En mars 1944, la péninsule du Cotentin et la côte normande sont encore faiblement défendues. Le 6 juin 1944, la situation sera différente car, en mai, le haut commandement allemand aura déployé des moyens supplémentaires dans la zone. La plupart des historiens du Débarquement – parmi lesquels Chester Wilmot, Max Hastings et Stephen Ambrose – ont expliqué ce renforcement de dernière minute par l’insistance personnelle d’Hitler. Ce qui est avéré. Mais ils ont attribué à cette insistance une origine à laquelle R. J. Lahey, historien canadien, s’oppose dans un article paru dans le Journal of Military History1: l’intuition du Führer. En réalité, suggère-t-il, Hitler s’est focalisé sur la Normandie car en avril 1944, la Luftwaffe lui a apporté des preuves tangibles des intentions alliées.
Un secret de polichinelle
C’est sur elles que, de manière très rationnelle, il a fondé ses conclusions. Si cette thèse n’a trouvé que peu d’écho dans l’historiographie anglo-saxonne, c’est parce que celle-ci Bref, les Allemands n’auraient rien su, en partie du fait de l’impuissance ou de l’incompétence de la Luftwaffe.