L’ÉMANCIPATION FÉMININE À L’ÉCRAN... ET FACE AUX CONSERVATEURS
En décembre 2019, s’appuyant sur une enquête nationale, Ndèye Saly Diop Dieng, ministre sénégalaise de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, diffusée sur la deuxième chaîne du pays (2sTV), qui s’est attirée les foudres des associations religieuses pour sa liberté de ton. « Elle suit les aventuresde cinq jeunes femmes indépendantes et urbaines, explique la scénariste Kalista Sy. L’une entretient une relation avec un homme marié, une autre subit la violence d’un mari alcoolique. » Mais dès les premiers épisodes, le Comité de défense des valeurs morales a saisi le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), pour un épisode dans lequel un couple est au lit, et proclamait : « Cette série fait la promotion de l’adultère et de la fornication. » « J’ai mis des mots sur l’intimité des femmes. Une intimité que l’on ne montre jamais à l’écran mais qui existe, déclarait la scénariste au “Temps” en décembre 2020. Si cela permet aux hommes de se rendre compte qu’ils ne sont pas les seuls à avoir des désirs, c’est très bien ! » Fin 2020, des syndicats d’enseignants et des associations de parents d’élèves sénégalais se sont pourtant opposés à l’introduction dans le programme scolaire dès l’élémentaire d’un module sur l’éducation sexuelle, co-élaboré par l’Unesco. Le module intègre les questions du genre, du consentement et du désir sexuel, et définit les différentes orientations sexuelles. Il y a encore du chemin à parcourir.
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