royaumes birmans, les Mongols se sont emparés des territoires qui s’étendent d’ouest en est des Carpates à la Corée et, du nord au sud, de la Sibérie à la Birmanie. Le domaine inclut la Chine, l’Asie centrale, l’Iran, l’Irak, la Syrie, l’Anatolie, le Caucase, l’Ukraine, la Russie, la Pologne, la Hongrie… Mais pas l’Europe de l’Ouest, l’Inde, l’Égypte, le Japon, le Viêtnam et l’Indonésie. Pourquoi se sont-ils arrêtés ? Dans les deux premiers cas, parce qu’ils ont renoncé d’eux-mêmes. Dans les quatre derniers, parce qu’ils ont échoué.
1209-1227
Gengis Khan, de Chine en Russie
La première phase de la constitution de l’empire voit Temujin, khan (chef) des Mongols, rallier par la guerre, les mariages ou les alliances les peuples nomades voisins des Mongols : Naïmans, Kirghizes, Keraits, Merkits, Tatars, Ouïghours… En 1206, l’assemblée des chefs de tous les clans () proclame Temujin « khan universel » – , en mongol. Et c’est sous ce titre qu’il restera dans l’histoire. Gengis Khan