près avoir obtenu l’autorisation de transit des autorités locales, un commissaire spécial venu de Milan ou Bruxelles repère les endroits propices au bivouac, en principe dans un village ou près » chargé d’obtenir localement les vivres pour x milliers de bouches plus le fourrage des animaux. Le tarif tient compte du bénéfice de l’ qui peut, dans certains cas, toucher une avance de fonds du commissaire. Sinon, c’est de sa poche qu’il paie les paysans locaux et les prestataires de services (bois pour les ponts, pontons flottants, charrettes, animaux supplémentaires, etc.). À l’arrivée à l’étape, chaque capitaine de compagnie va toucher les vivres pour ses hommes en échange d’un reçu. Pour l’ c’est un effroyable casse-tête. Le règlement stipule en effet que pour un soldat type – 30 ans, 1,60 m et 70 kg – il faut chaque jour de la viande de vache (226 g), un morceau de morue séchée (115 g), du pain de munition – mélange de blé et de seigle – (690 g), du vin (1 litre), de l’ail, des fèves ou des pois chiches, des légumes pour lutter contre le scorbut. Ce qui vaut 3 000 calories. À quoi s’ajoutent 20 kg de fourrage et de grain pour chaque animal. Soit à chaque étape, par tranche de 1 000 « bouches » et 200 bêtes, près de 7 tonnes de comestibles ; et ce, dans un monde toujours à la limite de la survie et avec un Trésor royal toujours au bord de la banqueroute. Et il faut ajouter la contrainte de l’eau – 2 l par homme et par jour, 30 pour les bêtes – qui oblige à tortiller l’itinéraire de source en source.
LE CASSE-TÊTE DU RAVITAILLEMENT
Dec 14, 2022
1 minute
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