ans le courant du printemps 1302, le rétablissement d’une taxe qui va mettre à contribution le petit peuple déclenche des troubles à Bruges et Gand. La situation s’envenime jusqu’aux terribles « matines de Bruges ». Chaque groupe de bataille compte entre 2 500 et 3 000 hommes, et l’ensemble est épaulé par 320 arbalétriers et quelques centaines de cavaliers – 8000 à 10000 hommes environ, contre lesquels Robert II d’Artois dispose d’autant de troupes, mais constituées pour un tiers de troupes montées. Le plan flamand, élaboré par le noble zélandais Jean de Renesse et mis en œuvre par Guillaume de Jülich, Gui et Jean de Namur, le drapier brugeois Pieter de Coninck et le boucher Jan Breydel, consiste à provoquer une charge sur une plaine marécageuse barrée de profonds fossés, en arrière desquels se sont massées les milices. Et les Français tombent dans le piège. Le succès tardant à se concrétiser après une préparation en règle par ses arbalétriers, Robert s’impatiente et lance ses cavaliers, dont les trois charges, gênées par le terrain détrempé, se brisent sur le front flamand. Le pire est à venir. Coincés entre les milices et des obstacles qu’ils ne peuvent plus retraverser sans élan, les chevaliers français sont repoussés inexorablement dans les fossés, montures et cavaliers pêle-mêle. Là, ils sont massacrés et 500 paires d’éperons en or (ou dorés) sont accrochées dans la collégiale Notre-Dame de Courtrai. Les Français n’oublieront jamais l’affront. Victorieux des milices à Roosebeke 80 ans plus tard, le jeune Charles VI mettra Courtrai à sac et reprendra possession des précieux trophées.
COURTRAI 1302, LE SUCCÈS EMBLÉMATIQUE
Feb 10, 2022
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