Face à l’alliance de circonstance entre Boko Haram et Daech, la meilleure armée du Sahel contre-attaque
Premier acte de la reconquête du terrain : renforcer ses positions à partir de camps retranchés
Mahamat Déby était un général respecté de ses troupes, il doit désormais apprendre à être un bon président
De notre envoyée spéciale au Tchad Manon Quérouil-Bruneel
Niché sur un îlot de quelques kilomètres carrés dans les méandres du lac Tchad, à une heure de vol de Ndjamena, le campement militaire de Bouka-Toulorom apparaît à travers le hublot de l’antique Mi-17 de l’armée tchadienne. Vues du ciel, les tentes camouflées semblent dévorées par l’immensité marécageuse. L’hélicoptère ne traîne pas : pales tournantes, il largue passagers et ravitaillement avant de s’arracher lourdement dans un tourbillon de poussière.
Recroquevillés derrière leurs mitrailleuses dans des tranchées sablonneuses, les soldats réajustent leurs chèches. D’autres, arme à la main, font cercle autour des officiers massés à l’ombre d’un acacia rescapé. La brousse a été brûlée sur 200 mètres pour détecter toute tentative d’infiltration.
Assis sur son lit de camp orné d’un épais tapis, le général Djouma Youssouf Mahamat Itno offre avec flegme des dattes et des rations de l’armée française. « Les bandits sont arrivés par là, explique-t-il en pointant une direction à l’ouest. Ils étaient une bonne centaine. Une