La Revue du Vin de France

2005-1989, la grande dégustation

2005, une année majeure

Voici un millésime complet, bénéficiant à la fois d'une forte constitution (concentration naturelle du raisin), d'une maturité aboutie et d'une appréciable tension acide (même si les températures estivales sont légèrement au-dessus de la moyenne, la fraîcheur des nuits à partir du mois d'août a préservé à la fois l'acidité et la fraîcheur aromatique). Si, à la dégustation, on note des excès d'enthousiasme dans l'extraction et dans l'élevage, 2005 confirme son statut de grand millésime. Les stars du plateau, autour de l'église de Pomerol, montrent une belle homogénéité, ils tiendront leurs promesses mais doivent encore être attendus.

96/100

CHÂTEAU L'ÉVANGILE

Pomerol

Longue vie à cet étalon piaffant! Il livre pour l'heure lentement, comme à regret, comme un teaser, des notes raffinées d'humus, de cèpe frais, de cacao, de cèdre, d'épices… Cette palette complète et racée, qui dans dix ans sera flamboyante, est portée par la formidable densité du grain tannique, jamais accrocheur, ainsi que par une belle vigueur acide. 271 €

95/100

CHÂTEAU SAINT-PIERRE

Pomerol

La robe est dense, sereine, sans évolution apparente; l'expression riche, intense, pleine et large au nez comme en bouche. Le fruit possède le confit balsamique de la grande maturité, support d'un attirant panorama d'épices douces. La race de la structure éclaire la bouche, complète, riche et fraîche, qui rentre dans un long plateau de maturité, signalé par une pointe truffée naissante. 74 €

94/100

CHÂTEAU TROTANOY

Pomerol

Comme souvent avec Trotanoy dans sa jeunesse (car ce vin est encore manifestement dans sa jeunesse), on admire davantage la carrure que l'on éprouve un réel plaisir. Malgré des reflets brunorangé, la robe est très dense. L'expression est celle d'une haute maturité, avec un fruit mentholé, épicé, balsamique aux accents presque figués. La puissance de la structure impressionne, le velouté solaire de la chair aussi. Il y a quelque chose d'intimidant dans ce pomerol majuscule. L'admiration que le vin suscite ne dissipe pas totalement l'interrogation face à un fruit qui pourrait être plus éclatant et une perception de l'alcool qui tend à dominer la finale. Qui vivra verra… 260 €

La haute maturité du merlot est parfaitement gérée dans ce Grand Ormeau 2005.

94/100

CHÂTEAU LA FLEUR-PÉTRUS

Pomerol

Certes, le vin ne possède pas la densité de son frère d'écurie Trotanoy, il y a une petite minceur en milieu de bouche — « On a mis une cuve que l'on n'aurait pas dû mettre », concède Édouard Moueix—, mais il manifeste un charme et une distinction de très haut vol. Son caractère est délicat, réservé, l'élégance prime sur la puissance. Le corps possède néanmoins un caractère persuasif, élancé, qui met en exergue la fraîcheur et la finesse aromatique, ce qui n'empêche pas un petit débord chaleureux en finale du merlot ultra-dominant (90 %).

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