La République démocratique du Congo est le réservoir mondial de coltan, indispensable à nos portables. Une richesse convoitée par le Rwanda voisin et les milices qui lui sont alliées. Plongée au cœur de cette zone à haut risque
À partir de 14 ans, ils passent leurs journées dans la pénombre et la poussière. Si le minerai affleure, il faut progressivement creuser pour suivre les meilleurs filons. L’extraction du coltan, lequel finira dans les objets les plus high-tech de la planète, relève de techniques rudimentaires. À midi, l’équipe remonte avaler un plat de pommes de terre et de haricots verts. Puis redescend en chantant. Fin du travail vers 17 heures. Le soleil se couche une heure après. D’autres ténèbres commencent, encore plus périlleuses.
Sans équipement, ils descendent à trente dans les entrailles du précieux sous-sol
À Rubaya, la pauvreté et l’avidité le disputent à l’agressivité des armes
Fuyant leurs villages, capturées, violées, les femmes sont les premières victimes des miliciens
Une nature comblée de soleil et de pluie, mais où le malheur se récolte à l’excès. Ici, les femmes vivent sous le coup d’une triple malédiction. Pour fuir la guerre, elles se sont réfugiées dans des camps de fortune. Le manque de distribution alimentaire les oblige pourtant à retourner dans les champs pour nourrir leur famille. Sur la route, elles se retrouvent à la merci des soldats et des miliciens, qui font régner la terreur. En 2018 déjà, le gynécologue congolais Denis Mukwege recevait le prix Nobel de la paix pour son combat en faveur des victimes de viol. Mais le martyre continue. Il dure depuis un quart de siècle.
La région