AFGHANISTAN LE TEMPS DES ASSASSINS
Aug 26, 2021
6 minutes
RÉCIT MANON QUÉROUIL-BRUNEEL
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MARCUS YAM
À Kandahar, des dizaines de cadavres pourrissent sur la chaussée
Dans le berceau taliban, reconquis le 12 août, les corps de militaires et de civils tués pendant les combats sont laissés exposés dans les rues. Un signe de mépris pour les morts – contraire à la loi coranique qui oblige à les inhumer rapidement – et un macabre rappel pour la population de la capitale des talibans de 1996 à 2001.
Comme un ultime défi, les femmes descendent dans la rue pour défendre leur liberté
Elles sont les plus exposées, celles qui ont le plus à perdre. Chaque sortie est un pari. Les plus courageuses mènent la contestation et crient, le plus fort possible : « Notre drapeau, notre identité.» Les trois couleurs, noir, rouge et vert, sont devenues le symbole de la résistance. Pour l’instant, le mouvement taliban reste évasif sur le sort réservé aux femmes. Mais celles qui bénéficient d’une éducation depuis vingt ans ne sont pas dupes. Priées de rester chez elles pour certaines, menacées pour d’autres, les Afghanes se terrent ou s’organisent. Avec une volonté: continuer à exister, à tout prix.
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