Séduisants et charnels, les vins des Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône-Villages ont le vent en poupe. Un succès qui ne se dément pas et qui se traduit par une belle harmonie dans le vignoble. Ici, la vigne, l'olivier, la lavande, les arbres fruitiers et les chênes truffiers se sont toujours côtoyés, formant un écosystème équilibré, un biotope particulièrement bénéfique à la vigne en ces temps de réchauffement climatique. François Pinault) dans le magnifique secteur de Montbrisonsur-Lez, l'un de ses voisins s'était présenté à son domaine de Fontbonau en lui demandant s'il pouvait entraîner son jeune chien à chercher des truffes sur ses terres. Jérôme l'y autorisa à la seule condition que sa chef de cave l'accompagne. Le voisin se résigna. Ils revinrent avec un panier rempli de truffes. Notre vigneron fut épaté par la connaissance intime que son voisin avait de ce terroir d'une richesse jusque-là ignorée. Jérôme Malet lui proposa de devenir son caveur attitré et entreprit de réorienter son vignoble vers la polyculture en plantant, entre autres, des chênes truffiers.
Parmi les vignerons convaincus par la polyculture et ses vertus, Jérôme Malet, du domaine de Fontbonau, est l'un de ces citadins qui ont choisi d'élire domicile dans cette magnifique Vallée du Rhône, misant sur le fort potentiel de son vignoble et la qualité de ses vins. Jérôme Malet n'est pas pour autant un néo-vigneron, car, outre ses activités professionnelles à Paris, il a longtemps dirigé le domaine familial SardaMalet dans le Roussillon, avant de quitter cette région pour se recentrer sur le Rhône. À peine installé en 2008 (associé jusqu'à peu avec Frédéric Engerer, directeur des vignobles de
JEUNES VIGNERONS
Autre exemple qui illustre le dynamisme des Côtes-du-Rhône, le tout nouveau domaine La Fille des Vignes créé en 2019 par Aurélie Tailleux. Après une longue expérience à Paris comme ingénieur dans l'agro-alimentaire chez Nestlé, la jeune femme éprouve le besoin de revenir sur ses terres rhodaniennes pour y devenir vigneronne. Ses parents, des viticulteurs livrant leurs raisins à la cave coopérative à un prix modeste, ont tenté de l'en dissuader. Rien n'y a fait.
Aurélie Tailleux appartient à cette jeune génération pour laquelle l'agriculture biologique est une évidence afin d'élaborer des vins de qualité, à l'instar du très beau rouge qu'elle nous a présenté. Même si aujourd'hui une part importante de sa production reste destinée à la cave coopérative, elle entend développer avec talent une gamme de vins personnels et prometteurs.
À Courthézon, la famille Vacheron, connue pour son châteauneuf-du-pape qu'elle élabore au Clos du Caillou, vinifie pas moins de 75 % de sa production en Côtes-du-Rhône. C'est un vin qu'elle prend très au sérieux, le valorisant à merveille, notamment dans sa cuvée Les Quartz. Elle a agrandi son vignoble en achetant le domaine de Panisse avec, entre autres, cinq hectares de Côtes-duRhône dans le secteur de Sérignan-du-Comtat. Sa magnifique cuvée Le Mazet est élaborée dans le même esprit que les vins du Clos du Caillou, mais avec un profil distinct en matière d'expressions aromatique