Le 25juin 1950, l’armée de la république populaire démocratique de Corée (du Nord) franchit le 38e parallèle et envahit la république de Corée (du Sud). Les dirigeants communistes sont alors persuadés que les États-Unis n’interviendront pas. Erreur. Le président Harry Truman persuade les Nations unies d’organiser une opération militaire de rétorsion – sous direction américaine. Dans l’immédiat, ce sont toutefois les forces nord-coréennes qui ont le dessus contre la faible armée du Sud mais aussi contre les forces américaines qui débarquent depuis le Japon. La 8e armée, qui regroupe les forces terrestres des Nations unies, est très vite bloquée dans une poche autour de Busan à l’extrême sud-ouest du pays. Pendant plusieurs semaines, le spectre d’un rembarquement catastrophique est dans tous les esprits. Mais le général Douglas MacArthur, qui commande toutes les forces alliées, a trouvé une solution.
Natif de l’Arkansas et major de promotion à West Point en 1903, Douglas MacArthur (1880-1964) révèle des talents exceptionnels pendant la Grande Guerre qui lui valent de grimper rapidement jusqu’au poste de chef d’état-major de l’US Army de 1930 à 1937. En retraite aux Philippines, il est rappelé en 1941 à la tête des forces américaines d’Extrême-Orient. En dépit d’une médiocre défense de l’archipel (voir p. 74), il se voit confier, grâce à son statut de héros, la grande offensive qui part de Nouvelle-Guinée vers les Philippines. Après avoir reçu la reddition nippone le 2 septembre 1945, il dirige en vice-roi le Japon occupé puis commande les troupes de l’ONU en Corée. Battu par les Chinois fin 1950, il est limogé le 11 avril 1951 par Truman et meurt en 1964 (voir aussi G&H n o 33, p. 49).
Une somme de problèmes pour une idée géniale
Cette solution apparaît très tôt, quatre jours seulement après le début de la guerre, lorsque MacArthur visite la région de Séoul. Le vieux général (70 ans) comprend que les forces nord-coréennes vont s’enfoncer profondément vers le sud et que la grande majorité de leur logistique empruntera le nœud routier et ferroviaire de Séoul. S’emparer de cette métropole les isolerait donc d’un coup. Mais cette saisie ne peut passer que par un débarquement dans le port d’Incheon,