Fuir pour survivre, rester pour se battre
Envoyé spécial Kiev, Irpin, région de Jytomyr (Ukraine)
Jusqu’alors, Anna avait tenu bon. Elle n’a rien dit lorsque les premiers crachats de fumée des tanks ukrainiens, jeudi matin, se sont fait entendre et qu’ils faisaient parfois trembler les murs. Elle n’a pas davantage réagi quand un épais nuage noir a commencé à assombrir l’horizon. Silence aussi quand un avion – était-il russe ou ukrainien ? – a volé à une altitude suffisamment basse vendredi matin pour que les rares badauds qui traînaient dehors déguerpissent en courant. Mais quand Stepen lui a annoncé, vendredi après-midi, qu’il fallait quitter l’appartement, là elle a éclaté en sanglots. En préparant son sac et celui de leur fils de 5 ans, elle savait que leur avenir se transformait en un grand point d’interrogation. Qu’en fermant les volets elle refermait aussi un chapitre de son histoire. Qu’en à peine trente-six heures Vladimir Poutine venait tout simplement de faire
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits