The Dream Syndicate
“what can i say? No regrets…”
Fire (Import Gibert Joseph)
1982: le Dream Syndicate frappe très fort avec un premier album pour le petit label de Los Angeles, Ruby (qui a sorti le premier Gun Club), sous-division de Slash Records. “The Days Of Wine And Roses” parvient à rassembler le Velvet Underground, le Bob Dylan de 1966 et le Neil Young de Crazy Horse,) revisité par la plupart de ses confrères. “The Days Of Wine And Roses” est un chef-d’œuvre porté par la voix et les compositions du chanteur, ainsi que par la guitare de Karl Precoda, qui semble avoir étudié son instrument à l’école Young, Reed et Quine (l’énigmatique Kendra Smith, future membre du très culte Opal, tient la basse). Un deuxième album sort sur une major, A&M. “Medecine Show” (1984) est beaucoup plus sombre, et bizarrement produit par Sandy Pearlman qui, après le Blue Öyster Cult, avait largement contribué au naufrage du deuxième Clash. “Medecine Show”, bancal, a néanmoins contribué à alimenter la légende du Dream Syndicate, montrant des facettes jazz (“John Coltrane Stereo Blues”) et donc un certain goût pour l’improvisation. Mais à sa sortie, le bassiste a foutu le camp et Wynn et Precoda se sont retrouvés incapables de s’entendre. Des auditions pour un nouveau guitariste (incluant Eddie Munoz des Plimsouls) ont été lancées, puis c’est finalement Paul B Cutler, ex 45 Grave, ingénieur du son du tout premier EP du groupe, qui a été recruté. Grosse révolution, scandale chez les puristes. Precoda avait improvisé avec ses maigres moyens, ce qui était idéal pour jouer la musique minimaliste et velvetienne des deux premiers albums. Cutler était un virtuose. Et puis, on l’a nommé producteur de ce qui allait devenir “Out Of The Grey”. Il a eu la main lourde: de la reverb partout, des batteries typiques de l’époque (1986) qui font , et beaucoup de grosse distorsion sur sa guitare très — trop? — bavarde. Il se trouve que le groupe, qui s’est séparé en 1984 après une tournée au Japon, devait renaître, et ne pas reproduire ce qu’il avait fait avec tant de magnificence pour ses deux premiers albums. Cutler était le guitariste de la situation, supervisant un groupe désormais très professionnel, avec à sa tête un Steve Wynn signant pour la première fois des mélodies très accrocheuses. A&M, malgré tout cela, a viré le Dream Syndicate, qui s’est retrouvé sur le petit label Big Time Records. , ce ne le fut pas. Beaucoup de fans furent déçus, et le grand public si ouvertement courtisé, n’a pas accouru au rendez-vous. C’est dommage car “Out Of The Grey” compte certaines des meilleures chansons de Steve Wynn, l’un des plus grands songwriters de son temps, avec aux chœurs ici et là, Johnette Napolitano et son gosier en éruption. S’il ne s’agit pas du meilleur album de la légende Paisley, la réédition, elle, est l’une des meilleures qu’on ait jamais vues et entendues. Il y a l’album remasterisé (la batterie est à peine moins pénible), le EP “50 In A 25 Zone”, un CD entier capté en concert où l’on peut entendre Paul B Cutler, très impressionnant, sans sa distorsion metal, et un autre entier composé de démos très achevées de morceaux sonnant mieux que ceux qui finiront sur “Out Of The Grey”, et des reprises assez étonnantes: “Sixteen Ways” de leurs amis Green On Red, “Papa Was A Rolling Stone” des Temptations, “Badge” de Cream, “I Ain’t Got Nobody” de Santana et même… “Another Brick In The Wall” de Pink Floyd. Comme disent les jeunes: .
