Savoir attendre, savoir boire… La disparition de la culture des vins parvenus à maturité est-elle générale, inéluctable? Telle était l'interrogation principale du hors-série de La RVF n° 41 (novembre 2021). En tentant d'y répondre, nous en avons bien entendu profité pour célébrer la grandeur des bordeaux que l'on a su ne pas ouvrir trop vite. Cette dégustation fait écho à ce propos, nous espérons qu'elle vous poussera à rechercher ces vins ayant atteint la majorité, pas forcément plus coûteux que les derniers millésimes.
Même chez les propriétaires souligne Vincent Priou, l'expérimenté directeur des châteaux Beauregard et Petit-Village. Cette frilosité s'explique aussi peut-être par la volatilité du style. Celui des millésimes d'il y a quelques années n'est peutêtre pas — n'est peut-être plus — celui qu'attend le marché, ni celui du consultant le plus en cour, celui dont on vient de s'attacher les services… L'évolution stylistique de certains crus, ou une ambition révisée à la hausse, font que certains rechignent à montrer des millésimes autres que les plus récents. Que les domaines qui ont accepté de participer à cette dégustation soient donc chaleureusement remerciés.