Kiev et ses cités fantômes
Envoyée spéciale Kiev, Irpin (Ukraine)
Des voitures à l’arrêt, en travers de la route. Une bicyclette jetée au sol, le guidon retourné. Des jouets, des couches pour enfants, des valises éventrées. Des morceaux de vie envolés, laissés derrière soi dans une chambre ou sur une commode. Des jolies robes, un miroir, du rouge à lèvres, un amour d’aujourd’hui et d’hier. La guerre en Ukraine a pris quelque chose à tous. Un petit rien ou beaucoup. Il ne leur reste que la perte, la douleur et les pleurs. Un écran figé et le silence que seuls les tirs des canons de l’ennemi russe viennent déchirer.
Juli Shavinska n’y arrive pas. Gardey, son fils de 2 ans, est pourtant assis sur ses genoux, à l’abri, mais rien n’y fait. ÀLe soldat ukrainien qui l’a aidée à monter dans le bus tente de la raisonner. L’absence, le vide ont enveloppé Juli comme les griffes du monstre de son enfance lorsque les ombres se glissaient dans sa chambre de petite fille et qu’elle se cachait sous les draps. La guerre est un conte pour adultes que personne ne voudra transmettre.
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