Le bio est-il vraiment meilleur pour la santé ?
Un jour, il faudra peut-être se contenter d’avaler des graines pour être sûr de se nourrir sainement. Une étude américaine comparant les habitudes alimentaires de 160 000 personnes, et leur impact sur la mortalité, suggère que les résidus de pesticides pourraient annuler le bénéfice sur la santé des fruits et légumes. Ces travaux, publiés en janvier dans la revue Environment International et réalisés par une équipe de chercheurs des départements de nutrition, d’épidémiologie et de santé environnementale de l’université Harvard (Etats-Unis), sont parmi les premiers à se focaliser sur les effets de la consom mation de végétaux présentant des résidus de pesticides. Pour être en bonne santé, faut-il pour autant que tous les produits de notre Caddie soient bio ?
La réponse est complexe, en plus d’être polluée par qui a évoqué le premier l’étude de Harvard, et contestant ses résultats, ainsi que la polémique qui a suivi sur les réseaux sociaux, constituent un parfait exemple de ces tensions. Les défenseurs de l’agriculture conventionnelle hésitent rarement à accuser les études n’allant pas dans leur sens de souffrir de biais majeurs, d’être financées par des lobbys ou d’être produites par des scientifiques trop engagés. Les défenseurs de l’agriculture biologique leur retournent bien volontiers ces arguments. Fina lement, les résultats scientifiques sont souvent noyés dans un débat politique. Peu surprenant puis que soutenir des thèses susceptibles de modifier une stratégie agricole est, par essence, politique, avec d’importants enjeux économiques à la clef. Si la science ne permet pas encore de trancher ces interrogations, elle pose des repères pour tenter d’y voir plus clair.
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