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AUX PORTES DE L’EUROPE. HISTOIRE DE L’UKRAINE SERHII PLOKHY
Gallimard, 550 p., 32 €
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Depuis l’agression russe de 2022, il se publie beaucoup sur l’histoire de l’Ukraine. Cet ouvrage est dû au directeur de la chaire d’histoire de l’Ukraine à l’université d’Harvard. Né en Russie de parents ukrainiens, Plokhy a vécu de très près la fin de l’URSS et les premiers pas de l’Ukraine indépendante avant d’émigrer au Canada. Son approche de l’Ukraine comme « zone de contact » entre empires et cultures n’est pas nouvelle, de même que l’attention portée aux questions religieuses. Plus neuve à mes yeux est l’analyse des différences et des fractures historiques, géographiques et culturelles à l’intérieur même du pays. Au lecteur français apparaît ainsi la spécificité du Donbass, de l’Ukraine Sloboda (région de Kharkov), de ce que les idéologues du Kremlin appellent la « Nouvelle Russie » (zone des steppes au nord de la Crimée), de la Crimée, la Volhynie, la Podolie, la Galicie, la Bucovine et la Transcarpatie. L’autre intérêt de l’ouvrage est la minutie de l’analyse des années 1986-2020, qui voit l’Ukraine se débattre à l’ombre du géant russe pour exister en tant que nation. Pour une vision juste de la guerre actuelle, impossible d’ignorer quand et pourquoi, à trois reprises (1990, 2004 et 2013-2014), Maïdan (« place » en ukrainien) est devenue l’épicentre de révolutions qui ont remis l’Ukraine sur les rails d’un destin différent de celui de la Russie. L’analyse de
