Comme une évidence
Marie décacheta l’enveloppe et sortit le billet de spectacle que son frère avait glissé à l’intérieur. La veille, Vincent avait laissé un message sur son répondeur. Il avait, sur un coup de tête, décidé de partir en week-end avec sa femme et tous deux seraient absents pour la première de L’Orfeo.
Il proposait donc à sa sœur de profiter de leurs abonnements. Une chose, toutefois, chiffonnait Marie. Elle renversa l’enveloppe pour vérifier que celle-ci était bien vide. Vincent aura oublié, pensa-t-elle sur le coup. Elle attendit le soir pour téléphoner à son frère et le remercier de son attention.
– J’étais un peu surprise de ne trouver qu’un billet, lui dit Marie. – J’ai donné le second à un très bon ami à moi, expliqua Vincent. C’est quelqu’un que je connais depuis de longues années, un passionné d’art. Par la force des choses, vous devriez vous trouver assis côte à côte. – Ah, très bien…, répondit Marie, sans trop savoir si elle devait s’en réjouir. En réalité, elle était heureuse de pouvoir sortir de chez elle et de côtoyer du monde.
Depuis qu’elle avait monté sa société, le travail l’accaparait et les sorties entre amis se faisaient rares. Elle, d’habitude si coquette, n’avait plus guère l’occasion de porter ses jolies robes ni d’ouvrir ses palettes de maquillage.
Alors ce soir, c’était l’occasion de sortir le grand jeu ! Autrefois, la séduction était comme une seconde nature pour elle. Aussi, elle était bien décidée à user de son charme auprès de celui que son frère avait placé sur son chemin.
Peu après 19 heures, Marie chaussa ses escarpins rouges et enfila son manteau. Elle attrapa ses clés sur la tablette avant de tirer la porte. Devant l’opéra, un défilé de voitures déversaient leurs passagers élégamment vêtus puis repartaient à la recherche d’une place libre. Marie se félicitait
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