u sud de Nashville, sur cette 8th Avenue qui l’en éloigne inexorablement, l’Easy Eye Sound Studio ne paie pas de mine, tel un entrepôt impossible à distinguer d’un autre entrepôt, plus bunker que centre d’accueil “à bras ouvert” des curieux. Dan Auerbach en a constitué son antre, sa tanière serait-on tenté d’ajouter, il y a maintenant une dizaine d’années. Un endroit à lui, où il vient tous les jours, bosse tous les jours, les mains sans cesse dans le cambouis. Un repère donc, mais qu’il perçoit également comme un lieu de rencontres et d’échanges pour cette incroyable densité de musiciens que le centre névralgique du Tennessee peut compter. “Je viens de l’Ohio et d’une ville qui n’avait pas la moindre scène musicale quand on a lancé les Black Keys avec Pat Carney [le batteur du duo, ndla], explique-t-il. Si on voulait faire un concert à nos débuts, il nous fallait nous taper quarante-cinq minutes de voiture. Ce studio, et le label dans une moindre mesure, sont un peu comme un îlot au milieu de Nashville. C’est une destination, un lieu que j’ai voulu pour que des musiciens puissent avoir un cadre à eux, qu’ils puissent baisser la garde, raconter leur histoire, leurs histoires.”
Depuis cinq ans, Easy Eye Sound est donc également devenu un, fasse office alors tout à la fois de baptême du feu, de fairepart et de crémaillère.