Il faut sauver Blue Ghost 10
“J’ai effectué 138 missions de combat au cours de mon tour d’opérations en Asie du Sud-Est, aux commandes du A-1 “Skyraider” avec le 1st Special Operations Squadron. Je suis parti des États-Unis le 13 octobre 1971 et suis revenu d’Asie du Sud-Est pour une réaffectation un an plus tard, jour pour jour. Après chaque mission, j’ai rempli un carnet de missions de combat et mon “carnet de vol du pilote” dans lequel j’ajoutais des notes sur la mission en plus des entrées standards du numéro de queue de l’avion, des bases de départ et d’arrivée et du temps de vol. J’ai rédigé le journal de mon tour d’opérations environ un an après mon retour aux États-Unis. Après une année écoulée, les détails de certaines missions avaient disparu de ma mémoire. Pour d’autres missions, en revanche, je m’en souvenais comme si je les avais effectuées le jour même. En fait, les détails de certaines missions sont restés profondément en moi jusqu’à ce jour et ne me quit- teront que lorsque je quitterai moimême cette terre. Je crois que c’est la même chose pour les innombrables personnes qui ont vécu des situations traumatisantes mettant leur vie en danger, que ce soit un accident d’automobile ou une expérience de combat – que ce soit au sol ou dans les airs en tant que pilote.
Un pilote de chasse est une personne complexe
Quand vous êtes pris dans une situation stressante, le temps semble ralentir, peut-être pour qu’on puisse se souvenir de chaque détail infime de l’événement. Je pense que c’est une réaction de survie. Comme chaque action entreprise pouvait avoir des répercussions sur la vie ou la mort, le temps a été ralenti pour donner les meilleures chances de performances optimales. Vrai ou faux, c’est en tout cas ce que je crois. Je ne suis pas fier de certaines des choses que je lis maintenant dans mon journal. Mais, elles ont été écrites et je les transmets. La guerre River Rats [association d’anciens pilotes de la guerre du Viêtnam, NDLR] :
