Quand la douleur S’INSTALLE
Contrairement à la douleur « normale », utile et protectrice, la douleur chronique n’a pas cette fonction d’alarme. La maladie ou le trouble qui sont à l’origine de cette douleur sont normalement guéris, les examens d’imagerie ne décèlent aucune nouvelle lésion et pourtant la douleur persiste. Lombalgies, tendinite, migraine, maladies gynécologiques (endométriose), maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), chimiothérapie, AVC ou diabète peuvent ainsi provoquer des douleurs persistantes ou récurrentes qui ont également, entraîne entre autres des douleurs diffuses dans tout le corps, sans que celui-ci soit pour autant malade. Il peut aussi s’agir de séquelles d’un traumatisme ou d’une intervention chirurgicale (hernie discale, par exemple), excitant en permanence les terminaisons nerveuses. Comme si le corps avait une mémoire. La douleur, comme le stress post-traumatique, imprime des traces indélébiles au niveau cellulaire (via des neuromédiateurs) et c’est cette mémorisation qui contribue à modifier l’excitabilité des neurones. La cause de ces douleurs reste assez mystérieuse. Selon les travaux les plus récents, nombre de ces douleurs sont probablement liées à des défaillances des mécanismes de modulation et de régulation de la douleur. explique le Dr Bouhassira. Il ne s’agit donc pas de « maladies imaginaires ». D’ailleurs, des examens d’imagerie (IRM fonctionnelle) démontrent que chez les personnes atteintes de douleur chronique, la structure de certaines régions du cerveau est modifiée, tout comme les connexions entre ces régions. Heureusement, ces modifications sont réversibles.
