C’est un appel qui a changé le cours de leur vie et pourrait changer la fin de la nôtre. Ce soir de novembre, quand un numéro inconnu s’est affiché sur son téléphone, Véronique a pensé rembarrer un énième démarcheur. Le ton sérieux l’a contrainte à tendre l’oreille. Elle a attendu un e-mail de confirmation avant d’y croire : elle venait d’être tirée au sort, avec 184 Françaises et Français, pour constituer la convention citoyenne sur la fin de vie voulue par Emmanuel Macron. Véronique a plongé dans un marathon qui a débuté le 9 décembre et s’achève ce dimanche. Ou plutôt « une aventure humaine », confie cette assistante administrative de 52 ans en Gironde. Une « petite France » de M. et Mme Tout-le-Monde, composée par l’institut Harris Interactive afin de représenter la diversité de notre société, confrontée à une question bien plus grande qu’eux posée par la Première ministre, Élisabeth Borne : « Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »
L’objectif était d’éclairer le législateur. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) venait d’entrouvrir la porte à un accès à l’aide active à mourir, sous conditions strictes.qui l’a emporté, à en croire Jean, 72 ans, enseignant retraité venu d’un village de Dordogne. Vincent, 42 ans, conseiller en gestion de patrimoine dans les Pyrénées-Orientales, y a vu Véronique, elle, a pensé à sa voisine de 30 ans, atteinte de la maladie de Charcot et partie en Suisse pour bénéficier d’un suicide assisté. Sans position sur l’euthanasie, mais avec cet avis :