Elle incarna, dans une Allemagne détruite, l’histoire recommencée de l’opéra et la modernité du Nouveau Bayreuth: voix inclassable, sorcière des couleurs et du mot, tragédienne hors norme, phénix au-delà de Wagner.
hante, ma sœur. Sais-tu ce qu’il adviendra? » En août 1951, au seuil du premier à Bayreuth depuis l’effondrement du Reich, la Norne prophétesse à qui s’adressent ces paroles, et par qui le fil se rompt, était Martha Mödl. À près de quarante ans, elle venait d’inaugurer le festival en médusant le public où sa présence hardie, animale, irradiait la conception révolutionnaire de Wieland Wagner.