Le 21 juin 1941, l’aviation rouge déploie 7133 appareils dans les districts militaires frontaliers des États de l’Axe et de la Finlande, plus 1339 bombardiers à long rayon d’action dépendant d’une structure à part (voir encadré p. 28). Elle garde en outre dans ses parcs une réserve de 11000 avions. En face, les trois Luftflotten alignent 3664 appareils, dont 3032 opérationnels – moins que contre la France en 1940. Le rapport des forces est de 2,3 contre 1 (hors réserve), de 6 contre 1 pour la chasse. Et l’incroyable – en réalité très prévisible – se produit…
Le 22 juin, entre 2h45 et 3 heures, 1 766 bombardiers accompagnés par 506 chasseurs attaquent simultanément 31 aérodromes soviétiques. Les avions rouges sont parqués aile contre aile, sans camouflage, souvent sans DCA. Faute de radar, aucun préavis n’est donné. C’est un massacre inouï: au soir, 1811 appareils ont été détruits, dont 1489 au sol, transformés en passoires par les bombes antipersonnel SD 2 et SD 10. Les attaques sont répétées les jours suivants. Les chasseurs soviétiques parviennent à s’envoler mais, évoluant trop bas, ils sont abattus par la Flak et les Bf 109 en maraude. Quant aux bombardiers Tupolev SB-2 et Iliouchine DB-3, ils s’envolent en formations denses mais sans savoir quoi attaquer, en plein jour, sans protection de chasse. Le résultat est terrifiant: le 12 juillet, la VVS a perdu 6857 machines (contre 550 à la Luftwaffe), presque 100 % de son ordre de bataille initial! La Luftwaffe vient de remporter la plus impressionnante victoire aérienne de l’histoire: elle a conquis la maîtrise du ciel et se consacre dès lors à appuyer les divisions Panzer et à interdire tout mouvement organisé aux forces soviétiques.
Les pigeons d’argile de Staline
De ce coup initial, la VVS se remet avec d’autant plus de
