INQUANTE-CINQ ANS. Plus d’un demi-siècle que Gérard Manset œuvre en marge de la chanson d’ici, et que sa rareté médiatique a accouché d’un véritable mythe. Chanteur longtemps sans visage, écrivain rigoureux, peintre pudique, artiste bourlingueur fuyant showbiz et médias comme la peste, le troubadour clodoaldien a pourtant publié plus d’une vingtaine d’albums sans pareils. Une œuvre au noir singulière, unique, odes incantatoires à la douleur d’un monde qui se délite, constats d’un éden perdu où poignent nostalgie de l’enfance et compassion pour la souffrance des hommes. D’“Animal on est mal”, premier bestiaire soixante-huitard, à la récente épopée navale d’, en passant par les historiques collaborations bashungiennes, autant d’étapes scandées de chefs-d’œuvre comme , , , ou concoctés dans le secret de son atelier par un crustacé solitaire, rétif et tatillon. Justement, le dernier album de notre pèlerin voyageur s’intitule , et non, rien à voir avec Tintin. Un disque hypnotique et ambitieux, qui renoue avec les plus belles pages d’un Manset lyrique et poétique, plus que jamais détaché des contingences du tout-venant chantant. Prétexte à rencontrer l’animal, sans écailles mais toujours sans
“Je me suis toujours tenu à l’écart de ce qui était politique et populaire.”
Oct 25, 2022
6 minutes
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